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par le Dr Raymond Vergès

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Le plurilinguisme est un atout

Quelle politique linguistique ?

vendredi 20 juin 2008


Pour mener à bien quelque politique linguistique il faut connaître, évaluer, il faut des experts des études, peut-être des modèles. Spécialiste des questions d’enseignement dans les situations de plurilinguisme, Hugo Bætens Beardsmore, n’apporte pas de solution clef en main. Il invite seulement à la réflexion.


Pour Axel Gauvin, président de l’Office de la langue créole de La Réunion « il est très clair que la société réunionnaise frémit et entame un mouvement favorable à la reconnaissance du créole dans le cadre d’un bilinguisme. » L’année prochaine, le système d’enseignement commencera à être touché par ce mouvement, sept classes d’éducation bilingue en maternelle verront probablement le jour. « Il faudra ensuite se préparer au primaire » indique-t-il, tout en ajoutant que « les militants de la langue n’ont pas à être optimiste ou pessimiste, nous avons une tâche à accomplir accomplissons là. »

Piste de réflexion

Pour nous aider dans cette tâche, l’Office a donc invité tous ceux qui s’intéressent à cette question au Port et à la Région, pour deux conférences publiques de Hugo Bætens Beardsmore. Le spécialiste européen est intervenu sur les questions de langues, d’apprentissage et d’identité.
Hugo Baetens travaille pour le Conseil de l’Europe et vient d’établir un rapport approuvé par le Parlement régional de la région autonome de la Vallée d’Aoste. Il a donc analysé la politique linguistique éducative de cette région et apprécié des avancées, des progrès, des inspirations dans le déroulement du plurilinguisme par l’éducation qui mérite d’être mieux. Il précisait bien qu’il ne s’agissait pas pour « copier le modèle mais pour extraire des éléments qui pourraient inspirer d’autres confrontées à une situation similaire. » C’est-à-dire nous.

Le Val d’Aoste

Le Val d’Aoste est dans une situation historique et linguistique complexe. Cette région a affirmé sa volonté de conserver son identité tout en ayant accès à la mondialisation et a voulu aussi donner le maximum de chance sur le plan éducatif et linguistique à sa population scolaire. Le rapport qu’Hugo Baetens a rendu est très favorable : « c’est une région qui applique une politique plurilingue pour la totalité de sa population scolaire. Souvent ce n’est qu’une partie de la population qui en bénéficie... Cette région spécifique, montagnarde, a des choses en commun avec La Réunion. Ce qui est important à savoir c’est que cette région depuis le 14ème siècle parle le franco-provencal, langue identitaire. La langue haute, de la cour, était le français. Mais cette région se trouve en Italie. Il y a une langue ancienne apparentée à l’Allemand suisse, et c’est l’ensemble de ce patrimoine linguistique d’origine qui a été conservé. »

Obsevation et pratique du terrain

La recherche est très solide et existe depuis vingt cinq ans. « L’éducation bi/plurilingue mise en place possède donc un arrière plan riche, solide, diversifié et très original de réflexions théoriques et méthodologiques issues de travaux d’études et surtout d’observations des pratiques du terrain » soulignait le linguiste en mettant en avant que c’est « une des régions les plus avancées dans le monde » dans ce domaine.
Elle s’est engagée dans le cadre d’une recherche participative, processus de partage de co-construction entre les professionnels de l’enseignement et entre les écoles. Ce qui permet au professionnel et aux chercheurs d’interagir, de modifier, d’ajuster en fonction des applications concrètes.
Dans un prochain article, nous développerons les axes d’études ainsi que les thèmes présentés lors de cette conférence.

Francky Lauret


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