Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Chroniques > Alon filozofé

Sans luttes, pas de solutions

Billet philosophique

vendredi 14 novembre 2014, par Roger Orlu


Une fois de plus, de nombreux événements culturels survenus ces derniers jours nous ont montré à quel point les Réunionnaises et les Réunionnais se mobilisent de plus en plus pour valoriser les atouts de leur culture, cultiver leur mémoire historique et faire avancer l’expression de leur identité spécifique. Nous allons citer plusieurs de ces événements et essayer de voir quels enseignements on peut en tirer pour renforcer ce combat essentiel pour la libération du peuple réunionnais.


Raymond Nativel et ses collègues du groupe Pangar ont participé avec d’autres artistes à la célébration du 351ème anniversaire du peuple réunionnais lors d’un pique-nique à Grand Anse.

Le 6 novembre dernier aux Archives Départementales de La Réunion Sudel Fuma, l’anthropologue et historien Gilles Gérard a tenu une conférence sur le thème « Révolte et marronnage », au cours de laquelle il a montré le courage admirable dont ont fait preuve nos ancêtres esclaves marrons et révoltés pour résister à l’esclavage. Et le 7 novembre, à la Bibliothèque Départementale de La Réunion, Catriona Seth, professeur de littérature à l’Université de Lorraine, a notamment fait connaître les positions anti-esclavagistes du célèbre poète réunionnais Évariste de Parny (1753 – 1814).
Après une semaine d’émissions spécialement consacrées à la célébration du 351ème anniversaire du peuple réunionnais, le 10 novembre, Radio Pikan et L’Entente pour la célébration de cet anniversaire ont organisé avec plusieurs partenaires des échanges culturels lors d’un pique-nique à Grand Anse pour dire avec force : « Joyeux anniversaire au peuple réunionnais ! ». Le 11 novembre, dans la continuité de toutes les œuvres déjà réalisées depuis une dizaine d’années, le sculpteur Marco Ah-Kiem a inauguré à Saint-Paul une nouvelle statue, intitulée « Le Poilu de Mafate », en hommage à ces Réunionnais qui, depuis 351 ans, sont utilisés par un État colonial pour servir ses intérêts et ses classes dominantes.

Maronaz à Piton Rouz

Le même jour, un collectif associatif a organisé aux Lazarets de La Grande Chaloupe une grande commémoration de nos ancêtres victimes de l’engagisme. Toujours le 11 novembre, à L’Entre-Deux, les responsables de l’ADELROI (Association pour la Démocratie Locale à La Réunion et dans l’Océan Indien) ont réalisé un beau pique-nique en hommage Marc Vandewynckele, un grand militant démocrate, solidaire du peuple réunionnais, décédé le 28 septembre dernier.
Autres événements importants à signaler : le 12 novembre, le Komité Éli a annoncé le programme des actions organisées pour célébrer le 203ème anniversaire de la révolte de nos ancêtres esclaves dans la région de Saint-Leu ; soit deux journées de commémoration prévues les samedi 15 et dimanche 16 novembre, avec un hommage à Nelson Mandela, à Dédé Payet, à Franswa Sintomèr et à Sudel Fuma, ainsi qu’une randonnée historique sur les lieux du maronaz à Piton Rouz le dimanche 23 novembre.

L’union fait la force

Enfin, nous citerons le magnifique concert du groupe Kréolokoz au Kabardock du Port le 8 novembre « pou mèt anou anlèr ». Et la conférence de l’historien Philippe Bessière, militant de l’association Rasine Kaf, qui a clairement expliqué le 12 novembre au Port lors d’une conférence avec l’EPI (Espace pour Promouvoir l’Interculturel) à quel point il est très important de continuer le combat pour cultiver à la fois la mémoire et l’histoire du peuple réunionnais.
Ce que nous retenons de ces événements très intéressants, c’est que pour renforcer ce combat, il est indispensable de développer les liens dans le monde associatif, syndical, politique réunionnais et entre ces organisations afin de mener des luttes collectives car l’union fait la force. Sans ces luttes pour le pouvoir au peuple et notamment aux plus pauvres, il n’y aura pas de solutions aux graves problèmes à résoudre à la fois d’urgence et à long terme ; comme l’ont dit les philosophes Marx et Engels en 1848, « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes ».


Un message, un commentaire ?

signaler contenu


Facebook Twitter Linkedin Google plus