Accueil > Chroniques > Di sak na pou di
A l’attention de Mme Huguette Bello
samedi 11 mai 2013
Bien que je ne sois au PCR qu’un modeste militant, je ne peux m’empêcher de réagir à certains de vos propos rapportés dans “Le Quotidien” du lundi 7 mai 2O13. Vous déclarez, Mme Bello, que le PLR est né des dernières législatives, mais vous omettez de préciser combien de temps a duré sa gestation.
En effet, je crois savoir que cela fait de nombreuses années que vous avez adopté, envers le PCR, un comportement contestable, loin, mais très loin, de celui que l’on peut espérer d’un(e) militant(e) et cadre de parti. Il y a une décennie, sinon plus, que vous agissez en adversaire du PCR. Une posture qui a alimenté toutes les conversations.
Dois-je vous rappeler, par exemple, Mme Bello, l’épisode des régionales de 2004 où, vous conduisant comme une adolescente, vous avez piqué une crise — scène abondamment commentée par la presse — en raison de la présence de Mme Catherine Gaud sur la liste d’ouverture de l’Alliance conduite par Paul Vergès ? Une place que vous estimez vous revenir de droit ! Mais de quel droit ?
Coïncidence étrange à Saint-André, c’est votre second d’aujourd’hui au PLR qui boycottait également cette élection. Ce monsieur a été vexé par la présence, sur cette même liste, et en position éligible (19ème), d’Yvon Virapin, militant communiste de longue date.
Est-il besoin que je vous rappelle, ici, les élections européennes du 7 juin 2009 où Elie Hoarau n’a recueilli dans la commune dite « communiste » de Mme Bello que 23% des suffrages, oui, 23% !!, alors que dans le même temps, il réalisait 66% à Sainte-Suzanne, 60% au Port, 55% à Saint-Louis ? Et à ce que je sache, Mme Catherine Gaud ne figurait pas sur la liste de l’Alliance des Outre-mer conduite par Elie Hoarau.
Alors, comment l’expliquez-vous, Mme Bello ? Je pourrais évoquer aussi le 1er tour des régionales de 2O1O, le 1er tour, et j’insiste bien ; il y a eu aussi les sénatoriales, et les attaques répétées, dans la presse, envers la Direction du parti où Paul Vergès a été à chaque fois visé.
Députée depuis 1997, pouvez-vous dire aux Réunionnais, Mme Bello, quels sont les revendications ou dossiers importants de La Réunion et portés par le Parti communiste que vous avez défendus ou fait aboutir à l’Assemblée nationale au cours de vos 15 ans de mandature et votre appartenance au PCR ?
Par ailleurs, vous croyez intelligent de déclarer que vous n’avez jamais été « un espér cuit » , qui attend « le manger tout cuit » !! Pourquoi, Mme Bello, vous sentez-vous obligée de descendre aussi bas ? J’avoue que ces propos me font de la peine, mais aussi franchement rigoler. Et je ne dois pas être le seul. Et pour cause. Avez-vous déjà oublié, Mme Bello, les conditions de votre élection en 1997 en tant que députée de la 2ème circonscription ? Une circonscription que vous considérez depuis — et cela vous l’avez signifié au PCR — comme étant un territoire réservé ! Puisque vous semblez avoir la mémoire défaillante, je me propose de vous les rappeler ici. Député sortant de cette circonscription où il a été brillamment élu le 16 septembre 1996 face à Margie Sudre, secrétaire d’État à la Francophonie du gouvernement Juppé, Claude Hoarau allait à coup sûr retrouver son siège. Et haut la main ! Mais à la demande de son parti, il s’en est allé avec fierté combattre JP Virapoullé dans la 5ème où il en sortira d’ailleurs vainqueur. Le PCR et Claude Hoarau vous laissent alors, ou plutôt vous offrent sur un plateau la 2ème circonscription. Et pour reprendre votre expression, « le manger était tout cuit » , et moi, je dirais même « bien trop cuit ». Ce sont donc dans ces circonstances que vous avez été, Mme Bello, élue le 1er juin 1997. Le PCR faisant de vous la 1ère femme députée de l’histoire de La Réunion ! Fonction qui vous a permis par la suite de remporter les municipales de Saint-Paul en 2008. Alors, à votre place Mme Bello, je ferais preuve de beaucoup d’humilité.
Enfin, Mme Bello, s’agissant de l’inéligibilité de votre vice-président PLR, humaniste, vous reprenez ses mêmes arguments, délirants. Ce monsieur ne doit s’en prendre qu’à lui-même, (...)
Par ailleurs, à Saint-André, qui sont ceux qui ont combattu dans les pires conditions depuis 1957 ? Qui ont affronté les Virapoullé et les nervis durant des décennies ? Et vous, où étiez-vous, Mme Bello ? Quand, au cours de votre parcours politique au PCR, êtes-vous venue user vos escarpins aux côtés des camarades de Saint-André ? En toute modestie, Mme Bello, je me devais de vous faire ces quelques remarques.
Paul - Saint-André