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CGTR Educ’action : « oui à un Calendrier scolaire qui tiennent compte des réalités climatiques »
lundi 4 février 2013
Les récents événements cycloniques et les jours perdus de scolarité posent avec plus d’acuité l’incontournable question des rythmes scolaires des enfants sur l’année.
A cet égard et à l’heure du passage en force du gouvernement sur la question des rythmes scolaires, le calendrier scolaire à La Réunion est un véritable sujet de société, qui intéresse les élèves et parents d’élèves et au-delà l’ensemble de la société réunionnaise.
Pour l’heure, le positionnement du rectorat est de faire pièce à toute demande de calendrier qui tienne compte des réalités climatiques et faire rentrer ainsi La Réunion dans le moule national, quant bien même, cela se fasse au détriment de nos élèves.
Pourtant, le décret du 14 mars 1990 donne au recteur de La Réunion la possibilité d’adapter le calendrier scolaire national afin de mieux prendre en compte les contraintes locales (géographiques, climatiques...).
Peurs irrationnelles
Pour justifier ses choix "d’égalitarisme et mimétisme métropolitain", le rectorat met souvent l’accent sur "l’inconvénient" de l’entrée en faculté pour les élèves qui souhaitent faire des études dans l’enseignement supérieur. Il faut noter que cette difficulté évoquée (écart bac-intégration à la fac) ne concerne qu’un petit nombre d’élèves au regard du grand nombre de jeunes scolarisés.
Ce dossier si sensible qui renvoie à certaines peurs complètement irrationnelles entretenues par des apprentis sorciers tel le décrochage avec la métropole doit selon nous être traité sans aucune considération idéologique (ni "égalitarisme et mimétisme métropolitain "ni" positionnement et posture purement contestataire et idéologique") et ce, en étroite concertation avec l’ensemble des acteurs du système éducatif et la population.
On se plaint de la chaleur en été, mais en même temps, certains ont peur de n’être plus en phase avec la France hexagonale ! Et dans ce contexte, le décalage d’un calendrier plus climatique par rapport à ceux de la métropole est montré du doigt parce que préjudiciable à nos bacheliers désireux de poursuivre leurs études ailleurs ! Qu’importe que ces derniers soit très peu nombreux et exit des milliers autres enfants qui souffrent de l’été, et cela de plus en plus avec le réchauffement climatique !
Le citoyen Réunionnais est constamment écartelé entre son désir de rester bien français et celui de rechercher ses origines, vivre à la française voire à l’européenne et en même temps être soi-même dans l’océan Indien ! Quand la France fera-t-elle de ses départements outre-mer une France originale, respectueuse des particularités qui font leur originalité : positionnement géopolitique dans l’hémisphère Sud, histoire courte et riche à la fois, origines de sa population aussi variées, climatologie différente ... Dommage ! La sempiternelle question autour du calendrier en est une résultante parmi tant d’autres.
L’élève doit être au centre
Cependant, force est de constater l’évolution de l’opinion publique sur ce dossier. Ainsi un Réunionnais sur deux juge le calendrier scolaire inadapté. Deux sur trois réclament un aménagement partiel, voire radical des rythmes scolaires.
Un calendrier plus en phase avec les réalités climatiques locales présenterait l’avantage d’une meilleure utilisation de la saison la plus propice aux études et aboutirait en conséquence à un travail scolaire plus productif.
Rappelons si besoin que la Réunion est située dans l’hémisphère Sud et qu’il est complètement paradoxal d’avoir une année scolaire calquée sur celle d’un pays de l’hémisphère Nord. L’inversion des saisons s’y oppose.
Quid de l’attention de nos élèves pendant la saison la plus chaude de l’année alors qu’en métropole les vacances, elles, sont plus longues pendant la période estivale ?
Chacun doit avoir à cœur de ne pas oublier que c’est l’élève qui doit être au centre de cet enjeu.
Incidence de la chaleur et des phénomènes météorologiques sur les rythmes scolaires. Aménagement et adaptation variable possible du temps scolaire en relation avec les potentialités des élèves dans les différentes strates scolaires et d’une modification en rapport du calendrier scolaire. Problématique du bâti scolaire intégrant les contraintes environnementales et climatiques ? etc. Autant de questions qui doivent être abordées sur le fond.
Pour une meilleure réussite scolaire
LA CGTR Educ’action revendique l’ouverture d’un véritable débat public sur l’organisation du temps scolaire et les problématiques liées aux rythmes de travail des enfants scolarisés afin d’étudier les nécessaires adaptations liées à nos spécificités.
Ce n’est que de cette façon que nous pouvons envisager de posséder un calendrier scolaire digne des attentes des Réunionnais. Car enfin, ce ne sont pas aux élèves de s’adapter à un calendrier scolaire non pensé et a fortiori non évalué quant aux impacts négatifs qu’il fait peser sur la scolarité de nos enfants, mais au calendrier scolaire de tenir compte des réalités vécues par nos élèves.
Pour la CGTR Educ’action, la question du calendrier scolaire n’a de sens toutefois qu’au travers de l’objectif poursuivi d’une meilleure réussite scolaire de nos enfants.
Et cette réussite scolaire nécessite que l’on apporte des réponses qui aillent bien au-delà de la seule problématique des rythmes de l’enfant, notamment par la révision des programmes, l’abaissement des effectifs par classe et la remise en selle de l’éducation prioritaire, les RASED supprimés par Sarkozy
Dans tous les cas, la CGTR Educ’Action est fermement opposée opposé au "rognage rectoral" de la période des vacances de l’été austral, elle se déclare au contraire favorable à une extension des vacances de l’été austral. Le choix du calendrier et de la période la plus adaptée devant faire l’objet d’un débat public impliquant toute la population.