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Que fait-on de la force évolutive de nos enfants ?

samedi 29 juillet 2017, par Courrier des lecteurs de Témoignages

En parcourant le monde pendant cette période de vacance scolaire, je croise un nombre inhabituel d’enfants de tout âge et j’observe cette éternelle dichotomie entre les attitudes, les comportements des adultes et ceux des enfants.

Heureusement qu’ils existent ces petits, car sans eux, nombre de familles et de groupes d’adultes, perclus dans leurs blocages et leurs rigidités culturelles, seraient d’une tristesse à mourir. Mais il y a plus grave. Une observation attentive permet de confirmer ces fantastiques qualités de l’enfance : adaptabilité, curiosité, force de caractère, tendresse, vivacité etc.

Combien d’adultes sont-ils capables de rivaliser avec cette pétillance de la vie ? Depuis des années je suis et je reste ébahi devant cette force évolutive de l’enfance. Si les épreuves et la pression des adultes ne sont pas trop fortes, l’enfant conservera longtemps ces qualités mais il faut bien reconnaître que l’énergie des bouts de chou est rarement de taille à lutter contre la toute-puissance de l’adulte. S’il ne l’a pas perdu avant, c’est la puberté et l’hypocrisie, le mépris ou l’ignorance des adultes qui mettra un point final à cette énergie constructive.

Tout se passe comme si l’adulte était jaloux de l’intelligence de ses enfants. Consciemment ou pas et sous prétexte de les recadrer, il les étouffe. Ainsi, la société passe à côté du renouveau dont pourtant elle aurait tant besoin. Chez tous les mammifères, la curiosité des petits est la qualité indispensable qui leur permet de découvrir le Monde, de le comprendre et de s’adapter. Arrivé à l’école, et quelquefois bien avant, on dit au petit d’homme : « Tais-toi et écoute ». Sans parler de l’abus de pouvoir si facile et si fréquent des adultes, cette propension à considérer l’enfant comme un simple réceptacle, en fait des êtres inadaptés et passifs. Dans ces conditions, comment voulez-vous que notre société soit réactive, saine et vivante ?

François Maugis


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