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Avec Yvon Lucas, un ancien de la Gendarmerie Nationale, ce mot du Mahatma Gandhi : « Vis comme si tu devais mourir demain »…
lundi 16 novembre 2009
Vous n’êtes sans doute pas prêts à ne plus vous souvenir de ce fameux 6 Novembre dernier. Ce vendredi là, il tomba et il tonna comme il n’avait pas tombé, ni tonné sur notre île depuis de bien belles lurettes. Un temps à ne pas mettre un type sensé dehors. Sauf que, avec Yvon Lucas, nous étions attendus à 9h à la Mairie de Cilaos. Et quand, comme Yvon, vous avez fait carrière au plus haut niveau de la Gendarmerie Nationale avec tout ce que cela suppose comme situations imprévues et tendues à devoir gérer, pas question de faire demi-tour au motif que cela serait « trop dangereux ». Surtout si, arrivant de l’Ouest, vous avez déjà passé la Commune en devenir de la Rivière Saint-Louis.
Avec Nono Dijoux, cette figure emblématique du Cirque où s’illustra le regretté Irénée Accot, avec également Bruno Sausseau, premier Adjoint au Maire de la Commune, nous nous étions dit que Cilaos ne pouvait pas être seulement la ville des lentilles et du vin, ces deux produits fussent-ils d’une réputation largement soulignée par les milliers de visiteurs qui s’y pressent chaque année. Nous nous étions dit que Cilaos, fleuron de notre offre touristique, a tout à gagner à être découverte, visitée et revisitée à bicyclette par la grande majorité de ceux et de celles qui sont volontaires pour vivre ces instants privilégiés d’émotions et d’émerveillement comme seuls peuvent nous apporter un lever de soleil au dessus de majestueuses montagnes ou encore la nature qui semble sortir du premier sourire de la Création pour s’offrir à notre besoin de paix intérieure.
Alors, avec le Maire Paul Técher, avec deux de ses Adjoints, Bruno Sausseau et Yannis Yebo, avec Nono Dijoux et des administratifs, nous avons longuement évoqué tout ce que les hommes de bonne volonté et animés de saines ambitions devraient pouvoir réaliser pour que, dans le Cirque de Cilaos aussi, pour que dans le Cirque de Cilaos surtout, la bicyclette soit un élément de promotion de l’offre touristique, en même temps que, là où c’est possible bien sûr, toute la population se l’approprie pour ses déplacements de chaque jour. Que la bicyclette soit V.A.E. (Vélo à Assistance Electrique) ou tout simplement mécanique. Nous avons donc également passé en revue les institutions publiques et privées à solliciter pour partager ensemble une ambition toute simple et à notre portée à tous.
Et quand, deux heures et demie plus tard, sous la même pluie et les mêmes orages, nous reprenions la route pour une deuxième réunion de travail, avec les responsables des Villes de l’Etang-Salé et de Saint-Louis cette fois, nous ne pouvions pas, avec Yvon, ne pas nous dire que notre belle ambition d’une “île cyclable” ne sera demain réalité que si chacun de nos maires et chacune de leurs équipes municipales se mobilisent en prenant conscience, qu’autant il leur faut un sérieux programme pour les écoles, l’assainissement ou le logement social, autant il leur importe, sans attendre, d’animer avec leurs populations respectives un raisonnable schéma de développement cyclable. Sans attendre. Oui, sans attendre…
Nous revenait alors à l’esprit, un jour lancé aux hommes de forte et de bonne volonté, ce mot du Mahatma Gandhi : « Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours » .
Il était comme une évidence que nous pensions à cet instant à l’ensemble des responsables politiques de notre département pour les inviter à oser la réflexion et l’engagement, sans attendre. Comme s’ils devaient mourir demain, comme s’ils devaient vivre toujours…
Quelques jours après, nous apprenions, depuis une note envoyée par Daniel Omer Hoarau, que « le Conseil de Paris a voté et adopté une mesure destinée à favoriser le développement des modes de transport non polluants sur Paris et plus précisément des vélos à assistance électrique (V.A.E.). En effet, à partir du 2 Novembre 2009, tout parisien (particulier ou entreprise) acheteur d’un V.A.E. peut prétendre à une prime équivalent à 25% du montant TTC du vélo, cette prime demeurant néanmoins plafonnée à hauteur de 400 euros ». Et Daniel Omer d’ajouter : « La Ville de Paris poursuit ainsi sa politique volontariste qui conjugue les enjeux de mobilité avec les impératifs de santé publique et de lutte contre la pollution de l’air et les nuisances sonores… ».
Puissent nos édiles actuellement au Congrès des Maires poser et se poser les bonnes questions.
R. Lauret