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par le Dr Raymond Vergès

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L’industrie touristique réunionnaise peut mieux faire pour participer à la création d’emplois

mercredi 14 août 2013

Les touristes ont des attentes et le tourisme réunionnais doit combler ses ratées pour se mettre à la hauteur des exigences du métier. Personne ne peut le contester, nous avons les plus belles plages, les plus beaux hôtels et les sites merveilleux pour les randonnées, les promenades en forêt, cependant, beaucoup reste à faire pour nous hisser à la hauteur de nos défis.

Aux côtés de l’Ile sœur Maurice qui fait le plein de touristes, nous aussi nous avons notre place au soleil que nous devons gagner. Et cela est possible. Tout est dans la volonté manifestée au travers de l’effort consacré par les divers acteurs du tourisme, à commencer par l’Etat et les collectivités locales. De même, le tourisme ne pourra pas continuer à viser le public occidental quand bien même il constitue le plus gros de nos visiteurs. Si non, dans ce cas, nous devons redoubler d’efforts dans nos prestations, car ces touristes habitués à un certain nombre de commodités resteront exigeants et voudront tout naturellement connaître les mêmes prestations qu’en Europe, choses tout à fait normales pour le prix qu’ils y mettent. A nos industriels et autres promoteurs de tous ordres de se mettre à la page réajustant leurs objectifs qui passeront par la restauration de leurs infrastructures hôtelières et routières qui ne s’adaptent pas vraiment. Les campagnes promotionnelles restent inefficaces pour drainer encore plus de visiteurs. Pour à peu près les mêmes distances, le prix Paris-Réunion coûte encore plus cher que ce que propose le voisin immédiat qu’est Maurice. Des efforts doivent être consentis pour trouver des tarifs concurrentiels qui donneront envie de voyager à destination de notre île. Nous devons aussi anticiper les évènements, car la crise mondiale, principalement celle qui frappe durement de nombreux pays européens, risque de réduire le nombre de clients potentiel venant dans l’océan Indien pour des raisons de coûts. Alors, ceux économiquement faibles préféreront faire du tourisme de proximité. C’est donc pour ces mêmes raisons que nous devons envisager de diversifier nos produits attrayants et lorgner des touristes des pays voisins et de la sous-région de l’océan Indien. Ce qui supposerait qu’on ciblerait aussi un public moyen-consommateur, pour lequel des hôtels et des gîtes au coût adapté leur offrirait l’accueil.

Le tourisme ou l’industrie touristique gagnerait en confiance s’il mettait en priorité des moyens en ce qui concerne l’accueil souvent inadapté, les infrastructures de transport insuffisantes et davantage de bus pour desservir les lieux touristiques, afin de permettre aux visiteurs de découvrir en un temps raisonnablement court les lieux culturels et historiques qui font la fierté des Réunionnais, ainsi que les sites et paysages d’exception de l’île. Les évènements culturels ne doivent pas être négligés, ce ne seront pas seulement les Sakifo, les Miel Vert ou autres organisés heureusement une fois l’année qui donneront intérêt pour l’attrait de l’île, des fêtes traditionnelles, des expositions de peintures, des tableaux et des productions d’artistes-stylistes ou éco-artistes pourront être mis en valeur à travers d’évènements culturels et cultuels réguliers. Les atouts de la protection du patrimoine et de l’environnement avec le travail de recyclage des matériaux récupérés, peu reconnus encore des visiteurs, seront donc mis à l’honneur. Tout doit être mis en œuvre pour que le choix de la destination Réunion soit privilégié, en montrant une île propre qui, au travers de sa participation à la protection de la nature, contribue à lutter pour un développement durable.
Le tourisme réunionnais ne doit pas rester en deçà de ses valeurs, c’est pourquoi les toilettes dans les lieux publics d’accueil, comme dans les parcs, que fréquentent un grand nombre de touristes, doivent rester d’une propreté irréprochable. Là où il n’y en a pas, on doit considérer leur importance pour la commodité des visiteurs et du public qui les fréquentent.
Nos restaurants seront aussi les vitrines de nos plats locaux qui présenteront la variété des plats traditionnels sains concoctés par la cuisine du terroir qui répondent à tous les goûts de touristes.
Enfin, rien ne doit être négligé pour fidéliser la clientèle touristique d’où qu’elle vienne, surtout que nous sommes conscients que La Réunion a des atouts et des compétences pour accueillir et proposer des vacances de rêve à ses hôtes.

Des efforts sont aussi à faire auprès de touristes locaux souvent négligés qui demandent à profiter des atouts de l’île en tourisme vert et en tourisme balnéaire. Ils constituent un réservoir de visiteurs saisonniers potentiels non négligeables qui permettent de maintenir l’activité des professionnelles en période creuse.

Si tout est dit, il ne reste qu’aux collectivités, aux politiques et aux secteurs privés, aux hommes d’affaires d’accorder leurs violons pour situer les intérêts du pays et décider de faire gagner en notoriété et en emplois notre belle île. On attend donc ce sursaut national des Créoles et Réunionnais amoureux de leur île.

Bienvenu. H. Diogo


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