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Le sport révèle-t-il l’appartenance à une classe sociale ?

Comment le sport peut-il surmonter les inégalités -1-

lundi 10 août 2015, par Anaïs Bègue


La période des vacances scolaires est propice à la pratique d’activités sportives. Connue sous le nom d’Île Intense, La Réunion attire des touristes friands de sports de pleine nature qui trouvent dans notre île un terrain d’expression incomparable : parapente, VTT, plongée, et jusqu’à peu surf. Ces activités se concentrent dans l’Ouest. Depuis plus de 20 ans, Saint-Leu a développé son image à partir de ces sports. Comment faire pour que ces atouts puissent bénéficier au plus grand nombre ? C’est le but d’une série d’articles que nous vous proposons de découvrir avec un premier volet aujourd’hui.


Saint-Leu attire les regards en se montrant sous l’emblème d’une ville non seulement touristique mais surtout sportive. D’ailleurs, cette dernière regroupe une forte proportion de contribuables assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune, donnant un passe-droit aux activités sportives très coûteuses. Mais alors pouvons-nous dire que les activités sportives sont accessibles à tous financièrement et géographiquement ? Tous les quartiers de Saint-Leu sont-ils aussi sous cet emblème sportif ou sont-ils oubliés au profit du centre-ville ? Une réflexion cruciale dans une société qui prône le développement des services de proximité.

Le sport, révélateur d’une barrière financière ?

Une ville touristique doit présenter ses meilleurs atouts. De ce fait, Saint-Leu regorge de sports, notamment liés au tourisme. Mais les sports aquatiques (surf, plongée) et aériens (parapente) sont des activités très coûteuses. Il y a aussi le VTT et la descente en forêt qui demandent un équipement onéreux. Ces sports sont inaccessibles pour une grande partie de la population. Y a-t-il donc des activités qui regroupent l’élite et d’autres, pour les moins aisés ? Il est regrettable d’admettre que le sport souligne l’appartenance à une classe sociale.

En effet, le centre-ville de Saint-Leu regorge d’activités sportives, mais les quartiers sont oubliés. Prenons par exemple le quartier de la Chaloupe Saint-Leu, le football est présent ainsi que le Club bénévole de volley-ball. Mais, en dehors de ces quelques sports que nous reste-t-il dans cet écart ?
Faute d’avoir peu de sport, les infrastructures sportives n’illustrent pas une ville classée sous l’emblème sportif. Le gymnase de la Chaloupe n’est pas étanche, le sol n’est pas adapté aux divers sports pratiqués. Contrairement au centre-ville qui présente un gymnase relativement luxueux, en bon état.

Les quartiers sont-ils oubliés ?

Les habitants de la Chaloupe qui sont au lycée de Trois bassins finissant les cours à 17h10 n’ont pas le temps de descendre au centre-ville pour pratiquer leurs activités sportives. Par ailleurs, pour les plus petits, il n’y a aucun parc de jeux. Tout le public, des plus jeunes aux plus anciens, sont-ils oubliés au profit de la population urbaine ?

Financièrement, les sports qui donnent de Saint-Leu l’image d’une ville sportivement en avance sur les autres ne sont pas accessibles à un large public. Géographiquement, l’ensemble de la commune n’est pas placé sous l’emblème sportif. Les écarts sont oubliés. Dans ces derniers l’offre des sports est limitée et des infrastructures sportives ne sont plus aux normes. Un débat autour des services de proximité doit être mis sur pied.
Saint-Leu est-elle un cas isolé d’inégalité territoriale entre les hauts et les bas ? D’autres activités culturelles sont-elles mises en place pour ceux qui ne sont pas friands du sport ?

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