Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Culture > Culture et identité

Le Viêt-nam sur les traces de ses empereurs exilés

Un documentaire tourné à La Réunion :

mercredi 18 juin 2008


Une page commune de l’histoire de La Réunion et du Viêt-nam : c’est celle de deux empereurs annamites, Duy Tân né Prince Vinh San, et son père Thành Thai né Prince Buu-Lan. Le 20 novembre 1916, les empereurs arrivent à bord du paquebot Guardiana, exilés de leur pays par le pouvoir colonial français. C’est pour retracer la vie de ces souverains dans un documentaire qu’une équipe de la télévision vietnamienne s’est rendu à La Réunion.


Trois empereurs de la dynastie des Nguyên intéressent une équipe de tournage de la télé vietnamienne. La vie de Hàm Nghi (1870-1947), Thành Thai (1879-1954) et Duy Tân (1900-1945) seront retracées dans un documentaire de 60 épisodes de 10 minutes chacun, pour la télévision de Hô Chi-Minh-Ville et la compagnie audiovisuelle BHD. Titre de ce documentaire : “A la découverte des traces de 3 empereurs Nguyên”.
L’équipe composée de l’écrivain et scénariste Nguyên Hô, des écrivains Ngô Thao et Nguyên Duy, du metteur en scène Dâo Anh Dung et du caméraman Nguyên Huu Tuân ont commencé le tournage le 23 mai. C’est en visitant le tombeau de l’empereur Hàm Nghi à Tonac, en France, que le scénariste a pensé à réaliser un documentaire sur les derniers souverains exilés du Viêt-nam.
L’équipe, qui est restée à La Réunion du 13 au 17 juin, est donc allée à la rencontre des descendants de ces 3 empereurs, dont Claude Vinh San, fils de l’empereur Duy Tân, qui vit à La Réunion. Claude Vinh San, né Prince Nguyên Phuoc Bao Vang, est d’ailleurs l’auteur d’une biographie de son père, « Duy Tân, empereur d’Annam 1900-1945, exilé à l’île de La Réunion, ou le “Destin tragique du Prince Vinh San” ». Une véritable mine d’information pour cette équipe de tournage qui a aussi bénéficié de témoignages de personnes liées à la vie de ces empereurs et de l’aide d’historiens français spécialistes du Viêt-nam (Frédéric Turpin, Alain Ruscio), de l’aide de l’Union générale des Vietnamiens de France.
L’équipe de tournage souhaite ainsi faire connaître aux Vietnamiens, à la jeune génération surtout, l’histoire de ces empereurs patriotes qui, pour deux d’entre eux, n’ont jamais revu leur pays.

L’exceptionnel Prince Vinh San

Alors que l’empereur Hàm Nghi sera exilé en Algérie en 1888, les empereurs Thành Thai et Duy Tân, père et fils, sont déportés à La Réunion en 1916. Ils n’arrivent d’ailleurs pas seuls le 20 novembre à bord du Guardiana. Les épouses de Thành Thai et ses enfants, Duy Tân, accompagné de sa femme, 16 personnes sont ainsi exilées.
Depuis 1907, Thành Thai n’était plus empereur. Accusé de manquement à la bienséance dans la vie privée et de démence par le pouvoir colonial, il est remplacé par son cinquième fils, Duy Tân, qui n’est encore qu’un enfant âgé de 7 ans. Mais le jeune empereur Duy Tân ne restera pas soumis à ce pouvoir. A 17 ans, il prend la tête d’un soulèvement contre l’administration française. Mais ce soulèvement va échouer, l’empereur est trahi. Les deux empereurs seront déportés à La Réunion. Thành Thai retrouvera son pays en 1947, mais Duy Tân n’aura pas cette chance de son vivant. Bien qu’exilé, celui que l’on connaît mieux sous le nom de Prince Vinh San va s’intégrer parfaitement à la société réunionnaise. Il passe son temps dans les courses à la Redoute (il est jockey), il joue du violon, il est l’un des premiers radio-amateurs de l’île, il maîtrise plusieurs langues, dont le créole, il obtient le premier Prix de l’Académie de La Réunion en 1923 pour son poème “Variations sur une lyre brisée”. Le pont Vinh San à Saint-Denis rend hommage à cet homme humaniste et épris de liberté. On avait l’habitude de le voir sur un pont, celui du Barachois (qui n’existe plus), pour aller pêcher. Lorsque son épouse décide de retourner au Viêt-nam, le Prince Vinh San se reconstituera une famille. Trois concubines successives lui donneront chacune des enfants.
Malgré cet exil, l’empereur d’Annam aimait la France. En 1945, il répond à l’appel du général de Gaulle qui lui demande de rétablir la situation au Viêt-nam. L’empereur décède dans un accident d’avion le 16 décembre 1945 en Oubangui, en République Centrafricaine. Le dernier empereur repose depuis 1987 à Hué, le lieu qui l’a vu naître en 1900.

Edith Poulbassia


Un message, un commentaire ?

signaler contenu

Messages

  • Je viens de lire ce qu’a écrit Edith POULBASSIA sur les anciens empereurs exilés.Je suis contente d’apprendre certaines choses car mes aieux avaient très bien connu le prince Ham Nghi en Algérie. Mon livre qui vient de sortir www.editions-elzevir.fr,relate les circonstances de celà lisez donc" INDOCHINE,UNE PASSION JAMAIS ETEINTE".D’autre part,coincidence,il n’y a qu’un mois que j’ai appris que Ham-Nghi était enterré dans le village de THONAC,en Dordogne(France) seulement à 65 Kms de mon domicile. Je ne suis pas encore allé voir son tombeau,mais en souvenir de l’amitié qu’il a eu pour ma famille,j’irai saluer sa mémoire en déposant des fleurs et en faisant une prière Vietnamienne comme je le fais régulièrement sur l’autel de mes parent,à la maison.
    Je souhaiterais que les lecteurs de la réunion me donnent leur avis sur mon livre qui est un témoignage et ma biographie Tom I. Je ne connais pas encore la réunion,beaucoup de métis m’en parlent en bien. Je vous adresse mes salutations cordiales.Jeannette ULMANN Châles,route de Castelmoron 4726O-FONGRAVE-(FRANCE)

    Voir en ligne : le Viêt-nam,sur les traces des emperurs

    • Bonjour,
      Je m’appelle Claude Gendre et je suis l’auteur d’un livre "Le Dê Tham. Un résistant vietnamien à la colonisation française (1858-1913)" (Edit. L’Harmattan. Paris.2007). C’est dans le cadre de mes recherches sur ce grand héros national vietnamien que j’ai découvert l’histoite de Ham Nghi et que je me suis rendu sur son tombeau à Thonac en juillet 2006. Par ailleurs, j’entretiens les meilleures relations avec le Prince Claude Vinh San, troisième fils de l’ex-empereur Duy Tan, qui habite à Saint-Denis de la Réunion. Je serais très heureux de faire votre connaissance et je souhaiterais que vous me donniez les références de votre livre de façon à pouvoir l’acquérir. A vous lire bientôt. Respectueuses salutations.
      Claude Gendre.
      Mon e-mail : claude.gendre.66@orange.fr

  • Bonjour monsieur GENDRE,c’est avec plaisir que je vous donne le renseignement : editions-elzevir.fr
    Avec mon mari,nous écrivons un nouveau livre qui devrait sortir début 2010,toujours sur le Viet-Nâm.
    Nous aussi aimerions faire votre connaissance,vous pouvez écrire sur ulmann.serge@orange.fr
    Nous vous adressons nos sincères salutations. Xuân Loan Jeannette ULMANN

  • Bonsoir, il me semble que mon père est l’arriere, arrière, arrière, arrière petit-fils de .du prince Vinh San. Mon père s’appellait " Sevou emmanuel joseph. S’il vous plait, aidez moi dans mes recherches, quand j’étais petite (7 ans )tout le Monde me prenait pour une chinoise, Aidez moi a retrouver mes origines, je vous remercie à l’avance, bises, <3, !!!

  • Environ vingt ans . J’ai l’ occasion de rencontrer une jeune femme qui habite vers Jumilhac le Grand et M’ en a parlé sur la famille du Roi Ham Nghi .
    Oubliant l’ histoire du VN d’ antan , je ne pense qu’ au dernier L ’ empereur Bao Dai .et à cause du travail . J’ oublie cett histoire , aujourd’hui j’ai re entendu sur cette histoire et je voulais retrouver cett jeune femme métisse qui travaillait à Perigueux , et m’ en a parlé du Roi Ham Nghi mais elle M’ a pas dit l nom du Roi .,je pense que cette jeune femme fait partie de la famille Royale
    J’ habite à Perigueux et travaillait à Intermarche Si vous aviez les photos de la grande famille Royale . Merci de me contacte à cette adresse svp
    Cordialement
    Tran van


Facebook Twitter Linkedin Google plus