Nous avons connu, il n’y a pas si longtemps, le chikungunya, une épidémie qui a fait tant de mal aux Réunionnais. On se souvient de l’impréparation des services sanitaires et des conséquences qui s’en sont suivies. Plus loin de nous, d’autres épidémies ont fortement marqué la mémoire collective et nombre d’anciens ont encore en mémoire la grippe espagnole, qu’ils n’ont pas connue, mais dont leurs parents ou grands-parents en ont fait des relations effrayantes à leur intention. A lire ci-dessous un texte (...)
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Il était une fois
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Il était une fois… la grippe espagnole
1er septembre 2015 -
Lavé in foi...gouvèrnèr Vauboulon
24 mars 2009, sanm Georges GauvinL’ané 1692, gouvèrnèr Henri Habert de Vauboulon, la anval son kiyèr do ri.Li lé mor..pétète demoun la anpoizone ali. Li lé mor dan la jol : bann bourboné l’avé anfèrm ali la-dan. dépi dé z’an pa-la.Kisa té i sava port dèy pou in moun konm sa ?Kisa nora mouy son moushoir pou li ?..I diré, tout demoun la koloni, lété konm soulazé, tout la arpran réspirasyon..Tout la maziné : Ouf ! Parti sé parti ! arvoir Pyèr, tak baro !
Son zabo la gonflé ! Poitan, bann bourboné zot mem, l’avé parti rod in gouvèrnèr dan La (...) -
il était une fois....le gouverneur Vauboulon.
24 mars 2009, par Georges Gauvin1692 : le gouverneur Henri Habert de Vauboulon, meurt dans un cachot de l’île Bourbon, où ses administrés l’avaient enfermé deux ans auparavant. Personne, pour lui, n’avait porté le deuil, ni trempé son mouchoir de larmes. Les colons de Bourbon semblaient soulagés. Enfin, une triste histoire qui prenait fin.
Le pouvoir lui était monté à la tête !
Pourtant, c’étaient les colons de Bourbon eux-mêmes qui avaient supplié la compagnie des Indes de leur donner un gouverneur, un vrai de vrai avec les pouvoirs (...) -
L’avé in foi... l’ordonans Louis XIV pou défann tyé torti
17 mars 2009, sanm Georges Gauvin27 févriyé 1713, la-ba dann son gran shato Vèrsay, lo roi Louis XIV la tranp son plime z’oi dann l’ank pou sign in règloman konm de koi, bann bourboné — nout bann vyé z’ansèt par l’fèt — té i doi arèt tyé, arèt masak bann torti d’tèr, pars té riskab fni avèk la ras.
Koman sa l’arivé don ?
Pou byin konprann l’istoir, alon bat in karé an aryèr pou oir koman La Rényon lété dann promyé komansman... dann promyé tan demoun la komans arivé. Dann tan-la, nout péi té i apèl l’il Bourbon — la pa son promyé nom, mé sa in (...) -
Il était une fois... l’ordonnance du roi Louis XIV interdisant la chasse aux tortues
17 mars 2009, par Georges GauvinLe 27 février 1713, le roi Louis XIV, dans son château de Versailles, signe une ordonnance interdisant la chasse aux tortues de terre dans l’île Bourbon car l’espèce apparaît en danger.
Comment en est-on arrivé là ?
Pour bien comprendre cette ordonnance, revenons un peu sur nos pas pour évoquer la situation de notre île au tout début de la présence humaine, lorsqu’elle ne portait pas encore le nom de La Réunion, puisque ce n’est qu’en 1793, le 19 mars, qu’on lui a donné ce nom, par décret de La (...) -
Lavé in foi... Lo Por La Point dé Galé
10 mars 2009, sanm Georges GauvinZistoir-la, sa in zistoir vré pou vréman ! Sa la spasé an plin dann moi d’féviyé lané 1886. Mazine in pé in bon bo-tan moi d’févriyé kan solèy l’apré bril la po dépi gran-matin : mèm galé l’apré ral koukoune, zèrb Sin-Pol i sèk an plas, kaméléon i rode in pti koin lonbraz pou ropozé, mé lonbraz na poin. Konm di kréol : sa la pi in shalèr, sé in fé-sho. É pou fé par éksopré, zour-la mèm, la konpagni shominn-fèr é lo Por (CPR) la shoizi pou fé l’inoguirasyon, lo batèm par l’fèt, Lo Por La Point dé Galé.
Ou i domann si (...) -
Il était une fois... Le Port de La Pointe des Galets
10 mars 2009, par Georges GauvinCe qui suit n’est pas une légende, mais une histoire vraie : cela s’est déroulé en plein mois de février 1886. Imaginez donc un mois de février avec un bon “beau-temps” où, même le matin, le soleil vous brûle déjà la peau. On a l’impression que même les pierres se mettent à fumer, les herbes de la plaine de Saint-Paul à sécher, et le caméléon furtif cherche un coin d’ombre où se réfugier... mais, hélas, pas le moindre petit bout d’ombre ! Il ne fait pas seulement chaud, mais chaud-bouillant et, par un fait (...)
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Lavé in foi... le ti-trin lontan
3 mars 2009, sanm Georges GauvinSouvénir, souvénir !
Souvan dé foi, in souvnir, konm inn ti briz, i sort dann tan lontan i armont a la tèt é avèk sa in bon pé l’odèr i dig-dig le né.
Si ni di “ti-trin lontan”, moin lé pliské sir bann moun nana sinkantan a monté, i san tout suit l’odèr sharbonn tèr, mé si i ral l’odèr, i pé myé, in pé plis a-fon, si i ral ankor, kosa nana an plis ké sa ? Sa, kosa i lé ? Sa tamarin l’Inn kan i atak la kot La Posésyon. Kosa i lé sèt-la ? Sa la mèr, koté Kap la Houssaye ou byin d’ot landroi kan lo van i sort la (...) -
Il était une fois... le p’tit train longtemps
3 mars 2009, par Georges GauvinIl arrive parfois qu’une brise vous ramène, allez savoir pourquoi, des bouffées d’odeurs d’un temps révolu qui vous montent à la tête et vous picotent les narines.
Souvenir, souvenir !
Si l’on évoque le p’tit train longtemps, les plus de cinquante ans vont tout de suite sentir l’odeur tenace et permanente du charbon de terre... mais au-delà, il y a bien aussi celles des tamarins de l’Inde de La Possession ou bien d’ailleurs, des embruns marins lorsque la brise du large rentre à l’intérieur des terres… (...) -
Lavé in foi... la moské Sin’ni
24 févrié 2009, sanm Georges GauvinSin’ni, 30 novanm 1905. Minm ké la nuit la fine rantré, demoun i grouy dann la ri Gran Shemin, otroman di la ri Maréshal Leklèr, konm i apèl sa zordi : In bann bononm, in bann madanm, kréol, zindyin, komèrsan, shèf sèrvis avèk pou in pé in kas kolonyal déssi la tèt, pou d’ot le fez déssi l’koko... demoun i ariv par flo, konm papiyon kan i sort dan la limyèr. In ram guirland i pète, marb i briy. Asoir, sé la fète, asoir i fé linoguirasyon promyé moské La Rényon.
Légzil la fini pou zot...
Pou tout mizilman (...) -
Il était une fois... La mosquée de Saint-Denis
24 février 2009, par Georges Gauvin30 novembre 1905 : il fait déjà nuit sur Saint-Denis. La rue du Grand Chemin grouille de monde : hommes, femmes, Indiens, commerçants, chefs de service affublés de leur casque colonial, d’autres portant fièrement leur fez. Ils arrivent en groupes, en flots humains comme papillons attirés par la lumière. Guirlandes électriques, marbres brillants, ce soir, c’est la fête, ce soir, on inaugure la première mosquée de La Réunion.
Enfin, le bout du tunnel
Pour tous les musulmans vivant chez nous, le jour est (...) -
Il était une fois... Maurice Samat (III)
10 février 2009, par Georges GauvinMardi dernier, nous avons quitté Maurice Samat et son dalon Lemerle à l’instant où ils allaient foncer vers Gillot en vue d’effectuer la traversée Réunion-Maurice sur leur aéroplane baptisé Monique, prénom de la fille de Maurice Samat. Certes aujourd’hui, une telle équipée ne galvaniserait pas tant les foules, ne les tiendrait pas en alerte, mais on était alors en 1933 et l’avion ne s’était posé qu’une fois au pays Bourbon en 1929, puis avait disparu de notre ciel pendant quatre années, temps pendant lequel (...)
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Il était une fois... Maurice Samat (II)
3 février 2009, par Georges GauvinMardi 27 janvier, on a commencé à parler de Maurice Samat, un des pionniers de l’aviation à La Réunion : quelqu’un qui était las de voir le pays s’endormir après l’épopée de Goulette-Marchesseau-Bourgeois : 1929 à 1933, quatre années de sommeil profond et l’avion qui continue de s’arrêter à Madagascar et ne veut même pas nous adresser un petit coucou. Quoi ? L’avion qui dédaigne à ce point le pays de Roland Garros ! C’est incroyable, c’est même honteux ! Alors, Maurice Samat part pour la France, y passe son (...)
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Comme un ordinateur qui cherche à se connecter
27 janvier 2009, par Georges GauvinParfois, quand le soir tombe, au lieu de regarder la télé, on prend un livre, on le feuillette, on zappe certaines pages. Tout à coup, on tombe pile sur une photo, en noir et blanc, ou plutôt en gris foncé et en gris clair. On fait travailler son imagination, on cherche et on cherche encore comme un ordinateur qui essaie de se connecter.
Mais qui est donc cet homme-là ? Je le connais pourtant : un homme grand, mince, encore jeune, tout habillé de blanc, un petit sourire derrière une moustache (...) -
Il était une fois... Goulette, Marchesseau, Bourgeois
20 janvier 2009, par Georges GauvinNovembre 1929 : Dans le ciel de La Réunion, un paille-en-queue joue avec le vent, fonce en piqué sur la mer, virevolte et remonte ; rien pour le déranger. Bien sûr, l’avion s’était déjà posé à Madagascar, mais jamais à La Réunion ; jamais ici, chez nous.
Mais ne dit-on pas que trois aviateurs, Goulette, Marchesseau et Bourgeois, préparent une expédition pour poser un avion chez nous... alors là, on prête attention et l’on tend l’oreille : une première est une première et, forcément, cela attire (...) -
Il était une fois... la grippe espagnole
13 janvier 2009, par Georges GauvinNous avons connu, il n’y a pas si longtemps, le chikungunia, une épidémie qui a fait tant de mal aux Réunionnais. On se souvient de l’impréparation des services sanitaires et des conséquences qui s’en sont suivies. Plus loin de nous, d’autres épidémies ont fortement marqué la mémoire collective et nombre d’anciens ont encore en mémoire la grippe espagnole, qu’ils n’ont pas connue, mais dont leurs parents ou grands-parents en ont fait des relations effrayantes à leur intention.
Un bateau du nom de “Madona” (...) -
Un novembre pas si ordinaire
30 décembre 2008, par Georges GauvinC’était un mois de novembre habituel pour Saint-Leu ; après une longue journée de soleil brûlant, la terre parvient à respirer un peu ; c’est l’heure où, avec la nuit, les oiseaux Fouquet poussent leur cri de tristesse avant de retrouver leurs nids dans les vallées profondes.
Mais ce soir, au fond de cette ravine, entre les buissons épineux, une ombre se faufile : un animal ? un homme ? ou alors un fantôme ? et puis une autre... et encore une autre ...
Dans la caverne, sous la grosse pierre, une (...) -
Il était une fois... l’occupation anglaise
16 décembre 2008, par Georges Gauvin7 juillet 1810, à l’aube. Du côté de Saint-Benoît, le soleil se cache encore derrière la mer. De temps en temps, un rayon de soleil plus entreprenant caresse la montagne. Une brise fraîche souffle. Les lève-tôt, agriculteurs, hommes de cour, ou alors les amoureux en marronage n’ont pas le courage de profiter de la brise, de se frotter les yeux endormis, de les ouvrir pour profiter de l’aube, car ils ne voient que...
Attention, les Anglais arrivent !
Là, à l’endroit où le ciel et la mer se marient, (...) -
Qu’est-ce qu’une chose ?
9 décembre 2008Les Arabes l’ont appelée « Dina Morgabim » : ce qui veut dire « l’île qui est à l’Ouest ».
Les Portugais l’ont appelée « Santa Appolonia », parce que le grand navigateur Don Pedro de Mascarhenas et la flotte qui l’accompagnait dans son périple l’avaient redécouverte le jour de la Sainte Appoline.
Pour les Anglais, elle est devenue « La forêt anglaise » à cause des nombreuses forêts qui occupaient ses espaces.
Les Français, quant à eux, ont commencé par l’appeler « Isle Bourbon » pour glorifier la famille des (...) -
Il était une fois... Françoise Chatelain
2 décembre 2008, par Georges GauvinFrançoise Chatelain a quitté la France en mai 1673 pour arriver à Bourbon trois ans plus tard, en 1676. Son histoire a intéressé nombre de chroniqueurs et d’historiens pour des raisons qui ne sont pas toujours bonnes : privilégier, en ce qui concerne le début du peuplement de l’île, les apports humains venus d’Europe au détriment des autres apports, notamment africains, malgaches et indo-portugais. Ces querelles sont, je pense, aujourd’hui pacifiées ou en cours de pacification et il n’y a plus, à ma (...)