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« Les appels à l’aide de ceux qui sont sur la ligne de front »

Sommet sur le Climat à New York

jeudi 25 septembre 2014, par Céline Tabou


Le sommet de New York sur le changement climatique est consacré à l’action des dirigeants du monde entier, qui sont appelé à prendre leurs responsabilités face au changement climatique. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a d’ailleurs annoncé : « nous ne sommes pas là pour parler, nous sommes là pour écrire l’Histoire ».


James Michel, président des Seychelles, lors du Sommet sur le Climat à New-York.

Une déclaration qui fait suite aux nombreux rapports publiés depuis quelques années assurant la responsabilité de l’Homme dans la dégradation du climat et surtout la nécessité à agir rapidement pour éviter le pire. « Je vous demande de faire preuve de leadership », a exhorté Ban Ki-moon.
Devant plus de 120 dirigeants mondiaux réunis au siège de l’ONU pour un sommet sur le climat, mardi 24 septembre, ce dernier a assuré que « le changement climatique menace la paix chèrement acquise, la prospérité et les chances de réussite de milliards de personnes », ajoutant qu’à la fin du siècle, « nous ne devons pas émettre plus de carbone que notre planète ne peut en absorber ».

Agir, agir vite

Présent à New York, le président des Seychelles James Michel, a déclaré au nom des habitants des îles du monde entier, qu’il fallait « encourager le monde à prendre des mesures décisives pour parvenir à un accord pour enrayer le changement climatique », a relevé l’agence de presse seychelloise, SNA. Ce dernier a d’ailleurs demandé aux représentants du monde de « ne pas ignorer la vérité sur le changement climatique ».
Il a averti que « ce n’est pas le temps des discours, mais celui de l’action. Nous avons entendu tout cela : les discours de bien conçu, les promesses et les exhortations. Nous avons également entendu les faits scientifiques, les plaintes, les appels à l’aide de ceux qui sont sur la ligne de front : les petits États insulaires en développement » (PEID).
Le chef de l’État seychellois a réitéré ses propos faits aux Samoa, lors de la Conférence des Nations Unies sur les PEID en début septembre, assurant que le changement climatique était « comme un crime contre l’humanité ». « Nous sommes tous coupables. Et nous sommes tous victimes. Mais de plus en plus, les PEID refusent d’être les victimes ", a assuré James Michel.
A tel point que les PEID « prennent le défi de renforcer leur résilience et trouver des moyens novateurs pour faire face à leur situation incertaine ». James Michel a cité les propos d’un jeune seychellois ayant écrit au Secrétaire général des Nations Unies que « nos moyens sont perdus dans tous les bruits que font les grands de ce monde. Alors qu’ils comptent leurs profits, nous restons inconnus, oubliés… »

Le Fonds vert n’attire pas des masses

Ban Ki-moon a appelé les gouvernements à alimenter le Fonds vert pour le climat de 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020. Ce fonds a été créé lors de la Conférence de Copenhague en 2009, afin de transférer des fonds des pays développés vers les pays les plus vulnérables face aux changements climatiques. Pour l’heure, le Fonds n’a récolté que 2,3 milliards de dollars.
Peu alimenté par les pays concernés, le président français, François Hollande, a fini par annoncer ce mardi à New York que son pays aller contribuer à hauteur d’un milliard de dollars sur les prochaines années. Pour ce dernier, le fonds constituera « non seulement la marque de la solidarité mais aussi une capacité pour que l’économie mondiale puisse s’engager vers un nouveau modèle de développement ».
Pour les organisations non gouvernementales, cette somme est modique, car elle « risque d’être insuffisante pour créer une dynamique de capitalisation ambitieuse », a réagi Oxfam. Le Réseau Action Climat a regretté que François Hollande n’ait rien annoncé sur « la question de la suppression des soutiens publics de la France aux projets de centrales à charbon dans les pays en développement et en Europe ».

Objectif Paris Climat 2015

François Hollande a souhaité la réalisation d’un accord global et ambitieux lors de la prochaine conférence sur le climat qui se déroulera à Paris en décembre 2015, six ans après l’échec de Copenhague. « Nous voulons qu’à la Conférence de Lima (fin 2014, NDLR), les bases d’un futur accord puissent être posées et qu’ensuite, à Paris, nous puissions traduire ces engagements en actes juridiques, avec une règle commune adaptée aux différents niveaux de développement », a-t-il déclaré.
« Je souhaite que Paris, en 2015, soit le symbole du changement pour le climat », a insisté le président François Hollande. Une déclaration ironique pour certains Réunionnais qui dénoncent la construction de nouvelle route du littoral. Les travaux de cette dernière vont détruire une bonne partie de l’écosystème marin et entraîner des conséquences néfastes sur l’environnement, mais également contribuer au tout automobile et au développement des énergies fossiles, causes de la dégradation du climat.
Pour sa part, le Président seychellois James Michel a souhaité que l’accord de Paris en 2015, soit un protocole relevant de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC) et qu’il soit « ambitieux et juridiquement contraignant qui est applicable à tous et doit être adopté dans les plus brefs délais possibles ».
« Soyons capables de ré-enchanter le monde, de donner à la jeunesse du monde l’espoir qu’elle vivra mieux que nous », a annoncé le chef de l’État, appelant à « remporter la bataille contre le temps, contre l’indifférence et les profits qui altèrent jusqu’à l’équilibre du monde ».


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