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Anticiper pour bâtir l’avenir de La Réunion

Autonomie énergétique et autosuffisance alimentaire

jeudi 11 mars 2010, par Sanjiv Dinama


Il est essentiel d’anticiper face au bouleversement que va connaitre le monde. Il faudra anticiper pour bâtir l’avenir de La Réunion. L’autonomie énergétique et l’autosuffisance alimentaire sont une nécessité pour notre pays. Nous devons tenir compte des grands bouleversements que connait le monde. Cette nouvelle économie que nous devons bâtir implique notamment la valorisation maximale des ressources locales afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et l’autonomie énergétique. La crise alimentaire qui a frappé les pays les plus vulnérables en 2007/2008 et l’instabilité des cours des matières premières nous ont rappelé la fragilité de notre situation. La “nouvelle économie” doit se libérer du fardeau de l’importation des énergies fossiles (pétrole, charbon) et se bâtir sur des modes de production et de consommation inédits.


On observe aujourd’hui un basculement des richesses, comme le souligne un récent rapport de l’OCDE.
La Chine, l’Inde ou encore le Brésil seront les grandes puissances économiques dans un avenir très proche, tandis que les pays occidentaux connaissent des déficits qui ne cessent de se creuser.
A côté de cela, nous connaissons des bouleversements environnementaux notamment avec le réchauffement climatique, la montée des eaux et ses conséquences très graves. Des îles comme les Maldives sont menacées de disparition.
Avec l’augmentation de la population et les conséquences du réchauffement climatique (sécheresses de plus en plus nombreuses ou phénomènes cycloniques plus violents), la demande des produits alimentaires va continuer à augmenter, avec pour conséquences une augmentation des prix. Rappelons qu’en 2008, des « émeutes de la faim » ont illustré la colère populaire contre la flambée des prix des denrées alimentaires déjà entamée en 2007. La crise de 2008 a révélé la vulnérabilité alimentaire des pays.
Interdiction d’exportation de certains produits (le riz en Inde, Egypte, Thaïlande…), incitations à l’investissement, exonérations fiscales et suppression de la TVA sur les intrants de produits alimentaires (laitiers notamment)… les mesures d’urgence et les stratégies visent à conforter une sécurité alimentaire fragilisée par une dépendance croissante aux importations : en moyenne, les principaux pays d’Afrique du Nord par exemple accusent un déficit céréalier de 50%.

Les besoins alimentaires vont aller en grandissant dans le monde

Corollaires d’une courbe démographique en croissance, les besoins en alimentation vont aller grandissant eux aussi. À l’horizon 2030, la FAO et l’Ifad prévoient que les importations augmentent par exemple de 138% en Égypte, de 18% en Algérie et de 10% en Tunisie. Les importations cumulées de denrées alimentaires sont passées de 850.000 à 6 millions de tonnes entre 2004 et 2009 au Cameroun, selon les données. Ainsi, les pertes en devises dues aux achats massifs de ces produits sont passées de 167 à 1.500 milliards FCFA pendant la même période. Les produits les plus importés, par ordre d’importance, sont le riz, le blé, le poisson, les huiles de table, le lait ou encore le maïs.

L’autosuffisance alimentaire et l’autonomie énergétique : une nécessité pour La Réunion

A La Réunion, la population continue sa croissance pour atteindre le million vers 2030 (Voir graphique). Nous devons donc à la fois produire davantage localement, accroître la valeur ajoutée produite dans l’île et diversifier nos sources d’approvisionnement, notamment pour les intrants en matière agricole.

Dans le secteur agricole et agro-alimentaire, des marges de progrès existent pour substituer la production locale à l’importation (import-substitution). Le positionnement de l’agro-nutrition comme pôle de compétitivité et son inscription dans la Zone franche globale d’activités de la LODEOM constituent une opportunité.
Dans cet objectif, l’Alliance propose que la Région participe activement, en partenariat avec les producteurs locaux, à toutes les opérations visant à la promotion de la production locale.

L’autonomie énergétique porteuse d’un nouveau modèle de développement

Avec une augmentation de la demande de pétrole et la raréfaction de cette matière première, le prix du baril de pétrole ne cesse de grimper.
Aussi, la combustion des énergies fossiles entraine l’émission de gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. L’autonomie énergétique à l’horizon 2025 à partir des énergies renouvelables permettra à La Réunion d’économiser plus de 500 millions d’euros correspondant à notre facture énergétique actuellement.

L’ambition de l’autonomie énergétique est éminemment stratégique car elle est porteuse d’un nouveau modèle de développement. La Région Réunion, depuis 1998, s’est clairement engagée dans cette voie. Mais nous ne sommes qu’au début de cette révolution. L’Alliance va poursuivre cette œuvre exaltante et capitale pour le sort de notre île et les générations futures.
Sanjiv Dinama


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