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1.378 créateurs d’entreprises réunionnais ont bénéficié du PIJ

Publication de la Direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle de La Réunion (DTEFP) : “Evaluation du Projet Initiative-Jeune volet création”

mardi 11 mai 2010, par Sophie Périabe


Afin d’évaluer le Projet Initiative-Jeune (PIJ) volet création, mis en place en 2001, la Direction du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DTEFP) de La Réunion a fait réaliser, en 2009, une enquête sur la survie des entreprises créées grâce à ce dispositif en 2004 et 2005. Résultat très encourageant : 64% des entreprises aidées en 2004 et 2005 sont toujours en activité en 2009.


Le Projet Initiative-Jeune volet création (PIJ création) a été mis en place en 2001 par la Loi orientation pour l’Outre-mer (LOOM) afin de soutenir les créateurs d’entreprises de moins de 31 ans en leur attribuant une aide en capital.

A La Réunion, 1.378 créateurs d’entreprises, majoritairement des hommes, ont bénéficié d’une aide financière grâce à ce dispositif. La très grande majorité des bénéficiaires (85,8%) avait une expérience professionnelle antérieure à la création d’entreprise, principalement en tant que salarié. Cette expérience correspond, le plus souvent, à des fonctions d’exécution (employé, ouvrier) ayant apporté des qualifications.
Pour la plupart d’entre eux, c’est une réelle volonté d’indépendance et le goût d’entreprendre qui les poussent à se lancer. Créer son propre emploi et augmenter ses revenus sont également des raisons évoquées par les créateurs.

L’aide financière est souvent un élément déclencheur important pour le créateur. Un peu moins de la moitié des bénéficiaires (47%) déclarent qu’ils n’auraient pas créé leur entreprise sans l’existence du dispositif PIJ. Ainsi, dans la moitié des créations, la subvention PIJ représente plus de 50% de l’investissement de départ. Pour près d’un tiers, elle est encore plus importante, et concentre 75% de l’investissement de départ.
Sans grande surprise, c’est le secteur des services qui concentre la moitié des entreprises aidées, viennent ensuite la production, y compris le BTP et le commerce.

Si l’âge n’influence pas le choix du secteur d’activité, le sexe quant à lui joue beaucoup. En effet, la moitié des femmes bénéficiant du dispositif s’oriente davantage vers des activités de service au détriment de la production et du BTP.

Enfin, la représentation spatiale des entreprises créées et aidées par le dispositif PIJ est représentative de la répartition de la population réunionnaise. Ainsi, 36% des créations sont localisées dans le Sud, 26% dans l’Ouest, 20% dans le Nord et 18% dans l’Est.

Les entreprises actives en 2009 emploient 1.350 salariés

Après 4 à 5 ans, sur les 1.378 bénéficiaires aidés, 880 sont toujours dirigeants de leur entreprise, soit un taux de pérennité de 64%. Sur les 498 bénéficiaires restants, 290 sont toujours en activité, mais salariés ou dirigeants d’une autre entreprise. Ainsi, en 2009, 87% des hommes et 79% des femmes aidés en 2004 et 2005 sont toujours en activité, seuls 15% des bénéficiaires (200 personnes) se retrouvent sans activité professionnelle.

Cette enquête montre qu’une expérience professionnelle antérieure et une formation qualifiante initiale sont déterminantes dans la survie de l’entreprise. De même, la capacité financière du créateur est aussi un élément important de la pérennité du projet. Ainsi, une forte dépendance au versement de l’aide financière du PIJ est un facteur fragilisant. Dans 60% des cessations d’activité, les entreprises disparues n’avaient pu compter que sur le financement PIJ pour la concrétisation de leur projet.

Parmi les 64% d’entreprises qui existaient encore en 2009, on retrouve principalement celles qui emploient le plus de personnel, c’est-à-dire les entreprises de production et du BTP.

Globalement, les chiffres d’affaires des entreprises sont plutôt faibles. Parmi elles, 10% ont un chiffre d’affaires très faible de moins de 10.000 euros annuels HT et sont considérées comme des micro-entreprises. En outre, 47% des entreprises actives ont un chiffre d’affaires inférieur à 50.000 euros par an, tandis que 25% réalisent plus de 100.000 euros de chiffre d’affaires annuel. Ainsi, 31% des bénéficiaires déclarent ne tirer aucun revenu de leur activité et 23% évoquent un revenu inférieur au SMIC. Au total, seulement 40% des bénéficiaires déclarent, grâce à leur activité, un revenu supérieur au SMIC.

65% des entrepreneurs optimistes sur leur avenir

Malgré la pérennité de leur entreprise, les créateurs imaginent des perspectives d’avenir contrastées.

Sur les douze mois à venir, 42% des entreprises pérennes prévoient de stabiliser leur chiffre d’affaires actuel, 30% pensent qu’il va diminuer et 23% pronostiquent son augmentation.

Le secteur des services semble offrir de meilleures perspectives de croissance aux entreprises aidées. Ainsi, 78% de leurs dirigeants envisagent de maintenir ou d’augmenter leur activité dans les douze prochains mois, contre 68% dans la production/BTP.

L’enquête de satisfaction montre que plus de 46% des bénéficiaires aidés par le dispositif PIJ et dont l’entreprise est toujours active se déclarent plutôt satisfaits d’avoir créé leur propre activité. Ils sont 37% à en être même très satisfaits.

Malgré cette satisfaction globale, ils estiment que le dispositif PIJ création peut être amélioré, notamment en matière de conseil et d’accompagnement des bénéficiaires.

Néanmoins, seules 13% des entreprises ont utilisé les chèques conseil, alors que le besoin d’accompagnement et de suivi ou de conseil semble nécessaire à la consolidation de ces activités.

Enfin, alors que le dispositif fournit souvent la source unique de financement au bénéficiaire, celui-ci abandonne parfois le solde de la subvention, par oubli, manque de temps, incapacité à justifier le versement, etc.

Ainsi, la globalité du dispositif n’est parfois pas totalement utilisée.

SP

(Avec “Le Projet Initiative-Jeune Aide à la création d’entreprise - Bilan évaluatif des entreprises créées en 2004 et 2005, à La Réunion” de la DTEFP Réunion. Avril 2010)


Le PIJ, c’est aussi une aide à la mobilité
Le Projet Initiative-Jeune (PIJ) volet mobilité fait partie des mesures prévues par la Loi d’orientation pour l’Outre-mer du 13 décembre 2000 destinées à élargir les possibilités d’insertion professionnelle des jeunes d’Outre-mer ainsi qu’à contribuer au développement économique local.

Il vise tout particulièrement les jeunes de 18 à 30 ans qui doivent suivre une formation professionnelle, en métropole ou à l’étranger, de plus de 300 heures, dans le cadre d’un projet professionnel. Les bénéficiaires du PIJ mobilité reçoivent une aide financière pendant, au plus, 24 mois.

En 2009, 1.015 Réunionnais de moins de 31 ans ont bénéficié de l’aide financière du PIJ mobilité. Ils sont 38% de plus qu’en 2008. Les femmes sont majoritaires en 2009, contrairement à 2008.

Plus de 270 PIJ création en 2009
En 2009, 271 jeunes Réunionnais de moins de 31 ans ont bénéficié de l’aide financière du PIJ création pour créer ou reprendre une entreprise, soit une baisse de 7,5% par rapport à 2008.

Ces créateurs sont majoritairement des hommes, mais le nombre de femmes a augmenté de 17% en 1 an, alors que celui des hommes a diminué de 17%.

NACRE : Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprises
Depuis le 1er janvier 2009, le Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise (NACRE) remplace les aides Eden et les chéquiers conseil.

Ce dispositif est destiné à certains demandeurs d’emploi, aux jeunes de 18 à 25 ans orientés par le service public de l’emploi et aux salariés qui reprennent leur entreprise en redressement ou liquidation judicaire. Il intervient dès le montage du projet suivant un parcours coordonné en trois phases : aide au montage du projet, appui au financement du projet et appui au développement de l’entreprise.

Ce dispositif plus complet en termes de conseil, d’accompagnement et d’intermédiation bancaire peut être un dispositif complémentaire au dispositif PIJ création, pour les nouveaux jeunes bénéficiaires remplissant les conditions.


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