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Le déficit public de la France estimé à 3,7%

Prévision de croissance de la Commission européenne

samedi 23 février 2013, par Céline Tabou


La Commission européenne a annoncé ses prévisions de croissance, Bruxelles prévoit une baisse du PIB de la zone euro de 0,3% en 2013. La Commission estime une reprise en 2014. De son côté, la France devrait avoir un déficit de 3,7%. Il sera de 3,9% en 2014, sauf si la France fait d’importantes réformes structurelles, soit de nouvelles économies.


La zone euro sera de nouveau en récession cette année, avec une baisse de 0,3% du PIB, et la reprise ne devrait intervenir qu’en 2014, selon la Commission européenne. Le 22 février, cette dernière a revu à la baisse ses prévisions alors qu’en novembre 2012, la Commission prévoyait une sortie de la récession cette année, avec une très faible croissance de 0,1%.

Faiblesse de l’activité économique

Face à la faiblesse de l’activité économique enregistrée fin 2012 et un retour de la croissance plus progressif que prévu, la croissance annuelle pour l’UE est de 0,1% en 2013 et pour la zone euro de -0,3%. Cette fois, la Commission estime une reprise seulement en 2014, avec une croissance de 1,4% en zone euro et de 1,6% pour l’ensemble de l’Union européenne. « La faiblesse de l’activité économique à la fin de l’année 2012 se traduit par un point de départ bas pour cette année », a indiqué la Commission, qui prévoit une amélioration « graduelle » de l’économie au cours de l’année 2013.

Dans un communiqué de presse, la Commission européenne a indiqué que « les principaux indicateurs laissent penser que le PIB a désormais atteint un niveau plancher dans l’UE et que l’activité économique devrait connaître une accélération progressive ». Selon l’institution, « le renforcement de la demande extérieure entraînera la reprise de la croissance. Les investissements et la consommation intérieurs devraient se redresser plus tard dans l’année et, d’ici à 2014, on s’attend à ce que la demande intérieure devienne le principal moteur de la croissance du PIB ».

La Commission européenne a noté que les plans de rigueurs mis en place dans les États membres « devraient entraîner une nouvelle réduction des déficits budgétaires globaux à 3,4% dans l’UE et à 2,8% dans la zone euro en 2013 » .

Des inquiétudes persistent concernant le chômage qui va encore s’aggraver dans la zone euro cette année. Celui-ci devrait dépasser les 12% de la population active, selon les dernières prévisions économiques de la Commission européenne publiées. En 2012, il s’est établi à 11,4% de la population active, cette année, il devrait grimper à 12,2% et se stabiliser à 12,1% en 2014, avec des pointes à plus de 25% en Espagne et en Grèce. Le taux de chômage va atteindre 27% cette année en Grèce et 26,9% en Espagne, contre 5,7% en Allemagne, 10,7% en France et 11,6% en Italie. Le seul pays à rester en dessous de 5% est l’Autriche, avec un taux de 4,5% prévu en 2013. Bruxelles prévient qu’un taux de chômage « élevé et persistant porte le risque de devenir structurel en raison de la perte de compétences » des salariés sans emploi.

Un geste de la part de Bruxelles

La Commission prévoit pour la France 3,7% de déficit cette année et 3,9% en 2014. Bruxelles a également indiqué que la croissance de la France sera quasiment nulle cette année à +0,1%, avant de repartir en 2014 avec 1,2%. Paris espère obtenir un délai pour répondre aux exigences de Bruxelles, de 3% du déficit. « Si des événements économiques négatifs et inattendus ayant des conséquences défavorables majeures pour les finances publiques se produisaient, alors le Pacte de stabilité et de croissance permettrait de repousser à 2014 l’échéance pour ramener le déficit nettement en dessous de 3% », a affirmé Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques.

Cependant, en contrepartie de ce délai, la France devra faire un effort en matière de réforme structurelle, devant atteindre en moyenne 1% par an entre 2015 et 2018. « Nous estimons que la France peut être en position d’atteindre cet effort structurel de 1% par an en moyenne », a indiqué Olli Rehn.

D’autres pays attendent un geste de Bruxelles. Le 20 février, le Portugal a demandé un délai d’un an supplémentaire pour redresser ses finances, bien que les mesures drastiques mises en place et imposées par ses créanciers internationaux l’ait plongé dans la récession. En Espagne, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a annoncé que le déficit public devrait se situer en 2013 « à moins de 7% » du PIB, soit au-dessus du seuil de 6,3% négocié avec Bruxelles.

L’austérité est de plus en plus contestée par les économistes et responsables politiques, la Commission européenne devra faire preuve de souplesse. D’autant qu’à la clôture du G20, le 17 février, les ministres des Finances ont plaidé pour des « stratégies budgétaires de moyen terme crédibles » plutôt que sur des objectifs chiffrés et des échéances précises à court terme.

Céline Tabou


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