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par le Dr Raymond Vergès

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Anne-Marie Salomon, une nouvelle Sœur Emmanuelle

mardi 13 avril 2010

C’est au Mali (Etat d’Afrique situé au Sud de l’Algérie et dont la capitale est Bamako) que Sœur Anne-Marie Salomon a élu domicile. Elle s’est installée dans le désert touareg, dans un hôpital de fortune. Cette Française atypique vit dans cette contrée depuis vingt-deux ans. Elle est religieuse et médecin. Son credo et simple : « Préserver la dignité des Maliens en les aidant à se développer, via notamment la santé et l’éducation ».
« Ils sont bien ici mes malades », s’exclame la Sœur. A un Occidental nanti, habitué à une médecine de haute technicité, les moyens peuvent sembler dérisoires, et les méthodes déroutantes. Mais bien vite, on comprend qu’il faut laisser ses codes au vestiaire et que, dans cette zone déshéritée du Gourma (entre Sahara et Sahel) tenaillée par la faim et où l’espérance de vie se limite à 45 ans, Kaïgourou est une sorte de miracle. Un îlot d’humanité et de dignité dans un océan de dénuement. Avec, à sa tête, une femme hors du commun : Anne-Marie Salomon, 75 ans et une vitalité à faire pâlir nombre de trentenaires. Sur le pont de 6 heures du matin à… (impossible de fixer une limite), un accouchement (300 par an) peut la tenir debout une bonne partie de la nuit. Il faut la voir au volant de son pick-up bringuebalant sillonner les rues de Gossi, escortée par des ribambelles d’enfants scandant : « Anne-Marie Biscuit, Anne-Marie Biscuit » (surnom hérité du temps où elle distribuait de la nourriture aux réfugiés affamés). Elle houspille, elle rigole, elle commande, elle épuise même parfois. Mais on lui pardonne, car, comme le confie Zado, « rien de ce qu’elle fait n’est pour elle ». Impossible de ne pas se laisser aller à la comparaison avec une autre dame de cœur, Sœur Emmanuelle : même faconde, même facétie, même volonté (pensez qu’elle a entamé ses études de Médecine à 45 ans !) et même énergie phénoménale… Quand on l’interroge sur la source à laquelle elle puise autant de force, cette femme de foi répond invariablement : « Dieu ! ». Consentant du bout des lèvres à étayer son propos : « Dieu a besoin d’interprètes pour transmettre son message d’amour. Il a besoin de bras, de jambes… de têtes aussi. Je suis une de ses interprètes ».

Marc Kichenapanaïdou

PS : Pour contacter l’association d’Anne-Marie Salomon : Teranga-Africa Odsams Millau-Mali, Philippe Le Révérend, Salvanhac, 15800 Vic-sur-Cère. www.Teranga-Africa.fr ; teranga.sams@orange.fr

(Source : “La vie”)


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