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par le Dr Raymond Vergès

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« Ce n’est pas aux salariés de PSA de payer la note »

France : Manifestation devant le siège de PSA

vendredi 27 juillet 2012


Dans son édition d’hier, ’l’Humanité’ revient sur la manifestation organisée par les syndicats devant le siège de PSA le jour où le gouvernement a présenté son plan de relance du secteur automobile. Notre confrère fait part du point de vue des syndicats sur le plan des licenciements prévus par le groupe industriel français.


Jean-Pierre Mercier, délégué CGT chez PSA Peugeot Citroën, a estimé mercredi que ce n’était « pas aux salariés de payer la note », alors que le groupe a affiché de grosses pertes au 1er semestre 2012, deux semaines après l’annonce d’un plan de suppressions de 8.000 postes en France.

« Il faut voir ce que PSA a fait de l’argent gagné en 2011, et s’il devait y avoir des mesures de prises, ce n’est pas aux salariés du groupe de payer la note », a réagi Jean-Pierre Mercier, après la publication des résultats semestriels de PSA (819 millions d’euros de pertes sur les six premiers mois de l’année, dont 662 millions pour la branche automobile).
« Nous avons des actionnaires multimillionnaires alors que PSA a déjà supprimé 20.000 emplois en France ces six dernières années », a ajouté le délégué CGT.
« C’est aux actionnaires de se serrer la ceinture », selon lui. « Pour nous, le plan Varin est toujours inacceptable », affirme-t-il.

Devant le siège, Philippe Petry, élu CFDT au CCE, a indiqué, après avoir pris connaissance des lourdes pertes de PSA, qu’il n’était pas possible de « nier la conjoncture ». Mais, a-t-il ajouté, « on attend une analyse économique pour voir si le projet de PSA est en phase avec les pertes annoncées ».

« C’est vrai que les résultats sont négatifs, mais les mesures annoncées par PSA ne sont-elles pas disproportionnées par rapport aux résultats ? », s’est aussi interrogé de son côté Franck Don (CFTC). « L’expertise indépendante que nous allons demander apportera les réponses », a-t-il ajouté, appelant le groupe « à séparer les fonctions de directeur industriel et des relations sociales ». « Aujourd’hui, Denis Martin peut-il à la fois gérer les usines et le dialogue social ? », a demandé Franck Don.

Lors du Comité central d’entreprise hier, les élus ont refusé de rendre un avis sur le projet de suppressions de postes et demandé la désignation d’un expert-comptable afin d’auditer les comptes du constructeur.

Dans un communiqué, FO accuse la Direction du groupe d’avoir « accumulé une série de décisions stratégiques aujourd’hui lourdes de conséquences », avec notamment de mauvais choix à l’international. « L’addition ne doit pas se régler par des licenciements, mais par la refonte de nos ressources actuelles », estime ce syndicat. FO appelle les dirigeants à « des remises en cause profondes » et cite une série de changements à étudier : garantie des véhicules étendue à cinq ans au lieu de deux ans, abandon de méthodes de gestion venues des USA et du Japon, plan de cessation d’activité pour les plus de 55 ans via un accord pénibilité.

Les salariés de PSA Peugeot Citroën, dont ceux de Rennes partis à l’aube en car, ont convergé mercredi matin devant le siège parisien, où se tenait un Comité central d’entreprise visant à détailler le projet de réduction d’effectifs. Tendue sur la façade de verre, une banderole proclamait : « Non à la fermeture de PSA Aulnay », tandis qu’un camion diffusait de la musique, les forces de l’ordre se faisant discrètes. Vers 9h30, une centaine de salariés sont arrivés en car de Rennes, où 1.400 postes doivent être supprimés sur 5.600. Accueillis sous les applaudissements et hourras de la centaine de salariés déjà présents, et au son de sifflets et de cornes de brume, les salariés rennais agitaient des drapeaux bretons. Une bande-son diffusait "Travailler encore" de Bernard Lavilliers, ce dernier ayant décidé d’annuler le concert qu’il devait donner pour le centenaire de l’usine Peugeot à Sochaux en soutien aux salariés du groupe. « On est en colère. Il y a un vrai ras-le-bol. C’est la honte de la Bretagne ! », a déclaré Jean-Pierre Girard, employé à Rennes depuis 35 ans. « C’est le troisième plan à Rennes. Vous vous rendez compte ? On nous demande toujours plus », a ajouté le salarié. La CGT attend « au moins un millier » de personnes venues de ces deux sites, mais également « des délégations d’autres sites ».


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