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Dégradation de la note espagnole

samedi 15 octobre 2011, par Céline Tabou


La note de l’Espagne est passée de ’AA’ à ’AA-’, avec une perspective négative sur la croissance. L’agence de notation Standard and Poor’s a évoqué une faible croissance, un fort chômage, un endettement privé élevé et un resserrement des conditions de crédit.


Cette note pourrait être à nouveau abaissée si l’économie se contracte. La dégradation d’un cran de la note espagnole, jeudi 13 octobre accentue la pression des marchés sur Madrid alors que les dirigeants européens et le G20 tentent de trouver une issue à la crise de la dette. Sur le marché obligataire a indiqué l’agence de presse Reuters, le rendement des emprunts d’État espagnols à 10 ans a grimpé de 2,8 points de base à 5,24%.

L’Espagne, cible des agences de notations

L’Espagne possède le plus haut taux de chômage de l’Union européenne, avec plus de 21%, ce qui d’après les économistes reflète la faible croissance économique, l’éclatement d’une bulle immobilière et la politique d’austérité menée par le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero. L’agence Standard and Poor’s a indiqué dans un communiqué : « Nous pensons néanmoins que le gouvernement pourrait manquer ses objectifs budgétaires en raison de dépassements de dépenses au niveau des gouvernements locaux et régionaux et de la sécurité sociale, malgré une réduction du déficit budgétaire du gouvernement central plus importante que prévu ».
Selon SandP, le déficit budgétaire du gouvernement central sera de 6,2% du PIB en 2011, comme l’avait prévu le gouvernement espagnol, « nous pensons néanmoins que des mesures supplémentaires seront nécessaires pour atteindre l’objectif de 4,4% du PIB en 2012 », ajoute l’agence, qui table sur 5,0% du PIB. La semaine dernière, l’agence Fitch Ratings avait abaissé de deux crans la note de l’Espagne, passant de "AA+" à "AA-". De son côté, Moody’s devrait se prononcer, selon l’AFP, d’ici à fin octobre sur un éventuel abaissement de la note espagnole, actuellement à "Aa2".

La bulle immobilière a éclaté

La croissance de l’Espagne était dopée durant des années par sa bulle immobilière, qui a brutalement chuté lorsque la crise économique et financière internationale a éclaté fin 2008. Par la suite, le pays est tombé en pleine récession, durant 18 mois et possède depuis début 2010, une croissance atone.
La crise économique et financière débutée par les erreurs des traders et des banquiers a conduit les États à nationaliser les dettes en entre autres recapitalisant les banques. Aujourd’hui, selon des traders cités par Reuters, la Banque centrale européenne (BCE) a acheté vendredi 14 octobre des titres de dette souveraine espagnole, afin de maintenir le coût de financement supporté par Madrid à un niveau acceptable.
Pour Daniel Pingarron, analyste de la maison de courtage IG Markets, « les coupables, ce sont les communautés autonomes », car « l’État central va atteindre son objectif de déficit ». Les 17 régions autonomes d’Espagne sont « une source récurrente d’inquiétudes pour les marchés, en raison de leur lourd endettement qui représentait fin juin 133,172 milliards d’euros, soit 12,4% du PIB du pays, un record historique », a indiqué l’agence de presse belge AWT.

Céline Tabou


La crise européenne est systémique

En dépit des nombreuses tergiversations de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, les économistes européens admettent que la crise européenne actuelle est systémique et non conjoncturelle, comme cela a été dit pendant des années.

Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, a indiqué que « la crise est systémique et doit être maîtrisée définitivement. Les gouvernements et les autorités aussi bien que les institutions européennes doivent relever le défi et agir ensemble rapidement. Un retard continu ne contribue qu’à l’aggravation de la situation ».

Résoudre la crise rapidement

Également président du Conseil de Risque systémique européen, Jean-Claude Trichet a alerté la classe politique européenne, mardi 11 octobre. « La crise de la dette dans la zone euro a atteint une dimension systémique, les risques de répercussions sur l’économie augmentent rapidement et les banques sont entrées dans une zone de danger ».
Créé pour éviter une répétition de la crise financière de 2008, le Conseil de risque systémique européen a estimé que le fonds de subvention de la zone euro devait être le plus flexible possible, mais sans y impliquer la BCE. Il a demandé aux gouvernements européens d’agir conjointement pour surmonter la crise, car un retard serait désastreux.
À défaut de réformer le système bancaire européen, notamment avec la taxation du système bancaire, le président de la BCE et du CERS a réclamé des décisions claires sur la question de la recapitalisation, soulignant qu’il n’y avait plus de temps à perdre. « Le secteur bancaire européen a besoin d’une recapitalisation », a considéré Jean-Claude Trichet.

Céline Tabou



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