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Hommage aux travailleurs humanitaires indispensables à la survie de millions de personnes

Journée mondiale de l’aide humanitaire

mercredi 20 août 2014, par Céline Tabou


Mardi 19 août est « l’occasion de rendre hommage à ceux qui font face au danger et à l’adversité pour aider les autres », note le site des Nations Unies. L’année 2013 a été marquée par un nombre record de travailleurs humanitaires tués, blessés ou enlevés.


« C’est absolument révoltant », a affirmé le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon lors de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, en hommage à la mémoire de 22 victimes d’un attentat commis le 19 août 2003 à Bagdad.
Selon le rapport des Nations Unies, publié mardi, le nombre d’humanitaires victimes d’incidents a été de 460 en 2013 (toutes organisations confondues, ONU, ONG et Croix-Rouge). Parmi eux, 155 ont été tués, 171 blessés et 134 kidnappés. En 2012, 274 incidents étaient recensés, un chiffre qui met en évidence la hausse du nombre de victimes de 66% par rapport à 2013.
Au-delà des travailleurs humanitaires, des millions de personnes dépendent de leurs aides. Irak, Pakistan, Cameroun, Afrique de l’Est et centrale, ces pays sont touchés par des conflits armés mais aussi les effets du changement climatique, qui nécessitent une aide humanitaire auprès des populations, en manque d’eau et de vivres. Quel est l’état de la situation dans ces zones ?

Une aide « inadaptée » en Irak

En dépit, d’importants fonds injectés dans les efforts de secours, l’aide humanitaire fait encore défaut à des dizaines de milliers d’Irakiens, selon les organisations non gouvernementales (ONG). Problème de sécurité et retard de logistique bloquent près de 500 millions de dollars vendant d’Arabie Saoudite. Le 12 août, les Nations Unies ont décrété l’état d’urgence humanitaire de niveau trois en Irak, soit le niveau maximum.
En effet, depuis le début de l’année près d’1,2 million de personnes sont déplacées vers la Syrie et le Kurdistan, par les combats de l’État islamique (ex-État islamique en Irak et au Levant ou EIIL). Des centaines de milliers de personnes ont besoin d’abris, de nourriture, d’eau et de soins médicaux. Face à l’ampleur de la situation, Amnesty International a critiqué les efforts de secours, indiquant que « l’aide internationale pour répondre au déplacement massif de civils dans les régions contrôlées par l’EIIL reste malheureusement inadaptée à ce jour ».

Le Cameroun, une situation extrêmement difficile

Selon les travailleurs humanitaires, les attaques menées par Boko Haram, milice islamiste radicale nigériane, empêchent les opérations d’aide humanitaire dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord, où des milliers de Nigérians sont venus trouver refuge. D’après les autorités locales de la région camerounaise de l’Extrême-Nord près de 25.000 Nigérians se sont réfugiés dans la région. Ces derniers et les communautés hôtes reçoivent de l’aide de la part des agences des Nations Unies au Cameroun, mais la situation reste difficile.
Jacques Roy, représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Cameroun, a expliqué que « les déplacements sont plus dangereux qu’avant. Ce qui nous inquiète, c’est que nous savons que la sécurité alimentaire de la population locale va se détériorer parce que le commerce transfrontalier a été perturbé et que les prix des denrées importées ont augmenté. L’agriculture pourrait être affectée et il est fort possible qu’il y ait un nouvel afflux de réfugiés, ce qui accentuera la pression exercée sur la population locale ».

Famine en vue en Afrique de l’Est et Centrale

Près de 20 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë en Afrique de l’Est et Centrale. Selon les ONG sur place, la plupart des personnes se trouvent à un niveau « de crise » ou « d’urgence ». Les principaux pays concernés sont la Somalie, l’Ouganda, le Soudan du Sud, l’Éthiopie, la République centrafricaine (RCA), le Soudan, le Kenya, la République démocratique du Congo (RDC) et la Tanzanie.
Le Groupe de travail régional sur la sécurité alimentaire et la nutrition (FSNWG), une instance multipartite dirigée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a expliqué que « la situation générale dans la région s’est détériorée très rapidement ».
Le taux de malnutrition aiguë globale dépasse les 20%, principales dans les zones du Soudan du Sud, de la RCA, de la Somalie et du nord du Kenya, alors que le seuil d’urgence établi par l’Organisation mondiale de la santé est de 15%.

Le partage de données, une aide humanitaire cruciale

Le Pakistan est menacé par la fonte du glacier Hopar, à plus de 1.000 mètres d’altitude, et des glaciers dans la région, dont « la plupart rétrécissent, se retirant sur eux-mêmes », a expliqué Sajjad Ali, chercheur auprès de l’université internationale du Karakoram. Cette fonte des glaces menace les populations vivant dans la vallée de Nagar.
Des initiatives sont menées afin de collecter et de partager davantage de données sur le changement climatique. Celles-ci pourraient permettre aux scientifiques et aux décideurs politiques de mieux décider où construire des barrages, et ainsi protéger des millions de personnes en aval contre le risque d’inondations dévastatrices. Sajjad Ali a dénoncé la situation, « personne ne prend la peine d’étudier les choses à fond d’un point de vue scientifique », car « au lieu de cela, on se chamaille pour savoir s’il faut ou non construire des barrages [...] ».
Ce dernier a indiqué que « les gens n’ont toujours pas réalisé qu’il existait une corrélation directe entre les hausses de température et le cycle hydrologique ». L’objectif est d’adapter les politiques publiques aux données récoltées afin d’aménager le territoire.

 Céline Tabou


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