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Hong Kong se rebelle
Manifestations depuis plusieurs jours
vendredi 3 octobre 2014
Depuis plusieurs jours, l’île redevenue chinoise en 1997, Hong Kong, est en pleine ébullition. Les manifestants dénoncent la décision de Pékin d’accorder le suffrage universel pour l’élection du chef de l’exécutif, en 2017, tout en gardant le contrôle des candidatures.
Des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie sont mobilisés, au centre-ville de Hong Kong, pour exiger des autorités la tenue des réformes politiques promises après la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine en 1997.
Une contestation pacifique
Moment fort de cette mobilisation, samedi soir, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dans le centre de Hong Kong, suite à la dispersion par la police de centaines d’étudiants ayant réussi à pénétrer vendredi soir dans le périmètre du siège du gouvernement local.
Samedi, des heurts entre la police et les jeunes manifestants ont fait une trentaine de blessés légers et les forces de l’ordre ont procédé à plus de 60 interpellations. Dans la soirée, des sympathisants du mouvement pro-démocrate sont descendus dans les rues pour exprimer leur soutien. « La police a eu recours à une force disproportionnée de la force pour stopper les actions légitimes des étudiants et cela doit être condamné », a déclaré l’universitaire Benny Tai, un des chefs de file du mouvement « Occupy Central » qui prône la désobéissance civile.
Depuis plusieurs semaines, les étudiants sont le fer de lance d’une campagne de désobéissance civile, suite au rejet par Pékin en août des demandes d’élection du prochain dirigeant hongkongais au suffrage universel direct, en 2017. L’exécutif continental avait annoncé son intention de limiter les candidatures aux personnalités qui lui sont favorables, faisant planer des doutes sur la perte du statut spécial d’Hong Kong. L’île est régie sous le système de « Un pays, deux systèmes », lui donnant une certaine autonomie et de plus grandes libertés.
La « révolution des parapluies »
Devenu le symbole le plus significatif de cette révolte, le parapluie permet aux manifestants de se protéger des gaz lacrymogènes et des bombes au poivre utilisés par la police. Autre symbole, le ruban jaune, en référence au mouvement Occupy Central, porté par Benny Tai Yiu-ting. Ce nom rappelle l’appellation Occupy Wall Street, mouvement américain contre les abus du capitalisme financier et par extension, les puissants.
Le ruban jaune a lui été largement récupéré par les manifestants mais aussi c’est sur les réseaux sociaux. Étudiants et lycéens sont devenus incontournables du mouvement. Certains plus actifs ont d’ailleurs repris les rênes du mouvement, considérant leurs aînés trop laxistes.
Alors la crise perdure et que les manifestants restent mobilisés, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé le gouvernement chinois et les manifestants à Hong Kong à résoudre pacifiquement leur différend. Ce dernier « considère qu’il s’agit d’une affaire intérieure (chinoise) mais demande instamment à tous les protagonistes de résoudre leur différend d’une manière qui soit pacifique et qui respecte les principes démocratiques », a déclaré le porte-parole.
La communauté internationale intervient
Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a expliqué à son homologue américain John Kerry, que les manifestations pro-démocratie à Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine. Ce dernier répondu au secrétaire d’État américain, qui lui a indiqué devant la presse qu’il espérait vivement que les autorités de Hong Kong fassent preuve de retenue face aux manifestants de l’ancienne colonie britannique revenue dans le giron de Pékin en 1997.
De son côté, le président Barack Obama a déclaré que son pays suivait « de très près les développements » à Hong Kong, ajoutant qu’il avait « l’espoir que les divergences entre les autorités et les manifestants de Hong Kong se régleront par la voie pacifique ». Pour sa part, Wang Yi a assuré que « tous les pays doivent respecter la souveraineté de la Chine et c’est un principe fondamental qui régit les relations internationales ».
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, a indiqué que son pays suivait « avec attention la situation de Hong Kong et nous espérons qu’un dialogue constructif et pacifique va permettre un accord qui soit conforme à la loi fondamentale de Hong Kong », a-t-il poursuivi, à l’issue d’une table-ronde franco-chinoise consacrée aux enjeux environnementaux et climatiques de la croissance.
Ces déclarations interviennent alors que des dizaines de milliers de manifestants pro-démocratie se sont rassemblés mercredi 1er octobre, à Hong Kong, pour une démonstration de force, le jour de la fête nationale chinoise. Les leaders étudiants, dont Joshua Wong, ont d’ailleurs brandi la menace d’une intensification de la mobilisation pour obtenir la démission du chef de l’exécutif.