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L’onde de choc du soulèvement populaire au Burkina Faso ressentie au Burundi
vendredi 31 octobre 2014
Le Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD) de Léonard Nyangoma, chef historique du mouvement rebelle et principal opposant politique du moment au régime en place au Burundi, soutient le peuple burkinabé dans son insurrection contre le pouvoir du président Blaise Compaoré.
Dans une déclaration rendue publique en ligne ce vendredi, le CNDD affirme, sous la plume de ce vieux routier de la politique burundaise que : "le parti observe avec attention et intérêt le mouvement insurrectionnel des masses populaires dans un pays frère et lui apporte son soutien indéfectible contre le régime du président Blaise Compaoré".
"Le peuple burkinabè vient de faire fléchir le dictateur-président qui voulait procéder au tripatouillage de la Constitution pour s’autoproclamer président à vie", indique la déclaration, avant de tirer encore à boulet rouge sur tous les autres chefs d’Etat africains qui sont atteints du "syndrome" de vouloir s’éterniser au pouvoir.
Un activiste connu de la Société civile burundaise, Pacifique Nininahazwe, quant à lui, s’est répandu dans les médias locaux pour rappeler que les présidents burundais, Pierre Nkurunziza, congolais Joseph Kabila et burkinabè, Blaise Compaoré, reçus récemment au Département d’Etat américain, "se ressemblent par leur projet de s’offrir un troisième mandat".
La situation politique au Burkina Faso ravive un débat en sourdine dans les milieux politiques à Bujumbura, au sujet de l’intention réelle ou supposée du président Pierre Nkurunziza de vouloir se représenter pour un autre mandat à la tête de l’Etat, après avoir été élu au "suffrage universel indirect" par les deux Chambres réunies du Parlement en 2005, puis en 2010 au "suffrage universel direct" par la population.
Pendant que l’opposition multiplie des sorties défavorables à l’éventualité d’un "troisième mandat" que l’intéressé n’a pas encore publiquement annoncé, la mouvance présidentielle soutient néanmoins qu’en se représentant de nouveau en 2015, le président sortant ne briguerait qu’un « second mandat », se fondant sur le fait qu’il n’avait été élu qu’une seule fois, en 2010, au suffrage universel direct.
Le débat sur le nombre de mandats présidentiels autorisés a été mis quelque peu en veilleuse, vers la fin de l’année dernière, suite à une tentative avortée de révision de la Constitution au Parlement burundais.