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par le Dr Raymond Vergès

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« La Cour pénale internationale représente le dernier recours pour les survivantes de viol d’avoir accès à la justice »

Lettre aux dirigeants de l’Union africaine

samedi 12 octobre 2013


Dans une lettre adressée à l’Union africaine, deux anciens Prix Nobel de la Paix et deux responsables d’ONG appellent les dirigeants de l’Union africaine à ne pas se retirer de la Cour pénale internationale. Cette question risque en effet d’être à l’ordre du jour du Sommet de l’UA qui a commencé hier pour se clôturer aujourd’hui.


« Nous vous exhortons à envoyer un message clair de soutien aux survivantes de violence sexuelle en maintenant votre engagement face à la Cour pénale internationale », exposent les auteurs d’une lettre adressée à l’Union africaine.

En tant que mouvement mondial des organisations de lauréats d’un prix Nobel et de la société civile qui travaillent à mettre fin à la violence sexuelle en situation de conflit, nous, à la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit, exhortons votre gouvernement à affirmer son engagement pour la Cour pénale internationale et le traité de la Cour, le Statut de Rome, pendant le sommet de l’Union africaine (UA) sur la Cour pénale internationale les 11 et 12 octobre 2013.

Depuis aussi longtemps qu’il y a des guerres, la violence sexuelle a été utilisée comme arme pour blesser les femmes, les enfants et des collectivités entières. Les survivantes et leurs collectivités sont confrontées à de graves conséquences à long terme, y compris des problèmes médicaux, un traumatisme psychologique, la discrimination, l’isolement et la pauvreté.

Un leadership politique fort est nécessaire pour empêcher les viols en situation de conflit, protéger les civils et les survivantes de viols, et poursuivre en justice les responsables de ces crimes. Beaucoup trop souvent, les systèmes judiciaires étatiques sont incapables ou réticents à poursuivre les auteurs les plus infâmes des atrocités de masse, y compris le viol. Ce défaut de poursuite en justice des auteurs des viols en situation de guerre envoie aux survivantes le message dévastateur que leurs expériences de violence ne sont pas importantes, et aux auteurs qu’ils peuvent continuer de violer sans conséquence.

La Cour pénale internationale représente le dernier recours pour les survivantes de viol d’avoir accès à la justice. Elle joue un rôle important pour tenir les auteurs de viols en situation de guerre responsables, offrant un lieu sûr où les survivantes peuvent confronter ceux qui les ont attaquées et dire la vérité au sujet de leurs expériences. Les procès devant la Cour pénale internationale envoient un message clair que même les personnes qui occupent les plus hauts rangs du pouvoir ne s’en tireront pas en utilisant le viol comme arme de guerre.

Les viols se produisent en situation de conflit partout dans le monde et nous travaillons sans relâche pour que les auteurs soient tenus responsables, peu importe le pays où ils vivent. Nous partageons votre frustration, car le système de justice international n’a pas été appliqué uniformément partout dans le monde, et certains gouvernements ont protégé avec succès leurs dirigeants contre une poursuite judiciaire pour crimes de guerre impliquant de la violence sexuelle. Mais les survivantes veulent la justice, la prochaine étape vise à travailler avec la Cour pénale internationale.

Le retrait de la Cour pénale internationale représente un grave recul dans la recherche de justice pour les survivantes de viols. Nous vous exhortons à envoyer un message clair de soutien aux survivantes de violence sexuelle en maintenant votre engagement face à la Cour pénale internationale.

Nous vous prions d’accepter l’expression de nos sentiments distingués.

Leymah Gbowee, lauréate d’un Prix Nobel de la paix en 2010, Libéria

Archevêque Desmond Tutu, lauréat d’un Prix Nobel de la paix en 1984, Afrique du Sud

D Denis Mukwege, fondateur et directeur médical de l’Hôpital de Panzi, République démocratique du Congo (RDC)

Dean Peacock, directeur général, Sonke Gender Justice, Afrique du Sud

Au nom de la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit


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