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La Grèce maintient ses propositions face à l’Eurogroupe

Le peuple grec veut tourner la page de l’austérité

mardi 17 février 2015, par Céline Tabou


Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis s’est entretenu lundi 16 février, avec les 19 ministres des Finances de l’Eurogroupe, afin de trouver un accord concernant la dette grecque et le maintien ou non de la Grèce dans la zone euro.


À Paris, une manifestation de soutien au peuple grec. (photo Vangelis Ikonomidis)

Samedi 14 février, près de 30.000 personnes ont manifesté à Athènes et dans d’autres villes du pays pour demander aux représentants de Syriza au pouvoir de tenir la ligne anti-austérité – proclamée depuis la création du parti – face à ses partenaires européens.

Un soutien massif envers le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis qui devra convaincre ses collègues de la zone euro du bien fondé des réformes et du financement du pays. Cependant, les créanciers européens veulent une solution selon leurs exigences.

Dureté des ministres européens

Le plan d’aide à la Grèce doit prendre fin le 28 février, raison pour laquelle cette réunion est apparue cruciale pour les membres de l’Eurogroupe qui envisagent à nouveau l’éventualité d’une sortie de la Grèce de la zone euro. Il s’agit d’une menace importante qui pèse sur le gouvernement grec, car faute d’accord concernant les obligations financières de la Grèce, les ministres européens resteront inflexibles.

Comme l’a expliqué Pierre Moscovici, Commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires : « Il est important que la Grèce respecte ses engagements. Depuis ces dernières années, il y a eu une solidarité importante de la part de l’Union Européenne. Responsabilité et solidarité, c’est autour de ces deux concepts que nous allons travailler avec une volonté d’aboutir à une nouvelle phase entre la Grèce et ses partenaires ».

Malgré cela, le rapport de force devrait perdurer, car pour le ministre grec des Finances, les « lignes rouges » sont vraiment infranchissables, a-t-il écrit dans le New York Times. Dans une tribune publiée par le journal new-yorkais, Yanis Varoufakis a assuré qu’il ne bluffait pas, suite aux attaques sur son passé d’économiste des jeux.
A contrario, il s’est dit « convaincu que nous n’avons qu’une seule option : présenter honnêtement les faits concernant l’économie sociale de la Grèce, nos propositions pour lui faire retrouver la croissance, expliquer pourquoi elles sont dans l’intérêt de l’Europe, et annoncer les lignes rouges au-delà desquelles la logique et notre devoir nous empêchent d’aller ». Ces lignes « ne seront pas franchies. Sinon, elles ne seraient pas vraiment rouges ».

Soutien du peuple grec

« Enfin ! Nous devons cesser d’être humiliés, nous devons restaurer notre dignité. Nous allons les rembourser ! Mais maintenant nous avons besoin de respirer, de reprendre notre souffle », a lancé un manifestant devant la presse, samedi. Une motivation suivie par des milliers de Grecs, las de payer le prix du renflouement des banques grecques. En effet, pour beaucoup – notamment des économistes – les Grecs ont payé les erreurs des banques qui reçoivent des liquidités sur le dos des réformes sociales imposées par les gouvernements successifs.

« La plupart des pays européens ont des problèmes similaires aux nôtres. J’espère que nous allons réussir à changer de politique afin que ce message conduise à un changement pour tous les Européens », a expliqué à Euronews, une jeune femme. Un élan souhaité et voulu également en Espagne, où le parti antilibéral Podemos pourrait créer la surprise aux prochaines élections.

Mais d’ici là, le gouvernement d’Alexis Tsipras a reçu le soutien inattendu de l’ancien Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, qui avait été le premier à accepter en 2010 que son pays soit placé sous tutelle de l’UE. Face à ce soutien, il faut noter que le ministre actuel des Finances a expliqué dans sa tribune qu’à « la grande différence avec les précédents gouvernements. Nous nous battrons contre les puissants intérêts acquis et nous ne nous laisserons pas traiter comme une colonie de la dette qui n’a que ce qu’elle mérite ».

D’autant qu’Athènes veut appliquer rapidement un programme humanitaire pour les Grecs les plus touchés par la crise. Comme l’a indiqué le correspondant d’Euronews à Athènes, Apostolos Staikos, « un autre souffle pour la dignité. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre-ville d’Athènes avec ce message clair : il faut tourner la page, l’austérité appartient au passé ».


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