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La Grèce satisfait ses créanciers

Crise en Europe

lundi 6 août 2012, par Céline Tabou


La troïka FMI, BCE et UE s’est dite satisfaite face aux efforts pris par les autorités grecques pour réduire le déficit et rembourser ces dettes. Toutefois, d’après certains économistes, les plans de rigueur n’ont pas les effets escomptés.


Dans un communiqué publié dimanche, les bailleurs de fonds de la Grèce ont indiqué que les discussions entre la troïka (FMI, BCE et UE) des créanciers et les ministres grecs des Finances, Yannis Stournaras et de l’Emploi, Yannis Vroutsis, ont été « productives ». Ces derniers ont annoncé l’engagement la Grèce « à poursuivre ses efforts » pour atteindre les objectifs du plan d’ajustement budgétaire.

« Atteindre les objectifs »

Les experts de la troïka, Paul Thomsen (FMI), Klaus Masuch (BCE), et Matthias Mors (UE), ont engagé la phase des discussions pour un programme d’économies de 11,5 milliards d’euros que la Grèce doit adopter d’ici 2013 et 2014. Ce nouvel objectif devrait peser sur les contribuables grecques qui vivent au gré des plans drastiques imposés par les institutions européennes et internationales. D’autant plus que les échanges se poursuivront en septembre, car seulement "une partie de ces économies a été finalisée" et l’ensemble des mesures le sera "début septembre afin d’être prêt pour la réunion de l’Euro-groupe", a indiqué une source au ministère des Finances, cité par l’Agence France Presse.

Après deux semaines de discussions, la troïka presse le gouvernement grec d’adopter de nouvelles réductions des dépenses publiques, y compris sur les salaires et les retraites. Celles-ci seront les conditions préalables pour débloquer le versement d’une tranche de 31,5 milliards d’euros en septembre, au titre du deuxième prêt de 130 milliards d’euros accordé en hiver. Le gouvernement de coalition droite-gauche doit présenter un énième plan de mesures réclamées par la troïka et lui adressera un rapport relatif à ce programme d’ici la fin de la semaine.

Une récession persistante

En dépit des nombreux plans de rigueur, le gouvernement a admis que la contraction de l’économie devrait être aux alentours de 7% en 2012 contre environ 4% dans les prévisions budgétaires. Pour la cinquième année consécutive, Athènes se trouve en pleine récession et pourrait espérer une reprise qu’en 2014, d’après les estimations gouvernementales. Le gouvernement grec a tenu à rassurer ses créanciers ainsi que les marchés afin de rester dans la zone euro. Yannis Stournaras, ministre grec des Finances, a déclaré dimanche au quotidien “Ethnos”, que « les prochaines semaines étaient cruciales pour le maintien du pays dans la zone, si de nouvelles économies, réclamées par les créanciers UE et FMI, ne sont pas adoptées ».

La rigueur : pas une nécessité

Mathieu Plane, économiste au département analyse et prévision de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) a préconisé de « renégocier les règles pour que le pacte budgétaire européen prenne en compte la situation conjoncturelle » de chaque État. Face aux pressions des marchés et aux conditions de la troïka, l’économiste explique que « l’Europe bascule dans la récession. Elle court à la catastrophe en imposant des trajectoires décidées indépendamment des situations économiques ». L’accumulation des plans de rigueur dans chaque État est une « surenchère des austérités » qui s’avère mener les pays européens à la «  catastrophe économique ».

La publication de la baisse de l’indice de confiance en Europe met en avant la dépression dans laquelle se trouvent les Européens, qui devront cet été voir des débats budgétaires dans plusieurs pays européens, comme l’Espagne, la France, l’Italie ainsi que la Grèce. La baisse de l’indice de confiance, ajouté à l’annonce d’un taux de chômage record de 11% en Europe, les prévisions économistes restent floues, d’autant plus que l’Espagne et l’Italie sont aujourd’hui dans le collimateur des marchés et de la troïka qui attend un interventionnisme de la BCE.

Céline Tabou


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