Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > International > Monde

La tension est vive au Venezuela

Après le résultat serré de l’élection présidentielle

mercredi 17 avril 2013, par Céline Tabou


Nicolas Maduro, président élu, et Henrique Capriles ont appelé leurs partisans à manifester mardi 16 avril après que des heurts aient éclaté à Caracas. De son côté, le Conseil national électoral a exclu tout nouveau dépouillement comme réclamé par l’opposition.


(photo Joka Madruga / TerraLivrePress.com)

Au Venezuela, le pays est coupé en deux, avec un président élu à 50,8% (Nicolas Maduro – photo de gauche), contre 49,2% pour son adversaire (Henrique Capriles) qui continue de contester les résultats.

Henrique Capriles a refusé de reconnaitre la victoire du dauphin d’Hugo Chavez, et appelé ses sympathisants à manifester. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes manifestants qui lançaient des pierres dans un quartier chic de la capitale.

Une victoire officiellement proclamée

Le Conseil national électoral a officiellement proclamé lundi 15 avril la victoire de Nicolas Maduro à 50,8% des suffrages, soit une avance de 265.000 voix, contre 49% pour son adversaire.
Pour l’opposition, Henrique Capriles s’est imposé avec plus de 300.000 voix d’avance et possède la preuve de 3.200 irrégularités. « Nous sommes convaincus d’avoir gagné (...). Nous voulons que ce problème soit réglé pacifiquement. Il n’y a pas de majorité, mais deux moitiés », a lancé Henrique Capriles.

De son côté, Nicolas Maduro a appelé au calme et à la mobilisation à trois jours de sa prise de fonction. « J’appelle le peuple à lutter pacifiquement, à se mobiliser dans tout le pays (...). Les abus doivent cesser », a-t-il déclaré à la presse. Dénonçant les manœuvres de son concurrent, Nicolas Maduro a ajouté : « Ils essayent de bafouer la majorité (...). Nous les appelons à respecter la volonté du peuple ». Ce dernier a d’ailleurs qualifié de « caprices de bourgeois » la demande du chef de l’opposition.

Face à la mobilisation du lundi 15 avril, le parti d’Hugo Chavez a qualifié les manifestations de l’opposition comme un « coup d’État déguisé par le camp gouvernemental ». « Ce qui se cache derrière les paroles d’aujourd’hui, M. Capriles, c’est une convocation à un putsch contre l’État, les institutions », a lancé Jorge Rodriguez, le chef de campagne de Nicolas Maduro. Ce dernier a de son côté promis une « main dure contre les putschistes ».
Face aux prises de position de Nicolas Maduro, le gouverneur de l’Etat de Miranda dans le Nord, Henrique Capriles, a estimé que le président élu est « illégitime », appelant ses partisans à ne « pas tomber dans le piège de la violence ».

Le CNE n’en démord pas

Dans un même esprit, le Conseil national électoral a clairement exclu tout nouveau décompte des bulletins de vote et a accusé Henrique Capriles de ne pas respecter les lois et les institutions du Venezuela. « Les menaces et les intimidations ne sont pas le bon moyen pour faire appel des décisions prises par le CNE », a indiqué un communiqué de presse du CNE.

Le Conseil a également accusé les États-Unis et l’Organisation des États américains (OEA) de s’ingérer dans les affaires du Venezuela, parce qu’ils ont appuyé « l’idée d’un nouveau dépouillement », a révélé l’Agence France Presse. En effet, lundi, à l’annonce des résultats, la Maison-Blanche a appuyé la demande de l’opposition, estimant qu’il s’agirait d’une étape « importante, prudente et nécessaire ». De même, José Miguel Insulza, Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), s’est quant à lui prononcé en faveur d’un « dialogue national ».

La mission d’observation de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) au Venezuela a demandé que soient « respectés les résultats » émanant du CNE, « unique autorité compétente » en matière électorale.

« C’est une situation très délicate. La marge est tellement étroite dans un pays qui est extrêmement divisé que cela va être difficile à digérer politiquement. Il est clairement divisé en deux », selon le politologue Ignacio Avalos, cité par l’AFP.

Céline Tabou


Un message, un commentaire ?

signaler contenu


Facebook Twitter Linkedin Google plus