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Narendra Modi s’impose aux États-Unis

Visite du Premier ministre indien

jeudi 30 octobre 2014, par Céline Tabou


La visite de Narendra Modi aux États-Unis aura été marquée, non par sa durée mais par la position prise par le Premier ministre indien. Ce dernier a réaffirmé ses intentions de développer durablement son pays via le commerce extérieur, afin de résoudre les problèmes internes, notamment de chômage des jeunes.


Narendra Modi reçu à la Maison Blanche par Barack Obama.

L’Occident face à l’Asie n’a plus les mêmes marges de manœuvres qu’il y a dix ans. Avec le boom économique de la Chine et de l’Inde et le soutien à la croissance mondiale apporté par ces deux puissances économiques mondiales, les occidentaux ont tout intérêt à caresser dans le sens du poil des asiatiques et particulièrement de l’Inde. D’ailleurs, jusqu’à son élection en mai 2014, Narendra Modi était persona non grata sur le sol américain, qui lui refusé un visa après les mouvements anti-musulmans de 2002 au Gujarat.

Une tournée économique

Souhaitant à tout prix un allié de poids pour faire face à la Chine, Barack Obama a déployé de nombreux efforts pour s’accorder les faveurs du Premier ministre indien, Narendra Modi. Le président américain avait d’ailleurs assuré, en novembre 2010 à New Delhi, que la relation Inde/Etats-Unis sera « un partenariat qui définira le XXIe siècle ».
Pourtant de nombreux griefs ont refait surface, comme le contrat de centrale nucléaire qui n’a pu être signé, car l’Inde avait adopté une loi sur la responsabilité civile des fournisseurs de centrales rejetée par l’industrie américaine. De plus, les États-Unis ont difficilement accepté d’avoir été supplantés par le Rafale français pour la fourniture de chasseurs à l’armée de l’air indienne. Sans compter, le blocage par l’Inde en juillet d’un accord sur la libéralisation des échanges à l’Organisation mondiale du commerce.
Malgré cela, Narendra Modi a fait une tournée pour promouvoir son pays auprès des investisseurs. Ce dernier avait écrit, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, que « la prospère communauté indo-américaine aux États-Unis est une métaphore du potentiel de notre partenariat et des possibilités d’un environnement qui favorise l’entreprise et récompense le travail ».
Cette déclaration intervient alors qu’il a lancé une vaste campagne de promotion de l’Inde, comme plate-forme industrielle, appelée « Make In India », afin de créer des millions d’emplois. En effet, le pays tente de relancer l’activité afin de recruter la jeunesse qui arrive chaque année sur le marché du travail. « Nous n’avons jamais vu la visite d’un Premier ministre indien autant tournée vers les entreprises et prévoyant autant de rendez-vous avec le monde des affaires aux États-Unis », a indiqué Susan Esserman, ancienne représentante adjointe au Commerce.

Une nouvelle ère

« Avec l’élection de Modi, nous entrons dans une nouvelle ère, un changement spectaculaire d’approche, avec sa volonté d’entrer en rapport direct avec les entreprises et de considérer l’investissement étranger comme une clé de la croissance et de son programme », a estimé cette dernière.
D’ailleurs, quelque jour avant sa visite officielle, le Premier ministre indien était intervenu devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en hindi. Une différence remarquée par la communauté indienne, mais aussi un moyen d’afficher la confiance qu’il porte en son pays. Dans son discours il a évoqué le « softpower indien » en faisant référence au yoga, et repris les thèmes du terrorisme, du multilatéralisme, des réformes aux Nations Unies.
Au cours de son voyage, ce dernier a séduit les Indiens vivant aux États-Unis, ce qui représente une communauté de 2,8 millions de personnes, soit la troisième du pays. Fortement représentée dans la Silicon Valley, la communauté réussit bien d’un point de vue économique, raison pour laquelle il l’a exhortée à se joindre à l’effort de développement du sous-continent. Il a par ailleurs annoncé une série de mesures destinées à lui faciliter les séjours au pays.
Ce dernier a d’ailleurs assuré que « le 21e siècle sera celui de l’Inde », devant une partie des Indiens de toutes confessions réunis le 27 septembre, au Madison Square Garden à New-York. Narendra Modi ne cache pas sa volonté de faire de l’Inde la première puissance mondiale, après l’envoi d’une fusée « low-cost » sur Mars, il engage son pays sur la voie du développement économique, profitant des occidentaux, désireux de devancer la Chine dans la zone.


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