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Vers une Ecosse indépendante ?

Un vote lourd de répercussion pour d’autres Etats européens

mardi 9 septembre 2014, par Céline Tabou


Le 18 septembre, les Ecossais voteront le référendum pour dire « oui » ou « non » à l’indépendance de l’Ecosse, rattachée à la couronne d’Angleterre depuis 1707. Depuis les élections législatives de 2007, un fort mouvement indépendantiste a pris forme dans la région.


En Ecosse, la campagne du referendum bat son plein.

En 2007, le Parti national écossais (SNP) a formé le premier gouvernement indépendantiste de l’histoire de l’Écosse, quatre ans plus tard, le SNP obtient la majorité absolue des sièges (69 sur 1296) et, le 15 octobre 2012, le premier ministre David Cameron accorde aux Ecossais l’organisation en 2014 d’un référendum sur l’indépendance de l’Écosse.
Pour Alan Trench, adjoint de recherche honoraire à l’University College of London, la décentralisation est inévitable car « il y a clairement un débat qui monte à travers le Royaume-Uni sur ce que signifie l’union et où le lieu du pouvoir doit être ». Ce dernier a estimé que « le Royaume-Uni dans 20 ans présentera un visage très différent du Royaume-Uni actuel. Et si ce n’est pas le cas, ce sera un navire très malheureux et instable ».

Les yeux tournés vers ce vote

Le vote suscite l’intérêt des indépendantistes en Irlande du Nord, au Pays de Galles, et même dans certaines régions de l’Angleterre comme la Cornouailles (sud-ouest) ou le Yorshire (nord-est). Ces derniers souhaitent lever la domination de Londres sur leur territoire, et « même si le non l’emporte, nous attendons des changements constitutionnels importants au Royaume-Uni. Je pense que nous nous acheminons vers une union plus souple, peut-être une sorte d’union fédérale », a expliqué Graham Walker, professeur de sciences politiques à l’université Queen’s de Belfast.

Ainsi, les trois principaux partis politiques du Royaume-Uni ont assuré qu’en cas de victoire du non, davantage de pouvoirs budgétaires seront octroyées au Parlement écossais.

Ces possibilités sont également demandées par le parti indépendantiste gallois Plaid Cymru, comme les nationalistes d’Irlande du Nord ou le parti Mebyon Kernow qui fait campagne pour obtenir une assemblée en Cornouailles, a expliqué l’Agence France Presse.
En juillet 2014, les partis travailliste et conservateur ont également promis de laisser aux autorités locales le contrôle de plusieurs milliards de livres de dépenses, mettant la question de la décentralisation au centre de la campagne en vue des élections générales de mai 2015. De son côté, le Premier ministre conservateur, David Cameron s’est engagé à transférer une économie « trop tournée vers Londres et trop centralisée » vers l’Ecosse.
De son côté, le chef des travaillistes Ed Miliband a affirmé que son programme allait « inverser un siècle de centralisation ». Les possibilités offertes par les partis britanniques ont poussé le Parti national écossais (SNP) à s’engager auprès de certains archipels en leur accordant plus de pouvoir en cas d’indépendance et une part de la richesse pétrolière de la mer du Nord. Pour les partisans de l’indépendance, les promesses de Londres ne constituent qu’un geste « désespéré », à dix jours du vote.

Le choc du sondage

Plusieurs sondages ont été réalisés, mettant le « non » en avant. A la question, l’Ecosse doit-elle être un pays indépendant ? : 61% étaient contre entre les 4 et 7 août, 57% entre les 121 et 15 août, 53% entre le 28août et le 2 septembre, et 49%, entre le 2 et le 5 septembre, d’après le sonda YouGov, pour le Sunday Times. Réel choc pour la classe politique, le renversement du sondage laisse présager un score serré entre les pro-et les anti-indépendance.
Les unionistes de « BetterTogether » (Meilleur ensemble), partisans d’un maintien de l’Écosse au sein du Royaume-Uni, ont été largement en tête des sondages pendant des mois. Mais l’écart avec les indépendantistes s’est considérablement réduit.
Selon Alistair Darling, directeur de la campagne « BetterTogether », le dernier sondage montre que le référendum « va être très serré ». « Nous nous réjouissons de cette bataille », a-t-il ajouté, car pour ce dernier, « ce n’est pas la bataille d’Angleterre, c’est la bataille d’Écosse, pour les enfants de l’Écosse et les petits-enfants et les générations à venir. Nous allons gagner cette bataille ».
Du côté du « oui », la victoire n’est pas là, car un autre sondage, Panelbase, donne le « non » en tête (48%) devant le oui (44%) et 8% d’indécis. Le directeur exécutif de la campagne pour le « oui », Blair Jenkins, a appelé à la concentration, car « même si ce sondage nous place légèrement devant, d’autres sondages montrent que nous avons encore des progrès à faire pour gagner ».


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