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La reconnaissance de l’État palestinien à l’agenda de l’ONU

Le 20 septembre 2011 étape décisive de la naissance d’un nouvel État ?

jeudi 8 septembre 2011, par Céline Tabou

En 1988, un État palestinien a été proclamé lors du dix-neuvième Conseil national palestinien (CNP) d’Alger, mais celui-ci n’a pas été reconnu par l’ONU. Vingt-trois ans plus tard, les Palestiniens attendent la reconnaissance internationale et la proclamation d’un état indépendant.

L’État de Palestine est un État putatif (qui est supposé avoir une existence légale) et non universellement reconnu par la communauté internationale. Situé au Moyen-Orient, dans la région géographique de Palestine, le peuple Palestinien revendique ses terres depuis plus de 50 ans. Dans le contexte du conflit israélo-palestinien, les frontières et la capitale de cet État putatif font l’objet de nombreux débats.

Retour histoire de la lutte

La revendication d’une reconnaissance de l’État palestinien ne date pas d’hier, en 1920, les revendications pour un État arabe palestinien indépendant voient le jour, dans le cadre du conflit judéo-arabe en Palestine mandataire. Dix-neuf ans plus tard, les Britanniques proposent la partition de la Palestine ottomane, habitée par les populations arabe et juive, afin de créer deux États indépendants, un État juif tel que souhaité par le mouvement sioniste, et un État arabe.
La Résolution de l’Assemblée générale de l’ONU propose la partition de la Palestine en deux États, un État juif et un État arabe, en 1947.
La proclamation de 1948 par le Haut Comité arabe, organe politique central de la communauté arabe de Palestine, il s’agit du « seul représentant [officiel] de tous les Arabes de Palestine ». 1988 est le point de départ vers la reconnaissance de l’État putatif palestinien. C’est l’année qui a vu la Palestine être proclamée État, lors du dix-neuvième Conseil national palestinien (CNP) qui s’était tenu à Alger. Toutefois, l’ONU ne reconnaît pas cette proclamation, bien que la déclaration soit prise en considération par la résolution 43/177 de l’Assemblée générale des Nations Unies, votée le 15 décembre 1988.

Demi-reconnaissance internationale pour la Palestine

Dans les années 1990, les accords dits d’Oslo établissent un accord de principe entre Israël et les Palestiniens représentés par l’OLP, fixant le principe d’une future autonomie palestinienne à Jéricho et à Gaza.
En 1994, un accord israélo-palestinien est acté prévoyant l’autonomie de la bande de Gaza et de la ville de Jéricho en Cisjordanie. Des élections générales palestiniennes se tiennent le 20 janvier 1996 et Yasser Arafat est élu président de l’Autorité palestinienne. De plus, ses partisans au Fatah remportent les deux tiers des 80 sièges du Conseil législatif.
Malgré le processus de paix israélo-palestinien, Israël colonise les zones attribuées aux Palestiniens, notamment la bande de Gaza et la Cisjordanie. En 2002, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution qui évoque pour la première fois un État palestinien aux côtés d’Israël. Le secrétaire général de l’époque, Kofi Annan, annonce publiquement pour la première fois ce qu’il estime être les droits et devoirs respectifs des Palestiniens. À savoir, le droit inaliénable des Palestiniens à avoir un État viable à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.

Donner des droits au peuple palestinien

Cette année, le président palestinien, Mahmoud Abbas, soutenu par la grande majorité des différentes factions palestiniennes a annoncé en août sa décision de demander l’adhésion de l’État de Palestine à l’ONU. Se disant contraint de demander à l’ONU cette adhésion à cause du refus d’Israël d’arrêter la colonisation et de négocier sur la base des frontières de 1967, Mahmoud Abbas a expliqué que la reconnaissance des Nations Unies changerait « la donne, parce que nous serions sur une base légale de la construction de l’État palestinien. (…) Ce qui nous ouvre aussi des perspectives en termes d’instruments légaux et politiques pour continuer à apporter les revendications du peuple palestinien », a expliqué Majed Bamya, diplomate à la Délégation générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, à Valérie Rohard.
La demande officielle d’admission de l’État de Palestine dans ses frontières de 1967 sera présentée officiellement par le président palestinien auprès du le représentant du Liban, présidant actuellement le Conseil de Sécurité de l’ONU et présenter au secrétaire général Ban Ki-Moon, le 20 septembre à New York. Au moins 124 États sur 193 membres de l’ONU ont déjà annoncé qu’ils reconnaitraient l’État palestinien et qu’ils voteront pour son admission au sein de l’instance internationale.
La cause palestinienne « souffre plus d’être otage des rapports de force, particulièrement au sein du Conseil de sécurité, que de l’ignorance des peuples », comme l’a expliqué le quotidien algérien "La Tribune".
Les États-Unis, allié infaillible d’Israël, a annoncé qu’il opposerait son veto à la demande des Palestiniens. En effet, les experts consultés par l’Agence France Presse, ont souligné que « l’Amérique n’a pas vraiment d’autre choix que celui de se ranger aux côtés de son allié israélien, vu la relation singulière qui lie les deux pays ». Barack Obama a affirmé qu’il n’accepterait pas de soutenir une démarche unilatérale palestinienne, pour ne pas se mettre à dos les lobbys pro-Israël qui ont de l’influence au Congrès américain.

Céline Tabou


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