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par le Dr Raymond Vergès

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« Pour nous, ce n’est pas possible »

La famille et l’Association Vérité et Justice pour Aafifoudine

mardi 7 juin 2011


La venue des enquêteurs accompagnés de la famille sur les lieux de la disparition d’Aafifoudine Aboudou a donné lieu à une étrange conclusion. Le jeune Réunionnais se serait perdu, ce qui aurait provoqué une chute mortelle en contrebas de la falaise qui surplombe la route du littoral. Cette thèse ne manque pas de surprendre, et elle est rejetée par ceux qui connaissaient Aafifoudine.


Plus d’un an après la mort d’Aafifoudine Aboudou, retrouvé décédé au pied de la falaise de la route du littoral, le juge d’instruction s’est rendu hier après-midi sur les lieux de la disparition de ce jeune Réunionnais lors d’une épreuve du baccalauréat.
Reportée déjà une première fois et prévue le matin, cette étape de la procédure judiciaire s’est finalement déroulée hier après-midi. Elle a débouché sur une incroyable conclusion (voir encadré).
Ainsi, l’explication privilégiée aujourd’hui, c’est la perte d’orientation. Mais cette thèse est fermement contestée par la famille du défunt et pour cause. Selon elle, il aurait fallu qu’Aafifoudine ait des tendances suicidaires pour s’approcher si près d’un précipice qu’il risque d’y tomber, or Aafifoudine n’était pas suicidaire, rappelle sa famille.
Lors de sa disparition, Aafifoudine Aboudou participait à une épreuve du baccalauréat. C’était une course d’orientation. Si Aafifoudine avait choisi cette discipline sportive, c’est qu’il s’y sentait suffisamment performant pour obtenir une bonne note. Il n’était donc pas un débutant. Comment a-t-il donc pu se perdre en plein jour ? Et comment expliquer la découverte de son corps au pied de la falaise, à proximité de la route du littoral ?
Plus d’un an après cette disparition inexpliquée, les mêmes questions restent posées. Et d’après l’association, toutes les pistes sont loin d’avoir été explorées.


Incroyable mais vrai !

La thèse d’une perte d’orientation privilégiée

Le 30 avril 2010, le lycéen Aafifoudine Aboudou, trouvait la mort dans des circonstances encore non établies lors d’une course de montagne comptant pour le Bac. Hier, membres de la famille et de l’Association Vérité et Justice pour Aafifoudine (AVJA) et acteurs de la justice se sont rendus sur le chemin des Anglais, en présence du juge d’instruction Jean-Pierre Niel, afin de faire la lumière sur les nombreuses zones d’ombres entourant ce dossier. La thèse d’une perte d’orientation semble être privilégiée par les enquêteurs.
Pendant cette épreuve du 30 avril 2010, Aafifoudine Aboudou se serait éloigné du sentier des Anglais, entre la Possession et la Grande Chaloupe. Son corps avait été retrouvé au pied de la falaise de la route du littoral quelques jours plus tard. Si dans un premier temps, plusieurs hypothèses ont été émises, notamment le suicide et la fugue, celle d’une perte d’orientation semble aujourd’hui privilégiée. Les médecins légistes devant bientôt se plancher sur cette thèse.
Une explication qui ne semble pas convenir à la famille et à l’association. « Pour nous, ce n’est pas possible. Il aurait fallu qu’Aafifoudine soit suicidaire pour s’approcher de l’endroit où on l’a trouvé, or, il ne l’était pas », insiste Saylane Ali, secrétaire adjointe de l’association.
Si pour la famille et l’association, ce transport sur les lieux supposés de l’accident est « positif », elles estiment néanmoins que beaucoup de zones d’ombre restent encore à élucider. Elles pointent du doigt, de nombreux changements, notamment, en ce qui concerne le juge et les gendarmes. « On ne nous a pas pris au sérieux avec tous les changements qu’il y a eu. Des informations ont été perdues et tous les jeunes n’ont pas été entendus », explique Saylane Ali.
À noter qu’une plainte pour négligences avait été déposée contre le rectorat au cours du mois de mai. Selon Saylane Ali, une enquête a été ouverte par le juge d’instruction Jean-Pierre Niel. « Elle suit son cours », indique-t-il.
Par ailleurs, la famille et l’association indiquent qu’« elles ne baissent pas les bras ». « On va faire ce qu’on peut. Il y a encore beaucoup de questions qui se posent », termine Saylane Ali.


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