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Plusieurs millions de personnes mobilisées en France

De nombreuses marches organisées samedi et dimanche dans toutes les régions

lundi 12 janvier 2015, par Céline Tabou


Paris est devenue en quelques jours la « capitale du monde » contre le terrorisme : des centaines de milliers de personnes et une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont participé à la marche en hommage aux victimes des attentats terroristes, dimanche 11 janvier à 15H.


Depuis samedi, plus de 700.000 personnes ont déjà manifesté en province, et dès dimanche matin à Nouméa et Tahiti, mais aussi à 12h à La Réunion. Personnalités, partis politiques, syndicats, associations non religieuses, mais aussi juives, chrétiennes, musulmanes, ont foulé le pavé de Paris, dès 13H.
De nombreuses manifestations ont eu lieu à Nantes (60.000 personnes), Colmar (10.000 personnes), à Blois (+ de 15.000 personnes), à Perpignan (40.000 personnes), à Tarbes (14.000), à Saint-Etienne, ils étaient 60.000. 150.000 personnes ont foulé les rues de Lyon, 100.00 à Bordeaux, 60.000 à Rennes et plus de 60.000 à Marseille. Mais aussi en Europe, à Madrid, Berlin, Athènes, Bruxelles, Londres et à Washington.

« Place de la liberté d’expression »

« Paris est aujourd’hui la capitale du monde », a déclaré devant ses ministres, François Hollande avant la marche. Ce dernier a ajouté que « le pays tout entier va se lever vers ce qu’il a de meilleur ». Pour le Premier ministre, Manuel Valls, « ce sera une manifestation inouïe (…) qui doit être forte, digne, qui doit montrer la puissance et la dignité du peuple français qui va crier son amour de la liberté et de la tolérance ».
Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées autour de la statue centrale de la place de la République, avec de nombreuses pancartes « Je suis sur place », « Nous sommes tous Charlie », « Charlie, Liberté !", munies pour certaines de drapeaux français. Un panneau signalétique a été collé sur la statue centrale de la Place, celle-ci a été rebaptisée la grande place parisienne « Place de la liberté d’expression ».
C’est « un vrai signe de la force de la France. Que la France, elle est forte, elle est unie contre toutes ces personnes » extrémistes, a commenté à l’AFP, Lassina Traoré, Français de 34 ans de confession musulmane venu lui aussi très en avance.

Un G50 contre le terrorisme

Au départ, cette marche devait être un hommage aux journalistes, policiers et français de confession juives décédées, mais elle s’est rapidement transformée en sommet de lutte contre le terrorisme, en présence de près de 50 représentants d’Etat venus de tous les continents.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas étaient présents à cette marche. Aux côtés du couple royal jordanien, du président ukrainien Petro Porochenko, du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, de la chancelière allemande Angela Merkel, des Premiers ministres David Cameron (Royaume-Uni), Mariano Rajoy (Espagne),
Mais aussi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, les présidents du Conseil des ministres Matteo Renzi (Italie), du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), et d’autres plus controversés Ali Bongo (Gabon) Viktor Orban (Hongrie) et le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu. Ces derniers représentent des pays où la liberté d’expression se fait encore attendre.

Appel à l’unité nationale

Le jour même de l’attentat terroriste à Charlie Hebdo, François Hollande avait appelé à l’unité nationale. Un appel entendu ce dimanche par les journaux français qui ont titré « Marcher contre la terreur » (Le Monde), « Le monde se lève » (JDD), “Ensemble” (Aujourd’hui en France/Le Parisien), et Libération avec « Je suis Charlie », slogan emblématique de la mobilisation des Français.
Dans un communiqué de presse, l’Elysée a salué « la mobilisation internationale exceptionnelle » et « l’union nationale », mais a assuré qu’il s’agit d’abord du « rassemblement du peuple français », avéré par le sondage Ifop Paris Match : 97 % des Français jugent nécessaire de faire preuve d’unité nationale.
Sur la place de la République, Daniel, 30 ans, musicien et juif, a indiqué à l’agence de presse que : « On peut vivre ensemble parce qu’on partage les mêmes valeurs, la liberté, le respect de chacun avec ses différences ». Pour Ali Moussa, médecin, venu de Montreuil : « Je suis venu pour mes enfants pour dire qu’il y a des choses intolérables. Nous sommes musulmans et nous sommes horrifiés par ce qu’il s’est passé. Des amalgames peuvent se créer, il faut que les gens soient plus intelligents, qu’ils dépassent les clivages », a-t-il expliqué à Le Monde.

L’antiterrorisme désormais une lutte commune

L’attentat à Paris a exacerbé la volonté de certains dirigeants de lutter contre le terrorisme, mais surtout la lutte contre le djihadisme. Les ministres de l’Intérieur de 11 pays européens et le ministre américain de la Justice, ont considéré qu’il y avait un « besoin urgent et crucial ».
Ces derniers veulent établir un système de collecte européen des données fournies par les voyageurs aux compagnies aériennes dans le cadre de la lutte antiterroriste. « Nous sommes tous d’accord pour mettre en place des contrôles approfondis sur certains passagers sur la base de certains critères », a expliqué le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Les ministres ont aussi appelé à renforcer les contrôles des mouvements aux frontières extérieures de l’Union européenne. Un sommet pour combattre l’extrémisme se tiendra le 18 février aux États-Unis, a d’ailleurs annoncé le ministre américain de la Justice, Eric Holder.
D’autant que « La France n’en a pas terminé avec les menaces », avait averti vendredi 9 janvier, le président français, François Hollande, reconnaissant « des failles » dans la sécurité du pays, qui est engagé dans plusieurs opérations contre les mouvements djihadistes.
Dans une vidéo diffusée vendredi, un responsable religieux d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), Harissa al-Nadhari, a menacé de nouvelles attaques, selon l’Agence France Presse. Ce dernier a assuré que : « Vous ne serez pas en sécurité tant que vous combattrez Allah, Son messager et les croyants ».


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