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69 ans après, une crise sans précédent, un système à bout de souffle

25 propositions du PCR pour une nouvelle politique à La Réunion -2-

mercredi 25 février 2015, par Parti Communiste Réunionnais


Après le contexte historique des 25 propositions du PCR présenté hier, place à l’analyse. En voici la première partie.


Télécharger les 25 propositions du PCR, pour une nouvelle politique à La Réunion.

Les politiques menées par les gouvernements successifs depuis la loi du 19 mars 1946 ont produit des résultats contrastés mais préoccupants pour l’avenir.
Sans sous-estimer en effet les avancées obtenues sur le plan de la santé, de l’éducation, des infrastructures, et les progrès réalisés dans les domaines de l’import substitution et de l’agroalimentaire, du développement des services marchands, il apparaît aujourd’hui que le cadre en vigueur depuis plus d’un demi-siècle a épuisé ses effets, que le niveau du chômage qui gangrène notre société est insupportable et qu’il obscurcit l’avenir et les perspectives pour les jeunes.

L’étude réalisée par l’INSEE en partenariat avec le Conseil général au sujet des indicateurs sociaux départementaux, révèle le diagnostic suivant :

“- Une situation sociale hors norme. Avec 343 000 personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté monétaire, La Réunion est un département hors norme. Il faut le comparer à des territoires deux à trois fois plus peuplés ou regrouper plusieurs départements de même taille pour retrouver un nombre de pauvres aussi élevé.
L’absence d’emplois et des revenus d’activité insuffisants expliquent principalement cette situation. Elle a pour conséquence un recours massif aux minima sociaux qui couvrent 150 000 foyers et 240 000 personnes. La précarité touche plus particulièrement les personnes âgées et les jeunes : 40 % des plus de 65 ans et la moitié des moins de 20 ans sont pauvres. Pour les plus âgés, la faiblesse des revenus s’accompagne d’une entrée en dépendance plus précoce que dans l’Hexagone, dès 50-59 ans contre 70-79 ans.
Malgré cette forte précarité, les problématiques de l’enfance en danger et du handicap se posent dans des termes proches de la situation métropolitaine, confirmant ainsi que la question monétaire n’explique pas tout.
Cependant, l’importance du niveau de la pauvreté représente un véritable défi à relever en matière d’action sociale à La Réunion. Ce niveau de pauvreté ne laisse aucune marge de manœuvres aux collectivités privées d’une partie des aides de l’état lesquelles ne pourront se retourner vers cette population pauvre pour équilibrer leur compte.”

Le taux de chômage à La Réunion bat tous les records, oscillant autour de 30% de la population active : fin octobre 2014, le nombre de personnes en recherche active d’emploi était de 134 960 ; le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi toutes catégories confondues étant de 168 950. Si la France comptait 10 millions de chômeurs, quelle serait la situation là-bas ?

Plus de 25 000 ménages sont en attente d’un logement.

Malgré les actions entreprises, force est de constater que le nombre d’illettrés est de 110 000 en 2014, soit 68 ans après la loi du 19 mars 1946 et l’instauration de l’école publique obligatoire.

La montée de la délinquance, le taux de suicide chez les jeunes, le phénomène des grossesses précoces, l’alcoolisme, les violences intrafamiliales et particulièrement les violences faites aux femmes sont autant de signes montrant le délitement de la société réunionnaise.

(à suivre)



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Messages

  • Ce système néocolonial et féodal convient parfaitement aux privilégiés qu’il génère, ( les importateurs, les patrons de la grande distribution, les cadres administratifs, les élus de tous les partis).
    Le tout c’est de savoir si les anomalies de ce système sont d’ordre structurelles ou institutionnelles ou les deux à la fois ?
    Il semblerait que le peuple réunionnais a un avis réservé sur un changement institutionnel qui ne remettrait pas en cause les rouages et mécanismes coloniaux et féodaux, voire, un risque d’aggravation des inégalités de revenus, de la corruption, des atteintes aux libertés dues à l’extension des pouvoirs de nos seigneurs politiques.
    Il existe des solutions proposées par l’Europe. Mais nos décideurs n’ont que faire du malheur matériel et intellectuel du peuple.
    Il y a peu d’espoir que ce texte soit publié dans votre journal à l’instar de toute la presse coloniale. Peu importe, la jeunesse et toutes ses forces vives, y compris celle que l’on a exilée volontairement, s’organise pour mettre fin à ce marasme.


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