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Après la démolition de la MCUR, du tram-train, des énergies renouvelables, le tour d’Air Austral ?

Air Austral : la différence entre clientélisme et développement —3—

samedi 31 décembre 2011, par Manuel Marchal


Didier Robert sera-t-il celui qui portera dans l’Histoire la responsabilité de l’effondrement d’une compagnie réunionnaise dans le TOP 10 mondial ?


Dans les éditions du 28 et du 29 novembre, il a été question de rappeler la différence entre deux lignes, celle du développement et celle du clientélisme. Fervent partisan de la seconde, Didier Robert semble lorgner sur la direction d’Air Austral, qui est un des piliers de la ligne du développement.
Les 25 années de développement d’Air Austral doivent être marquées dans les prochaines années par la mise en service d’un long courrier low-cost, l’A380 densifié à plus de 800 passagers. Cet appareil est conçu pour faire baisser le prix du billet d’avion de 30% sans subvention.
C’est à l’opposé de la politique menée par Didier Robert dans le transport aérien, puisque sa stratégie repose sur le clientélisme. Au lieu de rechercher des moyens de faire baisser les prix, il distribue des bons de réduction à des candidats passagers. Ces bons ne sont que des subventions qui atterrissent dans les caisses des compagnies aériennes.
La question qui se pose est donc de savoir quels pourront être les dégâts qu’une présidence Didier Robert pourrait infliger à la compagnie aérienne ?

Le palmarès du démolisseur

Les mesures que cet élu a prises en responsabilité éclairent sur sa méthode de diriger.
Quelques mois après la signature du Protocole de Matignon entre Paul Vergès et le Premier ministre Dominique de Villepin, le député-maire du Tampon décide de stopper le chantier de la rocade Sud. Ce sont 100 millions d’euros qui sont retirés aux travailleurs, et l’assurance de nombreuses années d’embouteillage pour les Tamponnais et les usagers de la RN3. En tant que conseiller municipal quand André Thien Ah Koon était maire, il ne s’était pourtant pas opposé au projet.
Cette décision a donné un coup d’arrêt au développement de la filière BTP. Le signal était donné.
Trois ans plus tard, Didier Robert accède à la présidence de la Région. La démolition des projets va alors prendre une autre dimension. Dans son premier discours de président de Conseil régional, il annonce qu’il va arrêter la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, et stopper les recherches en géothermie. Quant au tram-train, il reste flou, affirmant qu’il s’exprimera abondamment sur cette question dans les semaines à venir.

Le mensonge de la nouvelle route du littoral

L’expression sera finalement très limitée, juste une conférence de presse pour dire que le tram-train ne se fera pas ! Voilà comment les Réunionnais ont appris qu’ils allaient être privés d’un mode de transport moderne, écologique et pas cher. Ce sont 1,6 milliard d’euros d’un chantier financés qui ne vont pas venir ici.
Pour la nouvelle route du littoral, la méthode est différente. Le chantier était là aussi financé, avec une contribution de l’État proportionnelle aux inévitables dépassements. La procédure d’enquête publique devait débuter quelques mois après les élections, mais Didier Robert supprime ce projet.
Il le remplace par une vision irréaliste : une route à six voies en pleine mer… les professionnels se demandent où trouver les matériaux. De plus, ce choix fait exploser le budget initial, malgré les mensonges répétés affirmant que le prix sera d’1,6 milliard d’euros. Comme le tram-train, la nouvelle route du littoral est aussi quasiment démolie.
Voilà comment en deux temps trois mouvements, Didier Robert a été le démolisseur de plus de 3 milliards d’euros d’investissements.

Le crash assuré avec le démolisseur

C’est avec ce palmarès qu’il vient s’intéresser à la présidence d’Air Austral. Pour le "JIR" il ne fait aucun doute qu’il va « chasser » Paul Vergès de la tête de la compagnie.
Sachant que la politique d’Air Austral ne peut qu’être que le développement, et constatant que cette ligne entre en totale opposition avec les intérêts qu’il défend, que peut bien faire Didier Robert d’un outil de développement ?
Avec un tel démolisseur aux commandes d’Air Austral, c’est le crash assuré et ce n’est pas Didier Robert qui en subira personnellement les conséquences. Les victimes seront les salariés et tous les Réunionnais qui avaient la fierté d’avoir dans leur pays une compagnie aérienne dans le top mondial.

(à suivre)

Manuel Marchal


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