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Après Luc Chatel, Georges Tron en campagne

Visite ministérielle

lundi 23 août 2010, par Geoffroy Géraud-Legros


Recommandations du FMI, avis défavorable d’une agence de notation… chaque jour apporte un nouvel argument au gouvernement pour demander des « sacrifices » à la population. Une recommandation que les dirigeants UMP évitent bien entendu de s’appliquer à eux-même. Ainsi, au voyage coûteux autant qu’inutile pour le service public effectué par Luc Chatel il y a trois jours, succèdera le déplacement de Georges Tron, ministre de la Fonction publique. Un séjour qui, comme celui du ministre de l’Éducation nationale, sera avant tout politique.


Le plan de rigueur engagé par le gouvernement vise à une réduction drastique des dépenses publiques. Cibles annoncées de ces coupes budgétaires : les fameuses « niches fiscales ». À l’issue d’une réunion paradoxalement consacrée à la « croissance » tenue au Fort de Brégançon vendredi dernier, Nicolas Sarkozy a annoncé une première série de coups de « rabotages » destinés à économiser 10 milliards. En parallèle, le chef de l’État a revu à la baisse ses prévisions de croissances pour l’année 2011, et confirmé les orientations hostiles de son gouvernement envers la fonction publique : non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux et refus de réévaluation du point d’indice des fonctionnaires.

Les surrémunérations dans le collimateur du gouvernement…

Dans cette ambiance, il y a fort à parier que les surrémunérations perçues par les fonctionnaires outremer sont d’ores et déjà prises pour cibles par le gouvernement. Hypothèse confortée par des déclarations au sommet telles que celles de Jean Arthuis et de Pierre Méhaignerie, elles-mêmes relayées par des parlementaires de la majorité, qui rappellent régulièrement que 3 milliards pourraient être économisés aux dépens de la fonction publique dans les DOM-TOM.

… Chatel et Tron en démineurs

Une menace bien réelle pèse donc sur l’indexation des fonctionnaires : au minimum, ce grave problème nécessiterait des clarifications de la part de l’exécutif. La question a pourtant été balayée d’un revers de main par Luc Chatel, qui s’est contenté du service minimum en assurant qu’il n’y a « aucun problème » en la matière. Il y a fort à parier que la même attitude onctueuse et les mêmes faux-fuyants seront employés par Georges Tron lors de la demi-journée de rencontres qu’il consacrera aux syndicats réunionnais de la fonction publique.

Un ministre attendu de pied ferme

Un certain scepticisme entoure cette démarche, dans laquelle de nombreux militants du secteur syndical et social voient surtout une campagne de « déminage » de la question de la surrémunération, dans une période où la côte de popularité présidentielle est au plus bas. Un procédé bien digne d’un gouvernement qui a pour habitude d’avancer masqué, de contourner toute forme de dialogue social, afin de mettre les acteurs sociaux au pied du mur… et, le moment venu, de passer en force. Dans la perspective des élections cantonales, l’UMP tentera sans doute de désamorcer la bombe sociale à coup de vagues promesses, de reports éphémères, d’atermoiements ou de mensonges. Une manipulation qui risque d’être délicate : face à la détermination du monde syndical à l’approche du rendez-vous du 7 septembre, le ministre aura du mal, beaucoup de mal, à s’esquiver.

Geoffroy Géraud-Legros


Les contribuables paient déjà la campagne de l’UMP

En visite dans notre île, Luc Chatel s’est limité aux platitudes d’usage et à des visites protocolaires. Bref, le ministre de l’Éducation nationale n’a pas fait grand-chose… du moins dans le cadre de ses attributions. Il en va tout autrement dans le domaine politique.
Confirmant une hypothèse soulévée par “Témoignages”, l’éditorialiste du “JIR” Yves Mont-Rouge faisait état samedi dernier d’un meeting tenu sur la commune de Sainte-Marie en présence des dirigeants locaux du parti présidentiel… dirigé non plus par le ministre Luc Chatel, mais par Luc Chatel, dirigeant UMP. Un rassemblement auquel ont assisté plusieurs centaines de personnes, agrémenté de petits fours et de boissons diverses. Objet : mettre les troupes en ordre de bataille en préparation des cantonales du côté de Sainte-Marie. Coût estimé : 25.000 euros au bas mot.
On ose espérer que l’UMP a financé l’opération de sa poche. En revanche, ce sont bien les deniers publics qui ont payé le voyage de M. Chatel, et auront ainsi financé le premier meeting tenu dans la perspective des cantonales de mars 2011. Mardi, ce sera au tour de Georges Tron, qui vient moins faire le ministre que jouer les coachs de campagne… cette fois-ci du côté de Saint-Pierre.
Et toujours aux frais du contribuable.

G.G-L


Les médias eux aussi sont en campagne

La présence de Luc Chatel lui aura aussi — et surtout — permis d’assurer la réclame pour le parti présidentiel. En effet, le dirigeant UMP a bénéficié d’un temps d’antenne considérable, de pleines pages dans les journaux, bien plus employés à faire la promotion d’une idéologie qu’à révolutionner l’enseignement dans les DOM. 
Dans le cas de la télévision, les principales chaines ont eu la courtoisie d’offrir au ministre des plateaux sans contradicteurs. Une attention que le dirigeant UMP aura d’autant plus appréciée, qu’elle échappe aux règles contraignantes du droit électoral.

G.G-L


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Messages

  • Très bien vu.
    En fait bana i vient pas Bat’ Karé, mais faire des arrangempents politiques. Avec notre argent.
    BRAVO LA RIGUEUR

  • Géraud Legros a raison sur la fin.Tron ne va pas oser remettre en cause l’indexation, il a trop peur depuis la Guadeloupe que ça lui pète à la gueule. Il va raconter aux enseignants des histoires à dormir de bout, pour les faire attendre jusqu’aus présidentielles. Mais veille azot ! Après le couperet va tomber.

  • Bonjour, je travaille dans un secteur privé, ou nous avons obtenu nous aussi un supplément de vie chère. Si le supplément vie chère saute dans le public, il n’y aura plus de raison qu’on maintienne la notre non ?
    Alors pour ça je dis que je suis solidaire des fonctionnaires.
    Mais ce serait bien que leurs syndicats se mouillent aussi pour le privé, parce que la vie est plus chère pour tout le monde.

  • Et le papa de Valérie BENARD il est où, maintenant que toute la petite famille pointe à l’UMP ?

  • TRON-SARKO, venez essayer de nous piquer notre fric, vous allez voir. La rue va pèter.


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