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« Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France »

Présidentielle : la bourde de François Hollande

jeudi 16 février 2012


Dans une interview accordée au quotidien britannique “The Guardian”, François Hollande, candidat du Parti Socialiste à l’élection présidentielle a expliqué : « Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France ». Tollé à gauche, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche a dénoncé des déclarations « désespérantes ».


Lundi 13 avril, François Hollande répondait à la presse étrangère et tentait de rassurer les acteurs économiques et financiers anglais. En réponse aux inquiétudes du journaliste britannique sur l’arrivée de la gauche au pouvoir en France, François Hollande a déclaré que "les années 80 étaient une époque différente. Les gens disaient qu’il y aurait des chars soviétiques sur la place de la Concorde. Cette époque est révolue, c’est de l’histoire."

Ce dernier a par la suite ajouté : "C’était la guerre froide et Mitterrand a nommé des communistes au gouvernement. Aujourd’hui, il n’y a pas de communistes en France... La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir".

Réactions vives

« (…) Ses propos, s’ils ne les désavouent pas, sont désespérants », a indiqué Éric Coquerel, conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué. Ce dernier s’est alarmé des propos de François Hollande à la City (Wall Street anglais), « avec de telles ambitions, c’est sûr que la finance peut être rassurée... On peut se demander s’il y a bien encore un candidat socialiste dans cette campagne ».

Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti Communiste Français et co-directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon a également réagi. Dans un communiqué, ce dernier écrit que « les 132.000 adhérents du PCF et ses 10.000 élus seront contents de l’apprendre ». Ses propos sur les marchés financiers méritent aussi le détour : « la gauche a été au pouvoir pendant 15 ans, au cours desquels nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a rien à craindre. Cela a le mérite d’être clair, les électeurs de gauche apprécieront ».

Apaisement des offensés

De son côté, le candidat à la présidentielle du Front de Gauche a fustigé ces propos mardi, lors d’une conférence de presse devant la presse étrangère. « Hollande est mal informé, ça lui promet quelques déboires ». Mais face aux réactions du Parti Communiste Français et de la gauche, soutien de Jean-Luc Mélenchon, François Hollande a tenté de minimiser ses propos, mardi 14 février, lors d’une campagne à Saint-Étienne. Le candidat PS a déclaré : "J’ai du respect pour le Parti Communiste, j’ai du respect pour l’influence communiste et pour le Front de Gauche". Ce dernier a souhaité "un rassemblement de la gauche avec toutes ses sensibilités" en mai prochain.

Dans la journée, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a évoqué d’une "grosse bêtise" que François Hollande "a corrigée". "Ça m’a fait sourire tellement c’était ridicule comme déclaration", car "il n’y a pas de victoire possible sans le PCF et le Front de gauche", a-t-il indiqué en appelant toutefois le candidat PS à "revenir à ce qu’il a dit au Bourget" où il avait dénoncé le monde de la finance, plutôt que d’essayer de "rassurer les marchés financiers", sur LePoint.fr.

Pour Jean-Luc Mélenchon, « l’incident est clos », car le candidat socialiste "a finalement corrigé ses propos tenus au “Guardian” contre les communistes dans notre pays". "Je veux croire qu’il a pris la mesure de l’indignation qu’a suscitée ce mépris à l’égard d’une réalité essentielle de la gauche. L’incident est clos", a ajouté le député européen dans un communiqué.

 Céline Tabou 


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