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Confirmation de la réduction des dépenses sociales de l’État

Plan de sauvetage de l’euro et sommet social de l’Élysée

mardi 11 mai 2010, par Manuel Marchal


60 milliards disponibles tout de suite sous forme de prêts, 440 milliards de garantie apportées par les 16 pays utilisant l’euro plus la Pologne et la Suède, et 250 milliards mis à disposition par le FMI : 750 milliards d’euros pourront être injectés par les dirigeants européens pour protéger l’euro. Pendant ce temps, le président de la République a pu annoncer tranquillement aux syndicats sa préférence pour l’allongement de l’âge du départ à la retraite ou de la durée de cotisations, alors que les retraites n’étaient pas à l’ordre du jour du sommet social organisé à l’Élysée.


La guerre monétaire lancée en septembre 2008 à l’occasion de l’aggravation de la crise des subprimes a connu hier tôt dans la matinée une nouvelle étape. Quand à la fin de son mandat, l’ex-président américain George Bush a décidé de laisser couler Lehman Brother tout en favorisant la remodelage de l’industrie financière par la création aux Etats-Unis de la plus grande banque du monde autour de Bank of America, l’offensive a été planétaire. La Chine a dû lutter pied à pied pendant toute l’année 2009 afin de rester au-dessus de 8,5% de croissance, seuil nécessaire pour garantir les créations d’emplois nécessaires à sa cohésion sociale. L’Europe avait également été touchée, et les gouvernements avaient lancé des plans de relance. Pour sa part, la Maison Blanche avait réussi à obtenir la création d’un fonds souverain de plus de 700 milliards de dollars.
18 mois plus tard, les effets de la crise semblent s’estomper en Asie et en Amérique du Nord, mais ils s’aggravent en Europe. La situation de la Grèce a montré des failles dans la solidarité européenne, puisque le FMI a été appelé à la rescousse pour aider ce pays membre de la zone euro. C’est dans ces failles que s’est engouffrée une nouvelle offensive monétaire visant l’euro, une monnaie créée pour tenir tête au dollar. Il importait donc aux gouvernements de la zone euro d’envoyer un message clair montrant leur solidarité sans faille face à tout nouveau risque d’aggravation de la situation. Cela explique donc pourquoi ils ont annoncé un plan de 750 milliards d’euros quelques instants avant l’ouverture des Bourses en Asie. 500 milliards d’euros mis sur la table sous formes de prêts et de garanties de la part de 18 pays de l’Union européenne dont deux, la Suède et la Pologne, n’utilisent pas l’euro. À cela s’ajoute 250 milliards que le FMI pourrait mobiliser.
La réaction des spéculateurs ne s’est pas fait attendre. Aussitôt les bourses ont remonté dans toute l’Europe. Dans la guerre monétaire, l’Europe vient de se doter d’un outil comparable à celui mis dans les mains de la Maison Blanche 18 mois plus tôt : un fonds de plus de 700 milliards de dollars.

Un boulevard pour la casse sociale ?

Or hier également, quelques heures après l’annonce du plan de plus de 700 milliards d’euros pour "sauver l’euro", les syndicats et le patronat avaient rendez-vous à l’Élysée pour un sommet social. Alors que les retraites n’étaient pas à l’ordre du jour, le président de la République a pu tranquillement exprimer sa vision d’une solution : allongement de la durée de cotisation ou de l’âge du départ à la retraite.
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a annoncé la fin de plusieurs mesures prises l’an dernier pour atténuer le choc de la crise, alors que la crise est loin d’être terminée. Cela concerne notamment la prime de 150 euros versée à plusieurs millions de familles. Cela confirme la ligne définie jeudi dernier par le Premier ministre au journal de TF1 : restriction des dépenses de l’État et des collectivités locales, notamment dans le social.
Cela en dit long sur l’assurance que la crise donne au gouvernement pour mettre en place des mesures de restrictions afin de réduire de 5 points en 3 ans le déficit public. Réduction des dépenses de l’État dans tous les domaines, et notamment des dépenses sociales, La Réunion est vraiment concernée. Comment s’organisera la défense de nos intérêts ?

Manuel Marchal


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