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par le Dr Raymond Vergès

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Des élu(e)s et des moyens pour accélérer la lutte contre l’illettrisme

L’Alliance des compétences

vendredi 19 février 2010, par YVDE


Plus de 110.000 personnes illettrées — une personne sur cinq en âge de lire et d’écrire —, ce sont autant de personnes qui subissent une forme grave d’exclusion. Des moyens ont été mis en œuvre depuis 2005 pour faire reculer ce fléau. Il importe aujourd’hui de proposer des nouvelles méthodes découlant du constat. C’est pourquoi on trouve sur la liste de l’Alliance des gens qui affichent une compétence certaine dans ce domaine de l’acquisition des fondamentaux que sont l’écriture et la lecture.


Au même titre que la lutte contre le chômage ou la construction de logements sociaux, la bataille pour faire reculer l’illettrisme doit être considérée comme une des priorités pour transformer la société réunionnaise.

En effet, on se doit de prendre en compte la souffrance d’une personne qui, ne maîtrisant ni la lecture, ni l’écriture, est handicapée pour lire une lettre, un document administratif ou une note, ou encore pour répondre à un courrier administratif… cela dans une société où prédomine l’écrit. C’est l’exclusion quasi-totale ! C’est aussi un handicap pour arriver à l’employabilité.

Bien sûr, un certain nombre de personnes, notamment parmi nos gramounes, n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. On comprend dès lors leur illettrisme ; même si certains d’entre eux ont pu en sortir, grâce à l’action d’associations comme l’Association réunionnaise contre l’analphabétisme (ARCA), malheureusement disparue à la fin des années quatre-vingt ou au début des années quatre-vingt dix.

Des actions déjà engagées

Mais ce n’est pas le cas des plus de 110.000 illettrés avérés dont un grand nombre a pu accéder à l’école de la République. On constate qu’un certain nombre de jeunes ayant suivi un cursus scolaire sortent de l’école sans maîtriser l’écriture et la lecture. C’est l’échec scolaire dans toute sa gravité. Encore plus dramatique, on constate qu’un certain nombre de jeunes sortis de l’école avec une maîtrise — certes imparfaite — de l’écriture et de la lecture retournent à l’illettrisme. Et enfin, on doit prendre en compte les Français primo-arrivants dans notre île, qui ne maîtrisent pas forcément l’écriture et la lecture du français.

Des actions contre l’illettrisme ont été engagées. Or, avec plus de 110.000 illettrés avérés, on se rend compte aujourd’hui que la bataille est loin d’être gagnée. Alors pourquoi cette situation ? Deux dimensions sont à prendre en compte. Le milieu social défavorisé qui ne permet pas à l’enfant d’exprimer toutes ses capacités et la prise en compte beaucoup trop timide — malgré les avancées — de la langue et de la culture créoles.
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir engagé des moyens. Ainsi, dans le contrat d’objectifs signé entre la Région et le CARIF-OREF pour la période 2004-2006, il était prévu la création d’un dispositif permanent de lutte contre l’illettrisme.
Et c’est notamment une satisfaction pour la Région d’avoir réussi, dès 2005, à mobiliser les acteurs réunionnais de la lutte contre l’illettrisme pour aboutir à la constitution d’une convention de partenariat avec le Département, le Rectorat et l’Université de Paris 5, dont le but était de mettre en place un outil de formation des enseignants.
Le projet initial de cette convention avait même été enrichi par les élus de la Commission permanente. Ils demandaient des évaluations au niveau de la grande section et du cours préparatoire ; un renforcement de la prise en compte des enseignants spécialisés dans la lutte contre l’illettrisme comme les titulaires du diplôme universitaire illettrisme enseigné à l’Université de La Réunion ; des temps de formation pour les enseignants du Primaire ; une ouverture du dispositif aux formateurs, aux associations et aux étudiants travaillant dans ce domaine.

Guerre contre l’illettrisme

Une plateforme de lutte contre l’illettrisme a été créée. Dans le Sud, elle s’appuyait principalement sur l’Association réunionnaise d’éducation populaire (AREP) et sur l’association ICARE formée par des anciens de l’ARCA. Des résultats ont été enregistrés. Ils se révèlent pourtant insuffisants pour résorber le "stock" d’illettrés et pour faire face à l’arrivée de nouveaux illettrés.
C’est pourquoi il convient, à partir de ce bilan mitigé, de constater que ce qui a été fait n’a pas donné tous les effets escomptés. C’est aussi pourquoi la liste de l’Alliance pourra compter sur des élu(e)s qui ont une solide expérience dans les domaines de l’apprentissage des fondamentaux comme la lecture ou l’écriture, ou une compétence dans la lutte contre l’illettrisme.
C’est une véritable guerre que déclare l’Alliance à l’illettrisme. Et son armée sera ces nouveaux élu(e)s porteurs de connaissances dans ce domaine, et tout l’appareil de formation de La Réunion a qui il faudra donner les bons moyens.

YVDE


Une condition du développement durable en 2025

Incapables de résoudre le problème de l’illettrisme à La Réunion depuis 64 ans, comment les partis parisiens pourront-ils régler cette question en 15 ans ?

L’ampleur de la crise souligne bien que pour relever le défi de l’illettrisme, un changement structurel s’impose. Car toutes les mesures prises jusqu’à aujourd’hui n’ont pas réussi à atteindre leur objectif. Et malgré la scolarisation de toute la population et l’intégration dans l’Europe, un Réunionnais sur cinq est touché par l’illettrisme.
Ce changement structurel n’est porté que par une seule liste, celle de l’Alliance. En effet, les concurrents de la liste conduite par Paul Vergès ne peuvent proposer des mesures en rupture avec celles décidées jusqu’à présent. Michel Vergoz, Didier Robert et Jean-Paul Virapoullé conduisent en effet des listes qui sont des succursales des partis parisiens. Pour ces partis, la priorité, c’est l’élection présidentielle de 2012, ce n’est pas l’éradication de l’illettrisme à La Réunion.
Cela fait déjà près de 64 ans que La Réunion n’est plus sous le statut colonial, et l’illettrisme est toujours présent. Ce que les partis parisiens ont été incapables de faire durant plus d’un demi-siècle, comment pourraient-ils l’atteindre au cours des 15 années à venir ? Or, dans 15 ans, en 2025, La Réunion aura un million d’habitants, et devra être capable de relever le défi du développement durable. Et il ne pourra y avoir de développement durable tant que l’illettrisme continuera à faire des ravages à La Réunion.


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