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par le Dr Raymond Vergès

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Route en mer : dégâts de la houle et barrage de Sivens à prendre en compte

L’Alliance interpelle la ministre des Outre-mer

mercredi 21 janvier 2015


Dans un communiqué, l’Alliance alerte George-Pau Langevin, ministre des Outre-mer, sur les dégâts considérables infligés par une houle modérée aux travaux préparatoires du chantier de la route en mer. Qu’en sera-t-il quand un cyclone, événement climatique habituel à La Réunion, passera dans les parages : faudra-t-il à chaque fois recommencer à zéro ? Les élus de l’Alliance demandent donc une audience à la ministre pour en discuter.


« La ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, effectue une visite de 2 jours dans notre île.

Elle ne peut ignorer que l’un des chantiers routiers de France les plus complexes et les plus couteux doit se construire sur le territoire de La Réunion.Retour ligne automatique
– le coût initial (valeur 2010) du projet de la nouvelle route du littoral est de 1milliard 660 millions d’euros, soit 133 millions d’euros le kilomètre ! ; des moyens budgétaires conséquents ont été mobilisés sans qu’aucune expertise économique et financière n’ait été réalisée malgré les demandes maintes fois réitérées.Retour ligne automatique
– la construction en pleine mer de cette route, dont les besoins en matériaux s’élèvent à près de 20 millions de tonnes de roches, est porteuse de multiple d’impacts sur le plan de l’environnement. Le Conseil National de Protection de la Nature a d’ailleurs émis un avis défavorable sur ce projet.

Force est de constater que l’Etat est jusqu’à maintenant pleinement engagé au côté de la Région Réunion pour la réalisation de ce projet. Celui-ci ne pourrait voir le jour sans la participation financière importante de l’Etat et sans toutes les autorisations administratives liées aux réglementations notamment en matière d’environnement.

Le Gouvernement a donc une responsabilité quant à l’engagement et au suivi de ce chantier conduite sous la maitrise d’ouvrage de la Région.

La Ministre des outremers ne peut donc qu’être interpellée par les premières difficultés rencontrées et qui font ressortir le caractère totalement inédit sinon aberrant de ce chantier périlleux :

– alors que des marchés ont été signés, la matière première du chantier n’est toujours pas garantie. On n’a jamais vu un chantier lancé sans que la matière première ne soit disponible ! Or, c’est ce qui se passe avec ce projet de route en mer. Va-t-on éventrer La Réunion, au mépris de toutes les règles environnementales et de prévention des risques, pour construire en pleine mer 12 kilomètres de route, en bouleversant l’écosystème et en défiant tous les phénomènes climatiques ?

– alors que le chantier n’en est qu’à ses travaux préparatoires, il n’a fallu que les intempéries modérées liées à la proximité relative d’un cyclone et d’une tempête tropicale, dont l’impact pour notre île a été par ailleurs minime, pour que le chantier de la nouvelle route du littoral soit perturbé par la houle et subisse des premiers dégâts : digues endommagées, déplacement des enrochements, emportement de la plateforme de remblais par la mer, nécessité de mise à l’abri de la plateforme de sondage et immobilisation du matériel, arrêt des travaux...

« Plus de cyclone à La Réunion ? »

Que se passera-t-il quand La Réunion sera directement touchée par un événement climatique d’ampleur comme un cyclone ? Peut-on imaginer que durant les 7 ans initialement prévus de durée du chantier, La Réunion soit à l’abri de tout phénomène climatique extrême ? Faudra-t-il alors à chaque fois arrêter le chantier, mesurer les dégâts occasionnés sur le chantier et tout recommencer ?

Ces premiers évènements ne sont que des prémisses. Ils sont annonciateurs d’autres aléas qui vont inéluctablement conduire à une catastrophe prévisible. Le chantier de la route en mer ne pourra jamais être mené à terme dans les délais annoncés et va engloutir des moyens considérables, en pure perte.

Il n’est pas possible de ne pas analyser ces évènements et de ne pas essayer d’en tirer les enseignements pour le présent et pour l’avenir. Il n’est pas possible de fermer les yeux devant la réalité qui se dessine sous nos yeux.

« Rien n’est irréversible »

L’année 2015 est présentée comme celle du début d’exécution des premiers travaux. Va-t-on s’engager dans le scénario d’une catastrophe environnementale majeure au moment où Paris doit accueillir la conférence mondiale sur le Climat ?

La décision du gouvernement de mettre fin définitivement au chantier déjà largement entamé le barrage de Sievens tel qu’il était conçu, ou le report de sa décision concernant l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes, montre que rien n’est irréversible.

Prenant en compte ces éléments, le groupe des Conseillers régionaux de l’Alliance a sollicité une audience auprès de la Ministre des Outre-mer. »


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Messages

  • Parmi les voix il y a la-mienne ;) :)
    La géologie ici semble tranquille donc des tunnels, des ponts ça semble adéquat ; par-contre une route sur l’océan en zone tropique-cyclonique ça frappe le bon sens, qui n’est pas science certes, mais quand même ^^

    L’ampleur de l’effort à consentir impose (dans tous les sens du terme) de faire le bon choix, écologique donc citoyen (pas d’intérêts financiers particuliers/électoraux/capitalistes).
    Ici https://picasaweb.google.com/107472874937514434046/NouvelleRouteDuLittoral974#6001620115975488786 ma proposition de pont-routier-train-suspendu (c’est une route) sur les fondations de la route littorale actuelle (écologique, solide, facile, économique et rapide ; au-contraire du projet actuel sur l’océan) permet d’écarter le danger des chutes de pierres en déportant la route de la falaise et les rames-suspendues servent l’intérêt citoyen/commun afin que tout le monde bénéficie de ce transport (pas uniquement les conducteurs et transports routiers qui sont amenés à disparaître d’ailleurs je tiens à l’évoquer et tant mieux) ; imaginez les promenades à pieds, à vélo à l’ombre de cet ouvrage, ça ne gâche pas la vue ni la vie de la faune, des bateaux, des courants, de la houle... !


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