Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Politique > Actualités politiques

La responsabilité pour lutter contre la casse sociale

Le Parti communiste réunionnais appelle à la mobilisation contre les nouvelles mesures du gouvernement

mercredi 26 juillet 2017, par Manuel Marchal


Pour le PCR, la baisse de l’allocation logement est une mesure qui révèle le vrai visage du nouveau pouvoir : cibler les plus faibles qui pourront perdre jusqu’à 540 euros par an à cause également de l’augmentation de la CSG. Incertitude sur les contrats aidés, plan d’économies de 60 milliards d’euros, régression du Code du Travail vont aggraver la situation de La Réunion. Pour l’immédiat, le PCR appelle à la mobilisation et soutiendra celle des syndicats le 12 septembre. Pour que les Réunionnais ne soient plus contraints de subir les assauts d’une politique de casse sociale menée depuis Paris, le PCR demande la responsabilité, afin que la loi puisse être adaptée ou élaborée à La Réunion en tenant compte d’un projet de développement réunionnais. Le PCR demande donc à nouveau la suppression de l’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution qui interdit cette possibilité à une seule collectivité des outre-mer, La Réunion.


Yvan Dejean et Ginette Sinapin.

Lors d’une conférence de presse tenue hier par Yvan Dejean, porte-parole du PCR, et Ginette Sinapin, membre du secrétariat, le PCR a réagit à l’actualité sociale. « Cette période de vacances est l’occasion pour certains de faire passer une politique sociale agressive. Le président Macron dévoile son vrai visage en s’attaquant au pouvoir d’achat des plus faibles », explique Yvan Dejean.

5 euros par mois de moins pour l’allocation logement, « personne ne peut accepter cela », affirme Yvan Dejean qui précise que si une personne perçoit 15 euros d’allocation logement ou moins, en raison de la réglementation elle ne les touche pas. Avec cette baisse, si quelqu’un percevait 20 euros par mois d’APL, elle n’aura plus rien. Cela fait une perte de 240 euros par an.

À cela s’ajoute la hausse de 1,7 point de la CSG. Pour une personne qui gagne le SMIC, cela fait 300 euros de moins par an, souligne le PCR. Avec la baisse de l’APL, la facture est salée : 360 à 540 euros de perte. En moyenne, c’est une baisse de 400 euros du pouvoir d’achat, estime le PCR. Cela correspond à la somme équivalent à un RSA pour une personne seule. Ginette Sinapin, secrétaire du PCR, est là pour en témoigner. Elle vit avec un RSA.

La cible : les plus faibles

Le porte-parole du PCR rappelle qu’il y a eu récemment une lutte pour augmenter les revenus des planteurs, 3 euros par tonne de canne. Certains perçoivent l’allocation logement. Ils ont donc déjà perdu une partie de ce qui a été obtenu.

Or, les charges de la vie quotidienne ne baissent pas, notamment la fiscalité et produits de première nécessité. La cible, ce sont les plus faibles.

Autre point d’inquiétude : les contrats aidés. C’est l’incertitude pour les bénéficiaires, car l’annonce du quota pour le second semestre n’est pas encore faite. Comment les collectivités feront-elles la rentrée scolaire ?

Le quatrième pan de cette politique sociale régressive, c’est la mise en œuvre d’un plan d’économies de 60 milliards sur 5 ans, dont 13 milliards sur les collectivités. Ce sera des dépenses publiques en moins, d’où une baisse de la commande publique et donc de l’emploi.

C’est dans ce contexte qu’intervient la loi travail qui veut faciliter les licenciements. À cela s’ajoute l’économie de 10 milliards d’euros sur l’assurance chômage qui entraînera une baisse des indemnisations. La réinstauration du jour de carence et le gel du point d’indice des fonctionnaires vont également pénaliser les agents de l’État et des collectivités.

Autrement dit, « la situation va s’aggraver à La Réunion ».

Dans le même temps, le gouvernement veut réformer l’ISF avec des avantages fiscaux pour les plus riches. Cette politique de deux poids deux mesures qui favorisent les plus riches au détriment de la majorité de la population.

Le PCR appelle donc à la mobilisation contre cette politique, notamment celle du 12 septembre prochain organisée par les syndicats.

Propositions du PCR

« Si nous n’avons pas la responsabilité de décider, nous serons toujours sous le coup de décisions venant de plus de 10.000 kilomètres », déclare Yvan Dejean, « plus que jamais, les Réunionnais doivent gérer leurs propres affaires. Nous devons nous-mêmes élaborer notre propre projet de développement en adaptant et en faisant la loi ». Cette possibilité existe pour les départements d’outre-mer dans l’article 73 de la Constitution, mais elle est interdite uniquement pour La Réunion à cause de l’alinéa 5 de ce même article qui empêche les Réunionnais d’adapter la loi ou de légiférer par habilitation. Le PCR renouvelle donc sa demande de suppression de l’alinéa 5 de l’article 73 de la Constitution ce qui permettra de doter La Réunion de la responsabilité législative.

Pour les contrats aidés, le PCR rappelle que les besoins sont toujours plus importants, notamment dans l’aide à la personne, car la population augmente. Dans l’environnement, la même tendance est observée. Pour y répondre, le PCR propose la création de deux grands services d’intérêt public dans l’environnement et l’aide à la personne, financés par la globalisation des crédits des contrats aidés. Pour la gestion de ces emplois, le PCR demande la création d’une commission de recrutement au-dessus de tout soupçon pour lutter contre le clientélisme électoral.

M.M.


Un message, un commentaire ?

signaler contenu


Facebook Twitter Linkedin Google plus