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Le PCR déplore le refus du gouvernement de contribuer à la baisse des prix

Retour sur les accords signés par les collectivités avec les monopoles

samedi 3 mars 2012, par Céline Tabou


Lors d’une conférence de presse, Élie Hoarau, secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais, a regretté que les accords signés entre les collectivités, la grande distribution, les pétroliers et l’État n’aient pas résolu les problèmes de fond que sont le pouvoir d’achat et l’emploi.


Élie Hoarau a indiqué que « ces accords sont les conséquences des évènements sur les carburants et ont été étendus aux problèmes des prix. Les manifestations sont le reflet du rejet de la situation générale qu’est le coût élevé de la vie, l’emploi et les prix des carburants. Ce que l’on retient de cet accord c’est le refus du gouvernement d’apporter sa contribution », comme cela a été fait dans certains départements d’outre-mer.

Des contrats aidés qui n’apportent rien

Le conseiller régional a expliqué que les emplois aidés n’apportent pas de réponse au fond du problème de l’emploi à La Réunion. Les autorités ont promis « 1.000 emplois aidés supplémentaires qui s’ajoute aux emplois existants. Ces contrats aidés ont par le passé été qualifiés de contrats magouille par un ancien préfet, dans des intentions clientélistes ». C’est dans cette optique que le secrétaire général du PCR a souhaité la transparence sur l’utilisation des emplois aidés et leur distribution. « Nous demandons au préfet de rendre publique la distribution des emplois aidés accordés par le gouvernement sur l’année écoulée (2011-NDLR). Car aujourd’hui, on se demande où en sont ces emplois aidés ? À qui ont-ils été distribués ? L’opinion publique réunionnaise a le droit de connaître comment ces contrats sont distribués. »
Sur cette problématique des emplois aidés, « nous avons fait des propositions. Nous pensons que la répartition des emplois aidés doit être faite démocratiquement avec la mise en place d’une commission d’attribution sur des critères établis par elle-même ». Cette commission pourrait être composée d’élus, représentants d’administration, des utilisateurs d’emplois aidés. L’objectif serait alors de distribuer équitablement les emplois aidés à des jeunes, dont 60% est au chômage.
« Ces contrats aidés sont en bonne partie pour les jeunes qui ont été très actifs lors des manifestations. S’ils n’avaient pas été présents, il n’y aurait pas eu ces résultats. Cependant, ces jeunes ont été l’objet de répression et à la dureté de la justice contre eux ». C’est pour cette raison que le secrétaire général du PCR a souhaité que cesse « cette répression. Il n’y a aucune raison pour que les jeunes restent aussi longtemps en prison. Le PCR condamne la manière dont on a traité les jeunes ».

« C’est à l’État d’apporter des solutions »

Élie Hoarau a expliqué que la contribution des collectivités, notamment Conseil régional et Conseil général, va faire porter aux contribuables le coût de la baisse du prix des carburants, comme cela a été le cas pour le prix de la bouteille de gaz. Ce dernier a fustigé les déclarations du gouvernement qui par la voix de Valérie Pécresse a indiqué que le « problème est extérieur au gouvernement, donc ils ne peuvent pas prendre de décision. Les solutions trouvées, ce sont les élus Réunionnais qui ont épargné au gouvernement de mettre sa contribution comme pour le gaz ».
Les mesures concernant l’alimentation n’ont pas satisfait le PCR, qui a indiqué que « la manière dont les évènements ont été gérés devrait d’ici quelque temps entraîner une aggravation de la situation à La Réunion ». « Le scepticisme des Réunionnais montre que les problèmes de fond n’ont pas été réglés, les problèmes sont toujours présents ».
Admettant qu’il fallait laisser un certain temps aux responsables politiques, économiques et sociaux pour mettre à profit les quatre mois à venir afin de trouver une solution à la crise à La Réunion, Élie Hoarau a souhaité qu’il y ait une volonté politique, afin de lancer un débat ouvert à toute la population pour trouver des solutions. Je suis convaincu que ce qui a été décidé in fine a épargné l’État et permis aux grands distributeurs de conserver leurs marges et aux pétroliers de s’en sortir à bon compte. Mais au final, ce sont les Réunionnais qui à travers le Conseil régional et le Département paient la facture. En effet, les collectivités confortent le monopole des pétroliers et de la grande distribution »,
a conclu Élie Hoarau.

Céline Tabou


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