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Les Réunionnais ne veulent pas la pauvreté à vie

Contre une réforme des retraites injuste

jeudi 19 août 2010, par Manuel Marchal


Dans notre île, personne ne veut de la réforme des retraites que le gouvernement veut imposer. Elle accentue en effet les inégalités entre Réunionnais, et entre les travailleurs de La Réunion et ceux de France. La conséquence de ce que propose le gouvernement, c’est la pauvreté à vie pour les Réunionnais.


Depuis que le gouvernement a décidé d’imposer sa réforme des retraites, c’est la première fois que son porte-parole vient à La Réunion. Or c’est précisément dans notre pays que cette réforme, si elle était appliquée, aurait les conséquences les plus désastreuses.
Elle retarde l’âge du départ à la retraite, et va contribuer à augmenter la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite décente.
À La Réunion, le report de l’âge du départ à la retraite accentue l’inégalité avec la France. Dans notre île, l’espérance de vie est moins grande, le temps durant lequel un Réunionnais peut profiter de sa retraite bien méritée est donc plus court. Amputer cette durée de deux ans est donc un recul plus important qu’en France.
L’augmentation progressive de la durée de cotisation accroît également les inégalités entre Réunionnais. Car dans la fonction publique, pour obtenir 40 annuités, un titulaire cotise 30 ans à La Réunion. Cette différence est une des causes qui explique que le montant total des pensions versées représente environ 1,1 milliard d’euros et couvre de grandes disparités. En 2008, on a eu 597 millions pour 27.000 retraites de la fonction publique et 484 millions pour 75.000 retraités issus du régime général, agricole et ASV.
Le passage à 42 ans n’aura donc pas le même impact dans le privé et dans le public. Pour les salariés du secteur privé, cette décision signifie obligatoirement de plus grandes difficultés pour avoir droit à une retraite à taux plein.
De plus, cette réforme serait appliquée dans un pays touché par la pénurie d’emploi depuis des décennies. Cette situation explique pourquoi notre île connaît un taux plus important d’allocataires du minimum vieillesse qu’en France. L’augmentation de la durée de cotisation et le report de l’âge du départ à la retraite ne vont pas dans le sens de la réduction du chômage de masse. Et cela d’autant plus que des décisions prises par un membre du bureau politique de l’UMP, par ailleurs président de Région, vont empêcher des milliers de Réunionnais d’accéder à un emploi durable.
À cause de cette pénurie d’emploi, et avec cette réforme, le nombre de Réunionnais dans l’impossibilité d’obtenir le nombre suffisant d’annuités pour avoir droit à une retraite décente ne pourra qu’augmenter. La conséquence est une condamnation à la pauvreté à vie, avec comme seul revenu que le minimum. Aucun Réunionnais ne veut de cette pauvreté à vie.

M.M.


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