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Quel avenir pour les 1.000 Réunionnais d’Air Austral ?
Le Parti communiste réunionnais et l’expulsion des Réunionnais du capital de la compagnie
samedi 7 juillet 2012
Dans un communiqué diffusé hier, le PCR indique que la décision imposée hier par un groupe d’actionnaires conduit par la SEMATRA de Didier Robert rend désormais possible la vente d’Air Austral à des intérêts étrangers. L’emploi des 1.000 Réunionnais d’Air Austral est clairement menacé, ainsi que le projet de faire baisser de 30% les prix des billets d’avion grâce à l’A380.
Une coalition d’actionnaires vient d’imposer une baisse de 95% de la valeur de l’action Air Austral. Jusqu’à présent, les salariés détenaient près de 13% du capital, désormais ils ne pèsent plus rien. Tous les autres Réunionnais qui ont investi dans la compagnie ont vu leur mise partir en fumée.
Le champ est libre pour qu’une société d’économie mixte présidée par Didier Robert prenne le contrôle quasi-absolu de la compagnie. En effet, avec la Caisse des dépôts et consignations, ces deux groupes vont acheter des actions pour 63,5 millions, sur les 70 millions de capital mis à la souscription.
Cette manœuvre est un nouveau coup porté à Air Austral et à ses 1.000 salariés réunionnais. Le président de la Région dit envisager déjà depuis longtemps l’arrivée d’investisseurs extérieurs dans le capital. Ce qui signifie que la manœuvre d’hier rend désormais possible la vente d’Air Austral à des intérêts étrangers.
Or, c’est précisément parce qu’Air Austral était dirigée par des Réunionnais qu’elle a réussi à créer 1.000 emplois durables pour des Réunionnais. Aucune compagnie aérienne n’a été capable d’en faire ne serait-ce que le dixième.
Grâce à l’ouverture de nouvelles lignes au départ de La Réunion, Air Austral a réussi à passer en quelques années de 300 à 1.000 salariés. Ce sont donc plusieurs dizaines de millions d’euros que cette entreprise injecte dans l’économie du pays via les salaires de ces travailleurs.
Toute cette dynamique est désormais remise en cause. Des anciens d’Air France sont arrivés aux commandes, et en quelques semaines ils ont fait revenir Air Austral presque 10 ans en arrière. Mises à part les lignes régionales, la compagnie ne dessert plus que Paris. C’est une baisse d’activité qui aura un coût social.
L’autre volet de ce plan, c’est bien évidemment la remise en cause du projet d’Airbus A380. L’Airbus A380, c’est faire baisser le prix du billet de 30% toute l’année sans avoir besoin d’aller quémander un bon à la Région, l’argent des contribuables. Aucune compagnie aérienne, y compris Air France, ne sera capable de s’aligner sur ce prix qui permettra aux Réunionnais de voyager 30% moins cher.
C’est cette perspective qui est aujourd’hui menacée, ainsi que les centaines d’emplois prévisibles.
Bureau de presse du PCR