Rechercher les voies de l’union de tous les Réunionnais

Une crise économique aussi importante que celle de 1929 secoue le monde, et certains pensent qu’en sortira une société nouvelle. Mais pour le moment, personne ne peut prédire l’intensité de la crise et sa durée. Une seule certitude, précise Paul Vergès, nous n’en sommes qu’au début. Sur le plan international, l’ONU annonce déjà 8 millions de chômeurs en plus, alors qu’en France, le nombre de travailleurs privés d’emploi a augmenté de 47.000 en un mois. Il est illusoire de croire que La Réunion sera le seul oasis préservé de la crise mondiale. Cela implique donc une mobilisation générale dans l’union de tous les Réunionnais pour faire face à cette situation.

Le BTP commence à perdre des emplois. Entre septembre et octobre 2008, les effectifs sont passés de 25.050 travailleurs à 24.300. Et pour l’an prochain, la FRBTP évalue entre 3.000 et 4.000 le nombre d’emplois qui seront supprimés dans le secteur le plus dynamique de l’économie.

6.000 emplois supprimés dans le BTP en 2009 ?

D’autres estimations sont encore plus alarmantes. L’Observatoire du BTP prévoit 4.500 emplois en moins dans le BTP en 2009, et 6.000 s’il s’avère que la réforme de la défiscalisation est un échec total.
La mobilisation des terrassiers au rond-point de La Rivière des Galets est un prélude à des actions généralisées de nombreuses catégories socio-professionnelles dans toute l’île, précise Paul Vergès.
Le président de la Région rappelle que des actions sont lancées par les élus et le monde économique réunionnais pour atténuer l’impact de cette crise. Il souligne la création d’une cellule de crise le 12 novembre dernier, chargée d’informer sur l’état de la commande publique, de proposer des mesures pour défendre l’intérêt général de La Réunion.
Dans les collectivités, l’accent est mis sur l’accélération des projets, afin d’éviter une catastrophe dans le secteur du BTP.
Il est également question de développer des secteurs porteurs. « Nous avons un marché et nous avons des crédits », souligne le président de la Région. Le marché, c’est d’atteindre l’objectif d’équiper 300.000 logements en chauffe-eau solaires, soit 100% des habitations. Quant aux crédits, ils sont garantis par la réglementation. En effet, pour toute installation de panneaux photovoltaïques connectée au réseau électrique, EDF doit s’engager à racheter l’énergie produite à un prix avantageux pour le vendeur pendant 20 ans. La Région a montré la voie en généralisant la norme HQE dans la construction des lycées. Paul Vergès invite donc toutes les collectivités à équiper leurs toits de panneaux solaires. Il cite l’exemple des 550 écoles primaires, qui sont de la compétence des communes.

« Des initiatives pour limiter les dégâts »

Il est également important de relancer la construction des logements.
Enfin, le président de la Région plaide pour une amélioration de la future Loi-programme pour l’Outre-mer, élaborée dans une période de tranquillité, alors qu’aujourd’hui, nous sommes en pleine crise.
Si cette mobilisation prend corps, alors il est possible de maintenir l’activité en attendant le début du chantier du tram-train, prévu à la fin de l’année 2009. « On peut prendre des initiatives pour limiter les dégâts », précise Paul Vergès, tout en ajoutant que « toutes les couches sociales » seront touchées par la crise, il faut donc « trouver les voies pour les unir ».
Une campagne sucrière moins bonne que prévue, les manifestations pour faire baisser le prix du carburant, le mouvement des terrassiers et la mobilisation des lycéens : autant dire que l’« on voit se mettre en place les éléments d’une crise majeure ». Une crise dont la durée n’est pas connue, mais dont l’ampleur sera au moins équivalente à celle de 1929. Face à cette situation, va-t-on se réveiller à La Réunion, conclut Paul Vergès.

Manuel Marchal

Les conséquences sociales des recours contre le tram-train

Au départ, le début du chantier du tram-train devait coïncider avec la fin de celui de la route des Tamarins. Mais le tracé original a dû être modifié car le Tribunal administratif a validé un recours contre l’itinéraire du tram-train.
Entre Saint-Denis et La Possession, un nouveau tracé a donc dû être élaboré. Cela signifie un an de perdu.
D’autres contentieux relatifs au tram-train sont en cours. Les auteurs de ces initiatives se rendent-ils compte des conséquences sociales qu’elles entraînent, demande Paul Vergès.