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Région Réunion : explosion des dépenses de fonctionnement

Rapport de la Chambre régionale des comptes

jeudi 24 avril 2014, par Céline Tabou


Lors de l’assemblée plénière du 22 avril du Conseil régional, les oppositions (Alliance et PS) ont pointé du doigt l’envolée des dépenses de fonctionnement depuis 2010. Le rapport de la Chambre Régional des Comptes (CRC) fait état de « charges de fonctionnement en hausse ».


Un exemple de gaspillage : la Maison des grands chantiers implantée dans un ancien restaurant, place du Barachois à Saint-Denis. A l’intérieur, que du virtuel qui ne se fera jamais.

En 2012, les charges de fonctionnement de la région atteignent 423 millions d’euros, soit une hausse de 13,6%. L’augmentation est de 226 millions par rapport au début de la période 2006-2012. Le rapport explique que cette hausse est due à l’augmentation des charges de personne, « multipliés par trois sur la période ».

Dépassement avéré des dépenses

« La Chambre Régionale des Comptes n’est pas tendre avoir vous, Monsieur le Président », a déclaré Camille Sudre (Alliance). En effet, le rapport note que « la prospective envisage une évolution annuelle moyenne de 1,83% des dépenses de gestion sur la période 2012 à 2021 alors qu’une évolution de 9,57% a été constatée de 2007 à 2012 ». Cela signifie que la Région ne peut dépasser d’1,83%, taux des dépense de fonctionnement pour rester dans sa ligne budgétaire. Or, la Région a augmenté de 27% ses dépenses de fonctionnement uniquement en 2012, « comment garder la trajectoire budgétaire », a posé l’élu de l’Alliance.

« Vous faites flamber les dépenses de fonctionnement », a indiqué Camille Sudre. Ce dernier est revenu sur la note de la CRC. Celle-ci indique que « les frais de personnel s’élèvent à 98,2 millions d’euros en 2012. Ce poste pèse désormais davantage dans les charges réelles de fonctionnement, passant de 12,8% en 2006 à 27,6% en 2011 (soit la proportion la plus élevée des Régions en 2011). Ainsi l’effectif de la région a plus que doublé passant de 660 agents au 31 décembre 2006 à 1512 agents au 31 décembre 2011, dont 714 au titre des personnels techniques, ouvriers et de service (TOS) des lycées et 114 (279 en 2012) au titre des personnels du service des routes ».

Suspicions sur la gestion de l’argent public

Pour Camille Sudre, la « gabegie » financière s’explique aussi par l’achat de biens immobiliers, notamment le domaine de Montgaillard à Saint Denis, estimé à 11.660.000 euros, celui-ci a été acheté par la région à 13.530.000 euros, « ce n’est pas clair », a assuré l’élu. Point d’orgue pour ce dernier, la réponse de la majorité régionale à la Chambre Régionale des Comptes. « A la lecture des réponses du Président, ça fait malhonnête et menteur. Pour justifier une gestion calamiteuse, vous dites non, c’est pas vrai, on a une bonne gestion ».

En effet, Didier Robert argue que « une bonne santé financière de la collectivité, la qualité de ses indicateurs de gestion, la crédibilité de ses projets et de sa programmation ». Pourtant, « les dépenses ne cessent d’augmenter tous les ans, la trajectoire budgétaire n’est pas respectée, il y a un déséquilibre », a déploré Camille Sudre. Ce dernier a ajouté « cela fait deux fois que la Chambre vous épingle ».

De son côté, Christine Soupramanien (PS) s’est dite inquiète sur la gestion de la Région, car des « incertitudes demeurent ». « Ce qui a été dit par la Chambre Régionale des Comptes a été dit à plusieurs reprises lors des assemblées plénières », notamment « la multiplication par trois des charge de personne entre 2010 et 2012, on ne l’a pas inventé », a assuré l’élue socialiste.

Des charges du personnel pesantes

« La chambre dit qu’il y a des incertitudes qui demeurent sur le budget de la Région car les capacités de fonctionnement baissent » à cause de la hausse des charges du personnel, de l’épargne dégradée, du coût de la NRL et notamment du dossier Tramtiss, avec 169 millions d’euros en suspend, a expliqué cette dernière.

Pour Christine Soupramanien, il y a une « incapacité pour la Région à continuer dans ce sens, car le budget de fonctionnement ne peut pas augmenter ». Cette dernière a d’ailleurs évoqué le dossier AFPAR qui devait évoluer en SPL (Société Publique Locale), mais dont le changement a été retardé. « J’ai peur que demain, ce personne soit à la charge de la Région », entrainant donc une hausse des charges de personnel a-t-elle indiqué. Car « il y aura alors des coupes budgétaires à faire ». « C’est le rôle de l’opposition de demander des clarifications », a insisté l’élue.

Pour sa part, Maya Césari de l’Alliance, a déploré le budget de la Région, car « vous avez hérité d’une situation financière seine, c’est d’ailleurs ce qu’observe la chambre, mais au lieu de consolider cette situation vous avez laissé filer en dépenses de fonctionnement ».

 Céline Tabou  


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  • Les hommes politiques de l’île font comme ils font chez eux, vivre en dessus de l’argent qu’ils ont en caisse. Préoccupez-vous de la jeunesse reunionnaise, du chomage à faire disparaitre, du bien-être de la population au lieu de donner crédit aux choses inutiles.


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