Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Politique > Edito

Dans trois ans, des dizaines de milliers d’emplois menacés

mardi 16 mai 2017, par J.B.

Le 10 mai dernier, le gouvernement a transcrit en droit français une décision de la Commission européenne au sujet de la filière canne-sucre dans les Outre-mer. L’Union européenne a autorisé la France à verser pour les années 2017, 2018, 2019 et 2020 une aide supplémentaire annuelle d’un montant de 38 millions d’euros. Pour 2021 et après, il faudra renégocier dans le cadre des discussions de la nouvelle politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne.

L’écart de compétitivité entre le sucre produit à La Réunion et la concurrence européenne est de plus de 270 euros. L’aide d’État sera de 250 euros par tonne. Ce léger déficit vise à empêcher que cette aide puisse être le point d’appui d’une relance de la production sucrière outre-mer. L’Europe a entendu un argument de la France selon lequel la nature de la matière première, la canne à sucre, et la tendance à la réduction de la superficie des zones cultivées ne permettra pas d’augmenter la quantité de sucre fabriquée à La Réunion, en Guadeloupe et à la Martinique.

Dans le conditions actuelles de la filière canne-sucre, il sera très difficile d’imaginer en trois ans une restructuration susceptible de permettre de vendre sans les aides. Cela poussera à continuer la bataille pour que les subventions soient maintenues. Les négociations devront se conclure en 2020. Cette échéance ne concerne pas seulement la filière canne-sucre, mais toute l’économie réunionnaise. 2020 sera en effet l’année où le régime dérogatoire accordé par l’Union européenne à la France au sujet de l’octroi de mer prendra fin.

Il est difficile de croire que la suppression de l’octroi de mer s’accompagnera d’une baisse des prix. En raison de l’existence de cette taxe, la TVA a un taux réduit. Grande sera alors la tentation pour Paris d’appliquer à La Réunion le droit commun pour la TVA, afin de récupérer au profit du budget national la totalité de la taxe sur la consommation. Cela ne règlera rien, car la taxe sur la consommation est un impôt par nature injuste, car il ne dépend pas du revenu du consommateur.

Il reste donc peu de temps pour agir sur deux questions essentielles dont dépendent des dizaines de milliers d’emplois. C’est en effet l’avenir de tout le secteur productif qui est concerné, ainsi que le financement des collectivités réunionnaises. Plutôt que la résignation, le PCR propose le rassemblement des Réunionnais. C’est cet état d’esprit qui reste la seule issue pour sortir de la crise par le haut, afin que les Réunionnais soient capables de parler d’une même voix au nouveau gouvernement qui devra gérer ces deux questions.

J.B.


Un message, un commentaire ?

signaler contenu


Facebook Twitter Linkedin Google plus