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par le Dr Raymond Vergès

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Jusqu’où ira la solidarité de classe ?

vendredi 30 septembre 2011, par J.B.

Hier, le gouvernement a présenté le budget de l’Outre-mer. Il annonce une hausse de 1,1% en autorisation d’engagement et de 2,9% en crédits de paiement. L’an passé, les autorisations d’engagement avaient baissé de 0,6% par rapport à 2010, et les crédits de paiement avaient diminué de 2,3%.
Comme le précise le communiqué du ministère de l’Outre-mer, 93% du budget sont des dépenses d’intervention, c’est-à-dire des mesures sociales.
L’évolution du budget de l’Outre-mer est donc quasi-nulle depuis 2010, alors que depuis cette date, les besoins ont considérablement augmenté.

En effet, 2010 marque l’année du début de la plus grande crise jamais connue à La Réunion. Une coalition de conservateurs permet à l’UMP de prendre le contrôle de la Région, la collectivité chargée de la planification économique. Le résultat est immédiat. Dans son discours d’ouverture, Didier Robert donne des gages aux conservateurs, il annonce la suppression de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, ainsi que l’arrêt de la géothermie. Quelques semaines plus tard, il stoppera le chantier du tram-train et rendra irréaliste celui de la nouvelle route du littoral, sous les applaudissements des conservateurs de gauche. Les dégâts sont considérables. En quelques mois, tout est arrêté et le chômage accélère sa croissance.

Dans le même temps, Paris ne cesse d’affirmer que l’Outre-mer doit contribuer au redressement des finances de l’État. Depuis l’arrivée au pouvoir de Sarkozy, le gouvernement a fait monter le déficit public à un niveau sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour 2011, il a lancé le premier volet d’un plan d’économie de 100 milliards. Mais au bout de six mois, il s’aperçoit que c’est insuffisant et il réunit le Parlement en urgence pour faire passer 20 milliards d’euros d’économie en plus. Trois mois après ce vote, un nouveau rectificatif est nécessaire car le déficit continue d’augmenter de plusieurs milliards d’euros. Touchée de plein fouet par la démolition des grands chantiers par l’UMP, La Réunion doit de surcroît contribuer à boucher le trou que l’UMP a creusé pour que les riches paient moins d’impôts.

Les annonces de cette nouvelle offensive contre notre pays se font quatre jours après une élection où à La Réunion, la majorité des suffrages se sont portés sur les soutiens de cette politique de casse sociale. Jusqu’où ira cette solidarité de classe qui préfère privilégier les avantages acquis des plus riches ?

J.B.


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