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par le Dr Raymond Vergès

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La défiscalisation vit ses derniers mois

vendredi 16 novembre 2012

François Hollande a déclaré que la défiscalisation en outre-mer sera maintenue un an, le temps nécessaire pour lui substituer un autre système plus avantageux. Ainsi, ce dispositif mis en avant comme étant le soutien décisif à l’investissement vit ses derniers mois.

On imagine aisément la panique dans le monde économique réunionnais, dont les responsables avaient activé toutes sortes de réseaux pour éviter que la défiscalisation ne soit assimilée à « une niche fiscale » , avec un plafonnement des avantages à 10.000 euros. Lurel s’était empressé de calmer le jeu et de rassurer le patronat lors de l’assemblée générale du FEDOM, le mois dernier, en annonçant que le plafonnement sera maintenu à 18.000 euros pour être attractif. Mais, de passage à La Réunion, le patron de la CGPME a pris le contre-pied de tout le monde en annonçant que le dispositif sera supprimé. Cela lui a valu des récriminations du MEDEF. François Hollande vient de mettre les choses au clair.

Du coup, se pose à nouveau le modèle économique réunionnais et ses leviers d’investissements susceptibles de relancer le BTP, l’Industrie, l’agriculture, la technologie, l’acquisition des équipements, etc. Tout est à refaire, tellement le dispositif était controversé même si l’on ne pouvait pas s’en passer en attendant mieux. En particulier, il était présenté comme absolument nécessaire à la production du logement social et de l’énergie renouvelable. Le PCR avait intégré dans ses propositions urgentes la position de sauvegarde faute de mieux. On parle aujourd’hui de « Duflot outre-mer » ou de « crédit d’impôt ».

C’est Mme Girardin qui avait donné à la défiscalisation son plein épanouissement en l’étalant sur 15 ans, de 2002 jusqu’en 2017 ; ce qui donnait assez de lisibilité pour des investissements lourds. Mais, c’est le gouvernement Sarkozy qui lui porta un coup fatal, en retenant ses effets inflationnistes et son coût élevé pour les finances publiques. Le dispositif n’a pas tenu face aux différents plans d’austérité et de réduction des dépenses publiques.

Malgré l’alternance, la cohérence de la politique d’austérité gouvernementale impose plus que jamais la vigilance et l’anticipation. D’autres secteurs sont menacés. Il serait irresponsable de se complaire dans l’immobilisme et se faire surprendre. La sur-rémunération fait partie de ces dossiers qui appellent un haut degré de responsabilité des Réunionnais pour trouver une porte de sortie juste qui ne pénalise pas les intéressés et qui ne met pas en difficulté l’économie du pays.

Ary Yee Chong Tchi Kan


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