La Réunion a importé pour 1,15 % des pays de la zone
lundi 17 octobre 2016, par
Revenons sur le rapport déposé par Jean-Jacques Vlody à Ericka Bareigts. Au-delà de l’opération de communication stérile, le lecteur est surpris par les interprétations qui s’y trouvent.
Par exemple, dès le début, à la page 15, il est écrit ceci : “La région du sud-ouest de l’Océan Indien se compose des archipels des Comores, des Seychelles et des Mascareignes ainsi que des pays bordiers de l’Afrique orientale et australe. C’est une région afro-asiatique, située sur l’importante voie maritime reliant l’Afrique du Sud à l’Inde et à la Chine.” Pourquoi avoir utilisé cette présentation géographique qui évite de citer Madagascar et La Réunion ? Pourquoi souligner que nous sommes situés dans “une région afro-asiatique” et considérer plus loin que “les Outre-mer (sont) des frontières actives de la France et de l’Union Européenne” ?
Un autre exemple consiste à atténuer des faits en ré-interprétant des critères communément admis. “Il convient cependant de nuancer cette faiblesse des exportations, assimilées aux seules marchandises, alors qu’il conviendrait de prendre aussi en compte l’exportation de services. Si on considère comme exportations les consommations faites sur le territoire par les touristes, les exportations de biens ne représentent souvent plus que la moitié des exportations totales. Les recettes touristiques équivalent les exportations de biens, quand elles ne sont pas supérieures. Ainsi, pour La Réunion, elles se sont élevées en 2015 à 306 millions d’euros, soit bien davantage que les exportations évaluées à 294 millions d’euros.”
La balance commerciale est un critère très connu et très précis. Pourquoi vouloir lui donner une autre interprétation ? Si on veut ré-évaluer l’exportation en intégrant les recettes touristiques, l’honnêteté voudrait qu’on fasse l’opération inverse pour les dépenses touristiques des Réunionnais.
La situation est tellement grave qu’il ne sert à rien de vouloir farder la réalité. Ecrire que La Réunion a importé pour 1,15 %, en 2015, des pays de la zone suffit largement pour mesurer une conséquence néfaste du modèle politique de l’intégration de La Réunion dans la France et l’Europe.