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Un peu de décence, M. Jacquemart…

samedi 30 juin 2012, par Geoffroy Géraud-Legros

Le scandale de l’ARAST : faillite géante, fin d’un modèle incontrôlable de gestion du champ social, et surtout, un drame : 1.200 travailleuses mises à la rue à quelques jours du Noël 2009. "Témoignages" est alors sur l’affaire, défendant seul une ligne claire : que les travailleuses soient indemnisées, et que l’on cesse de faire diversion en détournant leurs luttes, à l’approche des élections. Enquête : rencontres avec des personnels qui parlent de la vie intime de l’association. Propos que nous tairons ici, vu le zèle et le fric déployés par certains « démocrates », pour faire taire notre journal à coups de mauvais procès. Interventions : épisodes rocambolesques, dont l’un a vu l’auteur de cet édito debout sur un capot de voiture, tenter de convaincre une foule de travailleuses, pendant qu’un « syndicaliste » les incitait à le lyncher. Grimpette finalement utile, puisque l’explication a porté auprès d’une partie de l’auditoire. Rencontres émouvantes : avec deux anciennes travailleuses d’une ville de l’Est. De vraies dames, celles-là. Dignes et blessées de s’être fait « tourner cari sous d’riz », par des défenseurs bien intéressés, comme, disent-elles, par les responsables de « l’asso ». Elles lisent "Témoignages" sur le net ; elles se reconnaîtront.

Dans ce drame, des figures sont apparues. Valérie Bénard récupère la bataille pour l’UMP, dès le départ. Ce que nous fûmes les seuls à dire, sous la critique des bien intentionnés. Ils ont bonne mine, maintenant que la « camarade syndiquée » est vice-présidente de la seule région prise par l’UMP en France.

D’autres s’éclipsent. Disparus, les dirigeants de l’ARAST, dont les salaires évoquaient plus ceux des cadres d’une multinationale que d’associatifs humanistes. Ils ont fait leur chemin. L’un s’est placé dans un cabinet. Le directeur général, lui, se manifeste parfois, par d’étranges canaux. Il a ainsi fait passer à l’auteur de ces lignes un incohérent mémoire en défense, réaction à un article paru dans “Témoignages”. Document transmis, voyez-vous ça, par un syndicaliste — donc, ardent défenseur de l’ex-« boss » des salariées qu’il défend. La paperasse a réapparu, ensuite, sur un site en ligne, connu pour sa ligne « droite » dans l’affaire de l’ARAST. Il y a de ces réseaux, tout de même… Mais attention : là encore, débat dangereux. Ne chatouillons pas le ciseau du censeur, et revenons-en à M. Jacquemart, réapparu il y a peu en pleine lumière — on n’ose dire : aux affaires.

Chômeur, il demande ses indemnités. Il les obtient, un peu plus facilement d’ailleurs que les travailleuses de l’ARAST. Un joli « graton » : 255.000 euros. Pas mal. Que dit l’intéressé ? Que cette somme correspond à un protocole (fait par lui-même, soit dit en passant), que tout est légal, etc. Comme l’étaient les dépenses du staff de direction du temps de la splendeur de l’ARAST. Sans doute. Mais rappelons à M. Jacquemart, comme qui dirait, en toute fraternité, que cette somme est indexée sur son salaire à l’ARAST — du 7.000 euros mensuel. L’ARAST, qui était une association, où des smicardes aidaient les plus fragiles. Et non un trust financier. M. Jacquemart s’en sort bien ? Tant mieux pour lui, ça en fait au moins un. Mais il est pénible de l’entendre dire que cette somme « ne lui rendra pas sa dignité ». Un peu de décence, M. l’ex-directeur…

G.-G.L.


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Messages

  • M. Jacquemart dit que cette somme (250 000 €) « ne lui rendra pas sa dignité ». Il a bien raison : l’honneur n’ayant pas de prix, le quart de million obtenu ne suffira certainement pas à faire oublier le déshonneur attaché désormais à la gestion du staff de l’ex-Arast.

    GGL s’illusionne donc un peu : demander de la décence à une équipe qui, sans vergogne aucune, s’est adjugée salaires et avantages mirobolants et s’est ainsi vautrée dans le déshonneur, revient à souhaiter à la morgue de se métamorphoser en hôpital.


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