Beaucoup plus de suicides que de morts sur les routes
Journées régionales de prévention du suicide à La Réunion :
lundi 9 février 2015
A La Réunion, 88 personnes sont décédées à la suite d’une tentative de suicide. Cela représente un nombre beaucoup plus important que celui des victimes des accidents de la circulation. L’association SOS Solitude organise les 19 et 20 février un colloque sur le thème « Solitude, suicide : quels liens dans un monde connecté ? ».
Chaque année, le début du mois de février est consacré à la prévention du suicide.
Au lendemain de la Journée Nationale de Prévention, Jeudi 5 février, l’Association SOS Solitude, qui investie depuis 30 ans dans la prévention du mal être, de la souffrance psychique et psychologique, de la solitude et du suicide à la Réunion informe qu’à l’occasion de la 19ème journée nationale de prévention du suicide et de la 7ème édition régionale, qu’elle organise un colloque les 19 et 20 février 2015 à la Nordev à St Denis.
Le thème de cette édition est « Solitude, suicide : quels liens dans un monde connecté ? »
Le suicide est évitable
Pourtant toutes les 40 secondes, une personne se donne la mort dans le monde.
Et la France fait partie des pays à fort taux de suicide, avec 16,2 suicides pour 100.000 habitants. Ainsi chaque année, près de 10 500 personnes meurent par suicide en France, ce qui représente près de trois fois plus que les décès par accidents de la circulation.
Entre 176 000 et 200 000 tentatives de suicide sont prises en charge chaque année par les urgences hospitalières.
A la Réunion ce sont 88 décès par suicide chaque année dont 920 (en moyenne chiffres 2009-2011 source ORS) hospitalisation lies à une tentative de suicide. Soit 2,5 hospitalisations en moyenne chaque jour.
La Réunion est la 3ème région la plus concernée par le suicide des 10-24 ans.
A ce qui est un véritable enjeu de santé publique, l’Agence régionale de santé (ARS OI) l’Association SOS Solitude et le Rectorat ont décidé en 2014 de mettre en place un dispositif expérimental d’accompagnement de prévention primaire dans les collèges.
Mais plus globalement si l’on résume succinctement la prévention en :
1/ repérer ceux qui souffrent,
2/ leur manifester une présence aidante et
3/ un accompagnement dans la durée, nous sommes invités à repenser notre méthode et nos outils à l‘heure ou la technologie nous offre de multiples moyens d’entrer en contact, de nous « connecter » d’entrer en communication, de tisser et de garder ce lien.
De très nombreux moyens nouveaux (e-mail, forum, chat, sms illimités, appels visio, applications mobiles…) permettent aujourd’hui de s’exprimer ( et d’exprimer sa détresse) mais aussi d’échanger, de rompre la solitude, rester « connecté » pour être accompagné, voire peut-être, diront certains, pour être soigné.
Et si ces moyens nouveaux étaient mis en œuvre aussi pour « connecter » le plus étroitement et le plus efficacement en dépit des distances et des horaires tous le réseau des intervenants, sentinelles, aidants, bénévoles, professionnels spécialistes et soignants ?
Dans cet esprit, ces prochaines 19ème journées Nationales de prévention du Suicide, 7ème sur le plan régionale, proposent d’ouvrir un nouvel espace de réflexion, de débat et de propositions en accueillant des intervenants de tous horizons (Madagascar, Comorres, Fort de France, Tahiti, Brest, La Réunion) qui tenteront de répondre à ces interrogations tout au long de deux journées, les 19 et 20 février 2015 à la NORDEV.
Prévenir le suicide par l’écoute
Le passage à l’acte est souvent la conséquence de nombreux facteurs, exemple mauvaise gestion du mal-être, mauvaise communication etc… et aussi souvent d’une mauvaise identification des signes précurseurs.
C’est pourquoi pour SOS Solitude, depuis 30 ans, l’outil de prévention qu’elle utilise est l’écoute. L’écoute fait partie intégrante de la lutte contre les solitudes, le suicide.
Son rôle accueillir téléphoniquement, suivre, accompagner et orienter ceux qui sont désespérés et qui appellent le dispositif parce qu’ils ont le sentiment de ne pas être écoutés, de ne pas être entendus, parce qu’ils sont seuls et que les choses sont difficiles voire insurmontables.
Le fait de savoir qu’ils vont pouvoir parler et savoir qu’ils sont écoutés sans être jugés, avec la garantie que leur anonymat est protégé, que les choses ne seront pas dites à tout le monde, ces personnes diront ce qu’elles ont sur le cœur.
Cependant sur 1500 appels entrants en moyenne/mois, malgré le travail de 47 bénévoles écoutants, l’association ne peut répondre qu’entre 450 et 650 appels par mois.
Elle fait donc régulièrement appel aux bénévoles pour renforcer ses équipes.