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par le Dr Raymond Vergès

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Que la Commission européenne prenne en compte notre réalité

Roland Robert à l’occasion de la relance de l’instance de concertation des Fonds européens

mercredi 25 juillet 2012


Voici le discours prononcé par Roland Robert en tant que vice-président du Conseil général délégué aux Affaires européennes lors de la réunion de l’instance de concertation des Fonds européen, à la Préfecture le lundi 23 juillet 2012. Roland Robert s’est d’ailleurs félicité du travail accompli par Younous Omarjee, député de l’Alliance des Outre-mer au Parlement européen. Les intertitres sont de “Témoignages”.


« La réactivation de cette “instance de concertation” est une excellente chose à l’aube de l’élaboration et de la mise en œuvre de la programmation des fonds européens 2014-2020 au sein de notre région.

Il faut se souvenir, en effet, que cette instance informelle avait été créée en 2006 avant le lancement des quatre programmes européens opérationnels (P.O.E) de la période 2007-2013.

C’est bien avec votre précieux concours, c’est-à-dire avec la pertinence des propositions des acteurs de terrain et des forces vives que nous avons pu construire, pierre par pierre, notre maison constituée de 4 pièces principales, c’est-à-dire le FEDER, le FEADER, le FSE et le FEP.

Même si des attentes n’ont pu être entièrement satisfaites grâce à ce travail nous répondons ainsi aux différentes préoccupations de la grande famille réunionnaise des secteurs publics et privés utilisatrice de ces fonds européens pour le développement de notre île.

En tant que membre du partenariat, je dois préciser, à cet égard, que le rythme des engagements et de la consommation de nos crédits (soit 1,9 milliards d’euros) se déroule normalement, la vigilance étant, bien entendu, encore plus de mise à un an de la clôture de la période 2007-2013.

Maintien du soutien de l’UE au RUP

Sur 2014-2020, nous pouvons déjà être satisfaits du maintien du soutien significatif de l’Union Européenne à l’égard de notre Région Ultra Périphérique (R.U.P).

Cet engagement est concrétisé par une communication de la Commission Européenne le 20 juin dernier intitulée “les RUP et l’UE : vers un partenariat pour une croissance intelligente, durable et inclusive”.

On entend parfois, ici et là, que La Réunion ne serait plus éligible à ces fonds ou qu’ils diminueraient de manière substantielle. Pour avoir assister au dernier forum des RUP à Bruxelles, les 2 et 3 juillet dernier, je peux vous dire que ce n’est pas le cas.

Cependant nous avons quelques interrogations voire des inquiétudes sur le taux de l’affectation réservée à certains fonds et à certaines thématiques.

En effet, dans la nouvelle stratégie de l’Union Européenne, et le projet de règlement général de la Commission pour 2014-2020, il est prévu 11 thématiques essentielles que le Directeur de l’AGILE aura l’occasion de nous présenter tout à l’heure.

Au sein de cette « concentration thématique », la Commission Européenne demande que 50% des crédits au moins soit affectée sur trois domaines essentiels : l’efficacité énergétique, la recherche et l’innovation et enfin le soutien aux PME.

Revoir les priorités d’investissement

La simulation de ce « fléchage » sur notre programmation actuelle (2007-2013) et fait apparaître un taux de 25 à 30% sur ces trois priorités majeures.

Or nous avons à La Réunion, encore des retards structurels et, en raison de notre dynamique démographique, de nombreux investissements de base à réaliser tels que les infrastructures éducatives (lycée, collège…) les liaisons routières de désenclavement, les structures d’accueil pour les personnes vulnérables, les équipements pour le traitement des déchets ménagers et industriels, les réseaux d’assainissement et d’irrigation.

Grâce au concours de tous, et notamment de notre Député Européen, Younouss Omarjee nous devons donc continuer à agir afin que ce taux de 50% soit revu à la baisse et que la Commission prenne en compte nos réalités sur les besoins prégnants que je viens de rappeler.

Nous devons aussi obtenir l’élargissement de la notion de “PME” puisque nous avons des entreprises, notamment dans le domaine agro-alimentaire qui sont liés à des capitaux de sociétés de plus grande taille.

Notre attention doit également être portée sur le règlement du FEADER afin que les investissements liés à l’irrigation, donc au développement de l’agriculture, puissent bénéficier d’une éligibilité non conditionnelle.

Entrée de Mayotte au rang de RUP

Avant de clore mon propos, je voudrai rajouter deux points :

Je souhaiterais d’abord souligner que Mayotte deviendra une RUP de l’U.E à compter du 1er janvier 2014 ce qui ne peut qu’être favorable à son développement. Il me paraît essentiel, à cet égard, qu’une vraie collaboration soit mise en place entre la Commission, l’Etat membre et La Réunion afin que ce nouveau département et ses habitants tirent profit de l’arrivée des fonds structurels.

Nous avons, en effet, à partager notre expérience de 22 ans de gestion des crédits communautaires et échanger au maximum avec nos amis mahorais dans une démarche de développement intégré dans notre zone Océan Indien.

Enfin s’agissant de notre gouvernance réussie depuis la création de l’AGILE en octobre 1990, je forme le vœu qu’elle puisse perdurer.

Je m’adresse ici en particulier au Président du Conseil régional puisque, selon un engagement du Président de la République, les Conseils régionaux devraient à l’avenir, jouer le rôle d’autorité de gestion en lieu et place de l’Etat, comme l’a confirmé récemment le 1er Ministre ».


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