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Pour l’allongement de la piste de Pierrefonds
Proposition du Collectif pour le développement de la micro-région Sud au président de Région
samedi 12 juillet 2014
Le Collectif pour le développement de la Micro-région Sud a tenu hier une conférence de presse sur le thème de l’aéroport de Pierrefonds. Le Collectif salue l’émergence de ce débat qu’il réclame depuis longtemps. Pour l’utilisation des fonds promis par le président de Région, le Collectif propose d’allonger la piste de l’aéroport afin notamment de desservir de nouvelles destinations et d’attirer de nouvelles compagnies. Voici des extraits de l’intervention de Krishna Damour, porte-parole du collectif.
Cela depuis plus d’une semaine avec des rebondissements les plus inattendus et des réactions qui viennent agrémenter la réflexion sur les possibilités d’un nouveau décollage de l’aéroport du Sud.
Mais en ce qui nous concerne, rappeler vous, il y a un an de cela, en mars 2013, au moment où il était question du départ du conseil Général du conseil de surveillance du syndicat mixte de Pierrefonds, nous avions, tenté d’alerter les élus du sud sur le début d’hémorragie du fait de la baisse régulière du nombre de passagers.
En novembre dernier, nous avions dénoncé le fait que les fonds du FEDER issus du protocole d’accord de Matignon 2 soit 100 millions d’euros risquaient d’être réaffectés vers la réalisation du Boulevard Nord sous la pression de certain lobbying du chef lieu. Et pour marquer notre crainte, nous avions fait passer une motion au conseil municipal de la ville de Saint-Pierre pour le maintient de ces fonds au profit de l’aéroport.
Nous nous réjouissions que le débat sur l’avenir de l’aéroport de Pierrefonds mobilise l’ensemble des élus. Nous sommes tout d’abord satisfaits de l’union des élus au delà des clivages au sein du syndicat mixte pour faire du lobbying sur les compagnies aérienne. Nous sommes par ailleurs ravis que la Région sous la pression du maire de Tampon, ait réagit et qu’elle réaffirme que des dotations sont budgétisées et disponibles pour Pierrefonds. Mais nous retenons également que le Président du conseil régional dise et je cite « qu’il ne peut injecter de l’argent sans qu’il y est de projet réel assurant la viabilité économique ». A ces propos, nous répondons chiche, et même oui bien sur que nous sommes d’accord. Mais ce projet doit être mené de concert, à la fois avec les élus du sud, avec ceux du Conseil régional, et à la fois avec l’Etat.
Sauvons l’aéroport
Et justement concernant les projets de solutions, il existe un, qui fait l’unanimité et qui a été réitéré par le sénateur-maire de Saint-Pierre et par le député-maire de Saint-Joseph. Il s’agit du prolongement de la piste pour permettre de multiplier des possibilités de vols. Pour passer du stade de projet à l’acte, le projet doit être partagé avec l’exécutif régional.
Mais aujourd’hui, il faut appliquer des mesures à court terme qui consistent à sauver l’aéroport et rien de moins. Car il faut arrêter l’hémorragie maintenant. Ce serait par ailleurs, un euphémisme de dire qu’injecter de l’argent, suffirait pour pérenniser cet outil indispensable au développement du sud.
Ainsi, parmi les propositions, nous ne tirons pas assez profit de la Route des Tamarins qui est un adjuvant au développement du sud. Car grâce à cette voie, le sud s’est rapproché de l’Ouest. Il s’agit donc de travailler sur l’attractivité de l’aéroport pour réorienter le regard de l’ouest vers le sud en créant des avantages concurrentiels. Par exemple, proposer de ramener les passagers de l’ouest à leur retour par navette. Il faut à ce niveau une stratégie commerciale et de communication beaucoup plus agressive et plus conquérante en collaboration avec les compagnies aériennes. L’immobilisme et l’inertie ne sont pas l’attitude idéale pour augmenter la fréquentation de cet aéroport. Encore une fois, il faut travailler sur des avantages concurrentiels, car, il est beaucoup plus facile de se rendre à Pierrefonds qu’à Saint-Denis pour un usager de l’Ouest ou pour un sudiste, puisqu’ils sont exonérés de l’obstacle de la route en corniche.
Vols vers Mayotte, l’Inde et la Thaïlande
Nous pensons, qu’il faut spécialiser cet aéroport vers des vols à moyen courrier. Ainsi, le nombre de vols pour Mayotte doit davantage se réaliser. Aussi, la ligne directe Chenaî-Bangkok doit être transférée dans le sud, si nous voulons nous assurer de la pérennité du Syndicat mixte. Et pourtant, la piste actuelle le permet avec ses 2100m. Elle est un peu plus longue que celle des Seychelles. Et pour cela, il faut une véritable volonté politique. Car, n’oublions pas que le président du conseil régional est également président d’Air austral. Alors, s’il y a véritablement une volonté de ne pas laisser mourir l’aéroport, il faut appliquer des solutions adéquates. Dans le cas contraire, les usagers en tireront les conséquences.
Pour continuer au niveau des solutions, il faudrait évincer un des obstacles majeurs à l’attractivité de l’aéroport, c’est-à-dire les horaires inadaptés ; il faut proposer des horaires appropriés qui puissent favoriser la fréquentation du site ; et sur ce plan, la réinstallation d’un restaurant digne de ce nom s’avère nécessaire, ainsi qu’une zone de duty free beaucoup plus dense doit être envisagée pour contribuer à une meilleure commodité des passagers.
Attirer de nouvelles compagnies
La modernisation de l’aéroport et l’allongement de la piste de Pierrefonds pour un positionnement stratégique sur les moyens courriers pourraient attirer des nouvelles compagnies. Ainsi des vols Cargos peuvent faire également leurs apparitions vers des pays émergents et à fort revenu. Et cela, afin de permettre à de nouvelles compagnies de desservir à partir du Sud les pays émergents de la zone pour offrir notamment, de nouveaux marchés à notre filière agricole et agroalimentaire pour écouler leurs produits. Cela s’inscrirait en cohérence avec la future zone d’activité de Pierrefonds. C’est pour vous dire l’importance économique de cet outil en tant qu’effet de levier à la création d’emplois dans le sud.
Après la bataille pour la création d’un aéroport dans le sud, porté par Emilien Adam De Villiers, en passant par Elie Hoarau jusqu’à Roland Hoarau ; après sa gestion de maintien ; je pense qu’il faut maintenant passer à une nouvelle étape, celle de son émancipation en complémentarité avec celui de Gillot.
Par l’installation de nouveaux vols et de nouvelles compagnies, le nombre de passagers ne peut que s’accroitre au regard du potentiel existant, puisque le sud contient plus de 35% de la population réunionnaise. Par conséquent, il s’agit de créer une véritable cohésion politique permettant d’inscrire l’aéroport de Pierrefonds dans une nouvelle stratégie de développement durable au profit du sud et dans l’intérêt de La Réunion.